Auteur de trois albums avec Botibol, Vincent Bestaven officie également sous son propre nom depuis 2024. Il revient avec un 2e album, cette fois instrumental et joué entièrement au piano. L’occasion de découvrir les goûts musicaux d’un garçon très éclectique.
Son nom ne vous dira sans doute pas grande chose. Le nom de Botibol peut-être un peu plus. Un nom de groupe sous lequel Vincent Bestaven a signé trois albums parus entre 2011 et 2019, dans un registre pop folk. A l’automne 2024, il sortait sous son propre nom un album de chansons en français, avant de bifurquer cette fois du côté du solo piano.
Avec Piano Piano, Vincent Bestaven signe une œuvre très belle, oscillant entre néo-classique et pop de chambre, dans laquelle il fait une fois encore la part belle aux mélodies.
5 disques du moment :
Ak’chamel, the giver of illness – A Mournful Kingdom of Sand
Une version du psychédélisme folk pleine de mystères, qui flirte avec l’incantation, ça m’évoque de la poussière et de l’abandon à des cactus malins.
Nils Frahm – Night
Le pont paraît assez clair, dans la forme comme dans le fond, avec Piano piano. J’ai découvert cet artiste il y a une dizaine d’années, il m’a permis de reconsidérer le piano et le clavier comme un instrument envisageable après des années de bête boudage.
Arthur SATàN – A journey that never was
Il n’a pas besoin de ma promo haha, pourtant je vais être honnête : je l’écoute en ce moment. Je tourne aux claviers avec lui, et je fais beaucoup de chœurs qui sont assez importants, ces écoutes me permettent de réviser sans en avoir l’air.
Metronomy – Love letters
C’est un super album. Des chansons pop d’un groupe au firmament de son succès, avec un songwriter au sommet de son écriture mélodique, à la production quasi live et pour le coup assez osée à ce stade de leur carrière. Avec le recul je crois que c’est mon préféré de leur discographie. Mon morceau favori est « The Most Immaculate Haircut », duo originellement prévu avec Connan Mockasin, mais qui n’aura jamais lieu. J’aime cette idée que la chanson renferme un loupé et en même temps un rêve.
Txaptrax – Introspekzio eta Jostalagun Txalaparta konektatua
Deux bons copains et des bons copains à eux sortent leur premier maxi, qui met à l’honneur la txalaparta, instrument basque, et les connecte aux synthétiseurs modulaires et aux boîtes à rythmes pour une musique introspective, transe et festive. Bravo les mecs.
5 disques pour toujours :
Beatles – White album
Là je suis en primaire. Cet album traîne sur la table basse, sa richesse dûe à l’expression individuelle de chacun des quatre membres et sa modernité me permettent de l’écouter sans problème à un moment ou j’aime aussi la compilation Dance 93.
Bob Marley – Kaya
Un autre génie de la pop. Là c’est dans le discman à l’adolescence. À chaque fois que je l’écoute, je repense à passer du temps dans l’eau, et souvent il reste un peu de sable au fond du lit, pour le souvenir, si l’eau est trop loin.
Neil Young – Harvest
Je l’ai redécouvert vers 30 ans pendant certains écueils que cette période peut amener dans une vie. Il m’a parlé comme personne n’avait réussi à le faire, avec une spontanéité et une simplicité évidente. Il accompagne parfaitement le sentiment de solitude et les trajets en voiture.
Grizzly Bear – Yellow House
J’ai été fasciné par cet album durant une courte période, vers le revival du folk des 2000 mais j’y reviens toujours avec plaisir. C’est assez précieux, les ambiances et les superpositions cachent des trésors jusqu’à épuisement : je l’écoutais souvent pour m’endormir.
Jimi Hendrix – Electric Ladyland
C’est grâce à lui que j’ai voulu faire de la guitare. Et que j’ai compris qu’on pouvait faire le zinzin avec. C’est suffisant je trouve !
Vincent Bestaven – Piano Piano
Les Disques Du Paradis : Modulor – 27 juin 2025