Philippe Collin clôt en beauté sa trilogie sur la Seconde Guerre mondiale avec un récit aussi romanesque que tragique : la fuite des collaborateurs français au château de Sigmaringen, dernier théâtre de la Collaboration.
Dernier volet de la grande fresque que Philippe Collin consacre à la Seconde Guerre mondiale, Sigmaringen, le crépuscule des bourreaux nous entraîne dans l’un des épisodes les plus étranges et sans doute les plus romanesques de la fin du conflit : la fuite des collaborateurs français au château de Sigmaringen, dans le sud-ouest de l’Allemagne.
En septembre 1944, alors que la France se libère, toutes les têtes de gondole de l’extrême droite française se réfugient au château Sigmaringen perché sur un éperon rocheux au bord du Danube. C’est là, loin de Vichy que vont cohabiter, bon gré mal gré, les figures de la collaboration : Jacques Doriot, fondateur du Parti populaire français, Louis-Ferdinand Céline, Philippe Pétain, Pierre Laval, et d’autres, moins connus, mais tout aussi compromis. Tous rassemblés dans ce « décor d’opérette », entre rancunes, détestations et désillusions.
Accompagné de ses deux réalisatrices, Violaine Ballet et Juliette Médevielle, Philippe Collin parcourt les couloirs de ce « château hanté », à la recherche des traces du passé, pour retrouver l’ambiance de ce huis clos crépusculaire qui s’est joué, il y a 80 ans, alors que la France fêtait sa libération et que, réfugiés derrière ces hauts murs, les derniers fidèles de Vichy refusaient encore de croire la fin d’un monde.
À travers ce huit épisodes passionnants, que l’on suit comme un feuilleton, porté par les éclairages d’historiens et d’historiennes tels qu’Odile Roynette, Henry Rousso, Bénédicte Vergez-Chaignon et Renaud Melt, nous, auditeurs, participons à ce un voyage sonore fascinant et superbement mis en ondes, au cœur d’un lieu emblématique de la Collaboration… qui va devenir, pour ainsi dire, son tombeau.
Benoit RICHARD