[Canal+] « Validé » : une troisième saison sous haute tension

Validé fait un retour inattendu avec une troisième saison centrée sur un duo de rappeurs promis au succès, vite rattrapé par les rivalités, les trahisons et la violence du rap game. Moins novatrice que ses débuts, la série de Franck Gastambide conserve malgré tout ce sens du rythme et du clash qui fait son ADN.

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opyright 2024 Mika Cotellon – MANDARIN TÉLÉVISION /AUTODIDAKTE /CANAL+

Quatre ans après une saison 2 annoncée dans un premier temps comme un point final, Validé fait donc un retour un peu inattendu avec une troisième salve de huit épisodes. Un come-back qui pose d’emblée question : la série de Franck Gastambide a-t-elle encore quelque chose à dire sur le rap game français, ou se contente-t-elle d’exploiter une formule qui a déjà largement fait ses preuves ?

valide-saison-3La saison 3 démarre sous les meilleurs auspices pour Apash Music. William et Brahim ont trouvé le groupe qui va cartonner avec Cobra, un duo formé par Zak et Salif, promis à beau succès  Premier album en approche, buzz maîtrisé, ambitions nationales… bref, tous les voyants sont au vert pour faire de ce label une totale réussite. Mais malheureusement le rêve va tourner court, la belle entente se fissure, l’ego prend le dessus et la success story annoncée se transforme en un duel fratricide, qui va être le véritable moteur dramatique de cette nouvelle saison.

C’est d’ailleurs la meilleure idée de cette saison 3 : centrer le récit sur un duo que tout oppose. Zak et Salif incarnent deux visions du rap, deux rapports à la réussite et à la loyauté. Leur affrontement va donner une vraie colonne vertébrale au récit. Evidemment, comme toujours, il faudra passer outre l’aspect plus ou moins caricatural de cette série et de ses personnages pour apprécier cette saison riche en rebondissements, coup tordus, règlement de compte et explosions de violence, à l’image de ce que l’on a pu en voir dans les saisons 1 et 2.

En parallèle, la série poursuit ses intrigues secondaires, parfois au risque de l’éparpillement. Mounir, toujours campé avec une intensité redoutable par Adel Bencherif, décide de doubler ses associés pour se lancer en solo, contraint à faire rapidement de l’oseille, pour rembourser un mafieux belge. Un arc narratif sombre, qui confirme une nouvelle fois que Mounir est le personnage le plus passionnant de la série, à la fois glaçant, charismatique et enfermé dans ses propres contradictions.

A l’opposé, Brahim Bouhlel reste la figure drôle et décalée de la série, notamment ici dans son duo avec son cousin. Deux bonnes têtes de losers, attachants, qui apportent une respiration dans un univers saturé de testostérone. Seidou Camara, plus massif et plus posé, gagne aussi en épaisseur. Et pour contrebalancer ce monde ultra-masculin, le personnage de Najat, interprété par Alicia Hava, est davantage mis en avant. La sœur de Mounir apporte une présence féminine plus affirmée.

Même si la saison paraît moins réussie que les deux précédentes, donnant l’impression d’avoir un peu de mal à se renouveler, d’apporter quelque chose de vraiment neuf, on regarde les huit épisodes sans ennui, grâce au rythme toujours très soutenu de l’ensemble. En sous-texte, Validé aborde de manière assez pertinente la question du streaming et des méthodes parfois employées pour faire gonfler de manière artificielle le buzz autour d’un groupe ou d’un artiste, notamment par le biais des fermes à stream. Un dispositif de qui permet à des comptes abonnés fictifs d’écouter en boucle un morceau sur les plateformes de streaming.

Et pour les amateurs de surprises, on notera la présence d’Oxmo Puccino, Djibrli Cissé, Sofiane Pamart, ou encore de Fred Musa parmi les invités de cette saison trois… sans oublier le retour inattendu d’une figure de la série dans le dernier épisode…

Benoit RICHARD

Validé – saison 3
Série française de Franck Gastambide, Charles Van Tieghem, Xavier Lacaille
Avec : Saïdou Camara, Brahim Bouhlel, Adel Bencherifet, Alicia Hava…
Genre : drame
8 épisodes de 30 minutes environ
Première diffusion en novembre et décembre sur Canal+

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