On arrive à la mi-année, l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétro pour (re)découvrir les albums rap les plus marquants de ces derniers mois. Une belle sélection, riche, pour vous accompagner pendant les vacances.
billy woods – GOLLIWOG
Connu pour ses textes denses et son approche sombre, le rappeur underground billy woods dévoile avec GOLLIWOG un nouveau projet aussi noir qu’intense. Une ambiance musicale proche d’un film d’horreur et des textes entre réalité crue et humour grinçant. Fascinant et la preuve que le rap peut sortir du carcan des algorithmes pour proposer de véritables projets cohérents.
Fly Anakin – (The) Forever Dream
Les prédispositions artistiques de Fly Anakin, entre rap smooth et expérimental, sont une nouvelle fois force de proposition sur ce nouvel album. Solaire, chill, rempli de bonnes vibes, (The) Forever Dream est agréable en toutes circonstances, aussi bien pour dimanche vaporeux qu’en bord de piscine. De la technique, des samples lancinants, souvent la combinaison gagnante.
Little Simz – Lotus
Entre rap et spoken word, la poétesse Little Simz s’émancipe du producteur Inflo (Sault) avec lequel elle est en bisbille mais n’en perd pas moins son sens artistique. Lotus est une preuve de sa richesse sonore, où hip-hop et jazz font bon ménage, avec des compositions de grande qualité et quelques featurings bien sentis (Sampha, Michael Kiwanuka etc).
McKinley Dixon – Magic, Alive!
Avec Magic, Alive!, McKinley Dixon poursuit sa veine faite de rap introspectif sous perfusion Jazz et Soul. En proposant au passage un concept et des textes voisins de l’idée de réalisme magique. La confirmation de la montée en puissance artistique d’un garçon en perpétuelle mutation.
Slick Rick – VICTORY
C’est un événement pour les old timers du rap : le légendaire Slick Rick sort son premier album depuis 1999 (via Mass Appeal, le label de Nas) et prouve que son art du storytelling est toujours intact. Un disque court, un peu confus mais le plaisir de réentendre le MC de 60 ans en forme ne se boude pourtant pas.
Rome Streetz & Conductor Williams – Trainspotting
La bromance continue entre Rome Streetz l’un des rappeurs les plus prolifiques du moment et Conductor Williams un des producteurs les plus prisés de la scène underground. Un projet aux sonorités forcément old school, qui sent bon le New York des 90’s.
Lou Phelps – Chèlbè
Prolongation vocale de l’univers musical de Kaytranada, Lou Phelps apporte un flow fun et fluide aux ambiances caribéennes sous filtres électro que lui offre son grand frère. Du son chaud, dansant et rythmé où il pose une dimension rap très cool pour une atmosphère résolument festive.
Tuerie – Les Amants Terribles
Après deux mini-albums très convaincants qui lui ont permis d’installer son univers musicalement poussé, Tuerie passe à l’étape supérieure avec Les Amants Terribles. Un premier album où le curseur mélodique est poussé à son maximum, privilégiant le chant au rap, les compositions aux textes. La direction artistique est soignée, c’est très bien produit, homogène et au-dessus de la moyenne hexagonale.
Duckwrth – All American F… boy
Rappeur ou chanteur R&B à tendance funk, Duckwrth n’a jamais vraiment su choisir. Attiré par la pop dans le même temps, ça ne fait guère de doute par contre. L’artiste californien se montre sur tous les tableaux à la fois, en réussissant tout de même à garder une cohérence de fond. Des choses brillantes viennent se frotter à des morceaux plus sucrés mais on ne peut nier la fraîcheur d’ensemble.
Aesop Rock – Black Hole Superette
C’est dans les vieux pots etc.… Black Hole Superette, le nouvel album d’ Aesop Rock, est encore une fois la preuve que le producteur Californien, du haut de ses (bientôt) 50 ans, en a encore sous la semelle. En compagnie de quelques invités de choix, il nous sort un album de hip-hop très dense, bien loin des gimmicks du rap actuel. Avec son flow, son humour et son écriture virtuose, il signe 18 titres très accrocheurs, dans les samples (jazz, rock, sci-fi…) s’insèrent parfaitement dans sa prod. Un régal !