Quand Gas Coombes et Danny Goffey se mettent en repos de Supergrass, quand ils ont besoin d’un break, après road to Rouen , -marqué pa r la mélancolie, le décès de la môman des frangins Coombes et la volonté de s’affranchir un peu du punk pub rock qui a pourtant toujours fait leur marque de fabrique- les bonshommes se convertissent en un Super groupe au nom tout glam Diamond Hoo Ha men. Ils envahissent ensuite une boîte de nuit anglaise avec leur costards à franges, leurs rouflaquettes idéalement taillées et des chansons finalement très Supergrassiennes/pop où ils s’amusent à reconquérir un public conquis par avance au duo: Duke Diamond and Randy Hoo Ha.
C.’est de cette expérience : » allez et si on se réinventait en un Supergrass parallèle que les gens ne connaîtraient pas encore » qu’est née le concept du nouvel album paru début d’année.
Un nouvel album sur lequel ici chez Benzine, on a eu beaucoup de mal à se prononcer au début, sur foi de quelques écoutes. D.’abord parce que les tics d’une production plus attentive à l’ensemble qu’à la nappe de guitare déferlante est de nouveau ici omniprésente comme elle était sur road to Rouen l’album enregistré dans la grange /studio familiale. Là où cela rendait mûr un album medium tempo, du coup, on ne trouve pas où si peu ici l’énergie qui se dégage des présentations live de Supergrass dans des chansons qui semblent pourtant taillées pour la scène. Et si peu aussi, des représentations live énergiques voire jouissives des Diamond hoo ha men (cf. myspace).
Une fois passées sur l’album, les voici devenues un peu plus fade, tournant sur la platine. Pourtant, malgré ce qui s’avère un inconvénient au plaisir d’écoute, on ne peut pas s’empêcher de distinguer sous le masque clinique qui étreint l’ensemble les bonnes vieilles pop songs faciles, les hymnes de fêtes houblonnées qu’on aimait à retrouver dans les premiers albums des Britanniques.
Néanmoins, écoute après écoute, on continue à maudire les choix de production et de mixage de l’ensemble. Tout semble réfléchi, maîtrisé, tamisé, ratissé, calibré. Alors que sur disque comme en concert, ce qu’on aime chez le quatuor, c’est cette guitare ronde et acérée, la batterie jouée comme s’il s’agissait d’un acte masturbatoire accéléré, et le piano du grand frère qui vient ajouter un peu de groove dans un monde de brutes le tout servi par un son brut proche du live. Pas l’intelligence sonore artificielle.
Sur Diamond Hoo Haa, on a l’impression que tout est joué à l’ancienne, mais dans une pièce si feutrée, que l’enregistrement est amuî, que la rage se fait énervement, le martèlement un simple rythme pop. Et c’est bien là le plus dommage. Parce que derrière, derrière »derrière tout ça, il y a ces putains de merde de chié de bonnes mélodies, ces petites bombinettes pop auxquelles Supergrass nous avait habitué précédemment, qu’on a envie de ne pas dénigrer trop vite. Du genre de celles qui auraient pu s’insinuer durablement dans nos fredonnements, juste pour agacer les collègues. Et qui nous auraient fait faire de leur album un de ceux qui comptent en 2008, assurément. Si Si.
Malheureusement il y a ce couvercle de production qui vient ici éteindre le son autant que notre emballement. Et faire de l’album un disque qui conviendra seulement plutôt aux fans comme votre serviteur, qu’aux auditeurs soucieux de découvrir le potentiel de Supergrass. Un groupe qui garde pourtant intacte notre confiance, et à force de gratter de plombant vernis, gagne quand même notre plaisir un peu aussi.
Denis Verloes
Tracklist
01. Diamond Hoo Ha Man
02. Bad Blood
03. Rebel In You
04. When I Needed You
05. 345
06. The Return Of…
07. Rough Knuckles
08. Ghost Of A Friend
09. Whiskey & Green Tea
10. Outside
11. Butterfly
Label: Parlophone / EMI
Date de sortie: 24 mars 2008
Plus+
Le site officiel
L’espace Myspace
L’espace Myspace des Diamond hoo ha men
La chronique de Road to rouen
Les vidéos via Google
La vidéo de Diamond hoo ha man via Youtube
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