La Route, de Cormac McCarthy

laroute.jpgUn homme et son fils sont sur la route, direction nulle part. Autour d’eux, rien. La terre réduite en cendres, plus aucun être vivant, des ruines et de la boue, des carcasses et des corps inertes. Paysage de fin du monde dont on ne connaît pas la cause, désert de détresse et d’anéantissement, deux êtres en quête d’un monde meilleur. Au long de leurs parcours, quelques êtres vivants en quête de chair pour s’en sortir, de grands moments de solitude mais aussi de relations intenses père-fils.

l’écriture âpre, violente et poétique de McCarthy étouffe dès le premier paragraphe, et ne nous quitte plus. Dans ce décor apocalyptique, dans cette errance vers un Eden hypothétique, l’auteur interroge les thèmes de l’espérance comme du désespoir, de la filiation comme de la solitude, de la violence des actes et des émotions telle une ultime arme pour la survie. Le roman, monolithique et sombre, est un long agrégat de paragraphes de cinq à  dix lignes, blocs d’écriture cimentés par des phrases simples, un vocabulaire presque pauvre mais extrêmement bien pensé et utilisé, des idées et des sensations qui amènent à  l’essentiel. Et des dialogues réduits à  leur plus simple expression, échanges brefs mais réfléchis, l’économie des paroles comme subtile puissance d’évocation.

Epure, concision, froideur, sècheresse : autant de sentiments qui malmènent le lecteur au fil de ces pages d’une grande poésie désespérée, d’une intelligence diabolique, d’une grande maestria stylistique. Grand roman noir, terrible, pas totalement pessimiste non plus : le jeune enfant est un espoir pour une renaissance de l’homme bon, de l’être humain qui combat pour ne pas sombrer dans les ténèbres de la fin d’une civilisation.

Un immense roman, qui laisse longtemps après sa lecture un goût de cendre.

Jean-François Lahorgue

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Titre : La Route
Auteur : Cormac McCarthy
Editions de l’Olivier
224 pages – 21 euros
Publication :03/01/2008

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www.editionsdelolivier.fr

3 thoughts on “La Route, de Cormac McCarthy

  1. Qu’est ce que j’ai pu aimer ce livre. C’est fou. J’ai été pris dans l’histoire à la fin du premier paragraphe, donc après 10 lignes comme tu dis. Un roman terrifiant.

  2. Qu’est ce que j’ai pu aimer ce livre. C’est fou. J’ai été pris dans l’histoire à la fin du premier paragraphe, donc après 10 lignes comme tu dis. Un roman terrifiant.

  3. Qu’est ce que j’ai pu aimer ce livre. C’est fou. J’ai été pris dans l’histoire à la fin du premier paragraphe, donc après 10 lignes comme tu dis. Un roman terrifiant.

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