Hologram Teen, aka Morgane Lhote, pétille de couleurs flashy. Son quatrième LP Captain Fluo est à son image, et s’affranchit d’une disco électronique libératoire.
La française Morgane Lhote, établie à Los Angeles, n’est pas vraiment une inconnue. Pour le fan de rock indépendant des années 90, elle fut la claviériste du groupe franco-anglais Stereolab de 1995 à 2001. Une période bénie pour le groupe qui commence à fidéliser un public et sort coup sur coup Emperor Tomato Ketchup, Dots And Loops et Cobra And Phases Group Play Voltage In The Milky Night, soit les albums qui font évoluer Stereolab du krautrock à une pop d’avant garde. Puis elle se lance dans Garden avec un membre de Simian Mobile Disco ou au coté de The Projects avant de s’envoler pour la Californie.
En 2015, Morgane Lhote se lance dans un projet solo sous le nom de Hologram Teen, et sort son premier single Post-Apocalypteacakes, un instrumental démoniaque. Suivent trois albums marqués par une fixette revendiquée sur les synthétiseurs analogiques des 70’s. Son nouvel album, Captain Fluo, inocule des sons 80’s synthé-funk à l’Italia-disco, que la superbe pochette du disque conforte dans ses codes visuels. Elle est signée Gwenaël Rattke (Berlin) et Hologram Teen fête l’insouciance à travers un aller-retour dans le Paris de la fin des années 80 à l’affût de découvertes personnelles et musicales.
Aussi Actarus se pare d’électro-disco avec moult effets de modulations, un piano robotique tourne en kaléidoscope, avec l’appui efficace du batteur et percussionniste Franck Richard. Hédoniste et groovy, Connection transpacifique suit le cap avec un synthé-funk pétillant à la voix parlé-chanté en français par l’allemande Sandra Z. Une connaissance qui jouait dans les mythiques jangle-pop The Legendary Bang. Wolkman coopte la basse analogique 80’s, les séquenceurs s’allient au Casio sound pour un tour instrumental dont les sons caractéristiques et les rythmiques forment un couple festif et partageur.
En rêve, on croise Jacno sur le rectangle et minimaliste Donovan Magic Orchestra alors que Macadam Bubblegum préfère s’encanailler avec une bande-originale SF 70’s, voix off masculine trafiquée en prime. Avec plusieurs escales musicales, Pack ur Patience condense le synthé-rap aux mots de Sandra Zettpunkt alors que Maxwell Farrington au chant et Franck Richard aux percussions hissent Frequence Gaie dans de belles sphères souls sous emprise électro-pop. Lust Pils, sautillant et jouissif, envoie des effets analogiques en orbite sur un rythme bien percutant, pendant que Memphis Sounds, avec son petit air à la Technotronic, sort la cascade de violons. Why Ya Wanna Wait feat Eric D. Clarck est entrainant et décalé à la fois alors que Danceteria invite la voix d’ Alex Aikiu pour une ritournelle à la Bontempi.
Tel un portail vers les pistes de danse et les ondes nocturnes, Captain Fluo est un parfait diffuseur de peps.
Mathieu Marmillot