Je nous trouve très beaux, de Cyril Montana

La crise de la quarantaine touche beaucoup d’hommes parait-il. Dans »Je nous trouve très beaux » Cyril Montana utilise comme point de départ ce moment charnière pour évoquer les tracas, les tourments liés à  cette période durant laquelle beaucoup d’hommes se posent des questions, font le point sur leur existence et envisagent parfois de nouvelles perspectives.
l’auteur de »Malabar trip » nous dresse le portrait d’un agent immobilier, marié, père de famille recomposée, un peu déprimé, un peu largué qui doit faire face au décès de sa grand-mère, supporter son patron mais aussi assurer l’avenir de sa fille et de son fils.

Le cinquième roman de Cyrille Montana est une suite de séquences, d’instantanés, de moments de vie sans vraiment de chronologie plus qu’un »véritable roman » avec une trame narrative bien établie. Malgré tout, le roman se lit avec une certaine facilité, mettant le lecteur tout de suite à  l’aise grâce à  un ton léger, une certaine forme d’autodérision, avec des détails ou des anecdotes parfois drôles et un personnage pour lequel on éprouve au départ une certaine sympathie. Malgré toutes ses qualités, le livre ne convainc pas totalement, la faute sans doute au style littéraire de Montana (justement) un peu trop léger, avec une histoire et un personnage un peu trop autocentré, qui finit par lasser au fil des pages. Mais comme le livre fonctionne par séquences, certains passages sonnent mieux que d’autres et c’est peut-être sur les moments les plus »trash » comme cette scène d’adultère en province presque »houellebecquienne » que Montana se révèle le plus convainquant que dans les passages où il est plus sur l’émotion ou se veut plus attendrissant, n’évitant pas une certaine forme maladresses, certains clichés, souvent propres, il est vrai, à  ce type de roman.

Quoi qu’il en soit, il y en a pour tous le monde dans ce livre, et chacun pourra sans doute y trouver une part de lui-même, et retrouver dans la vie de ce Grangier une part de sa propre réalité »surtout s’il est proche de la quarantaine.

Benoit RICHARD
Je nous trouve très beaux
roman de Cyril Montana
Editions : Albin Michel
189 pages – 15€¬
Parution :,  30 janvier 2013