Avec L’Impasse des rêves, Didier van Cauwelaert entraîne le lecteur dans un jeu de miroirs où souvenirs intimes et suspense s’entrelacent. Un livre à mi-chemin entre roman initiatique, intrigue à suspense et autofiction. Un régal !

Le narrateur de ce roman, un jeune écrivain de 21 ans, reçoit par la poste son manuscrit refusé par un éditeur. Sauf que ce n’est pas le sien, mais celui d’une jeune femme prénommée Anaïs. L’éditeur a interverti les adresses et chacun reçoit le texte de l’autre. Intrigué, il découvre un roman au titre mystérieux : Je te tuerai dimanche prochain. Fasciné par ce récit, le jeune homme décide d’aller rapporter le texte à son autrice, qui habite en Haute-Savoie. La rencontre a lieu : la femme est belle, troublante, sensuelle, et ne laisse pas indifférent notre narrateur. Contre toute attente, le mari d’Anaïs lui propose de passer la nuit chez eux. Rapidement, il comprend que le contenu du roman colle d’un peu trop près à la réalité qui se joue sous ses yeux. Et si ce titre était aussi une menace, un projet insensé ?
En franchissant le seuil de cette maison, le jeune écrivain ne se doute pas qu’il vient de mettre les pieds dans un engrenage qui bouleversera sa vie.
Didier van Cauwelaert compose ici un roman en partie autobiographique, qui nous saisit d’entrée et nous captive avec une intensité rare. On se laisse emporter par ce récit fait de mystère, de sensualité, de manipulations, de faux-semblants et de passions troubles.
On navigue entre réalité et fiction, en suivant les débuts difficiles d’un écrivain dans les années 80, et une histoire qui, à bien des égards, contribuera à lancer sa carrière. Mais inutile d’en dire plus : le livre regorge de mystères, d’émotions et de surprises qui tiendront le lecteur en haleine jusqu’au bout.
Auteur aguerri, dont la carrière s’étend sur plus de quarante ans, au rythme d’un livre par an, Didier van Cauwelaert prouve qu’il n’a rien perdu de sa maîtrise du récit. Avec brio, il mêle ses souvenirs personnels à une intrigue policière parfaitement tenue, multipliant les rebondissements jusqu’à la dernière page ou presque.
Bref, L’Impasse des rêves est un véritable coup de cœur ! Un roman qu’on a du mal à lâcher, et qu’on imaginerait très bien adapté au cinéma… Pourquoi pas par François Ozon ?
Benoit RICHARD