Pour son premier roman, American Cinerama, François Velin a imaginé un scénario assez machiavélique, autour d’un couple de Français et leur petite fille, expatriés aux Etats-Unis. Un page-turner assez jubilatoire !
Le couple que forment Antoine et sa femme Gabrielle ne va pas fort. Alors quoi de mieux qu’un nouveau poste à New York et un déménagement pour relancer la vie de ces deux Français et de leur petite fille de six ans ? Mais le projet va tourner court au moment où Antoine apprend que son poste est finalement supprimé et qu’ils vont devoir retourner à Paris.
Mais cet analyste financier promis à un bel avenir refuse cette fatalité. Il veut lui aussi sa part du rêve américain. Il décide de cacher la vérité à son épouse. Rassuré par le petit matelas dont il dispose, il va pouvoir continuer à profiter du confort de leur luxueux appartement new-yorkais, pendant que son épouse fera son yoga, se lancer dans l’écriture d’un roman, et œuvrer comme bénévole dans une association venant en aide aux femmes battues.
Mais l’argent va être dépensé plus vite que prévu, et les évènements fâcheux vont s’enchaîner, engendrant les prises de décision irrémédiables. Là-dessus, vient s’ajouter l’épidémie de COVID-19 qui va paralyser New York et le monde entier.
Pour ce premier roman, François Velin signe un coup de maître. Un roman nourri en partie par les années qu’il a passées à New York, et pour lequel il a composé un scénario aussi diabolique que certains romans de Boileau-Narcejac. Car, à partir d’une banale histoire d’expatriés français venus s’installer à New York, il a construit un thriller d’une grande habileté, dans lequel l’intensité dramatique monte crescendo au fil des chapitres, rendant la lecture plus addictive de page en page.
Un roman sans la moindre facilité de scénario, remarquablement construit, dans lequel rebondissements et coups de théâtre s’enchaînent à vitesse grand V dans la seconde partie.
Autant dire que l’on ne s’ennuie pas une seule seconde dans cette histoire imaginée par un auteur aguerri à l’écriture scénaristique, qu’il a apprise sur les bancs de la Fémis, avant de travailler à l’écriture de films et de séries.
Bref, si vous cherchez un roman où il est question d’ambition, de manipulation, de mensonge et de coups de théâtre, alors précipitez-vous chez votre libraire préféré, et demandez American cinerama. Vous ne le regretterez pas !
Benoit RICHARD