Au sommet de sa gloire en 1954, Fausto Coppi quitte femme et enfant pour refaire sa vie avec Giulia Occhini. Un véritable sacrilège à une époque où le divorce était interdit en Italie. Jean-Paul Ollivier nous raconte comment le Campionissimo est passé du statut de champion adulé des foules à celui de paria.

Comme chaque année, le Tour de France cycliste est l’occasion de saluer la mémoire d’anciennes gloires du peloton, ceux qui ont marqué l’histoire de la grande boucle, qui ont porté le maillot jaune et remporté l’épreuve à plusieurs reprises. Parmi ceux-ci, il y a Fausto Coppi, le « campionissimo », véritable héros de l’Italie de l’après-guerre, et considéré depuis longtemps comme une des légendes de l’histoire du cyclisme professionnel.
Autre légende, mais celle-ci, venue du journalisme, Jean-Paul Ollivier a décidé de nous raconter une petite histoire de la grande histoire du vélo, dont il a le secret. Plus précisément une histoire d’amour entre le Fausto Coppi et Giulia Occhini, surnommée, la « Dame blanche » par le journaliste de l’Equipe, Pierre Chany. Une liaison qui va choquer l’Italie pieuse et conservatrice des années 50.
La petite histoire veut que cette femme se soit intéressée au vélo par l’intermédiaire de son mari, le docteur Locatelli, qui lui était un fan absolu de Coppi. En compagnie de son époux, la belle Giulia va s’intéresser de plus en plus au champion cycliste, au point de le suivre sur certaines étapes et même d’aller le voir à l’hôpital alors qu’il se fait soigner, suite à une terrible chute dans le Tour d’Italie 1950. Et l’admiration que voue Giulia – une femme si différente de Bruna, l’épouse de Fausto – au champion va petit à petit se transformer en amour.
Le couple va alors connaître une liaison adultère qui va faire les choux gras de la presse. Les deux amants sont persécutés par la presse et dénigrés par le peuple qui ne lui pardonne pas cette liaison extra-conjugale. En Italie, on ne divorce pas ! Et tout le monde s’en mêle, les tribunaux et le Vatican compris.
Incollable sur la vie et la carrière de Fausto Coppi, Jean-Paul Ollivier raconte l’histoire d’amour tumultueuse entre Fausto et Giulia avec la passion et l’érudition qui le caractérisent, dans un récit entrecoupé de nombreux souvenirs liés à l’enfance et aux exploits sportifs, mais aussi aux désillusions, jusqu’à la mort du champion en 1960, décédé des suites de la malaria, contractée lors d’une course organisée par son ami Raphael Geminiani en Haute-Volta.
Un livre qui ravira tous les passionnés d’histoires liées à la légende du cyclisme, celui de l’ancien temps, que parents et grands-parents suivaient aux actualités, sur les premiers postes de télévision en noir et blanc.
Benoit Richard