5+5 = Wilfried*

Wilfried-boule

Chanteur, musicien, Wilfried* est artiste singulier et passionnant. Ce parisien lettré et curieux (critique notamment au magazine Chronic’Art et auteur d’un blog fort intéressant), a sorti deux albums en 2002 et en 2008″Songs For Mum And Dad » (Prohibited Records) et »D.’ailleurs » (Abeille Musique). avant de faire paraitre en cette fin d’année 2013, sa plus belle réalisation à  ce jour, l’impeccable »Matrice« .
Mais au fait, quels sont ses disques de chevet ?

– décembre 2013 –

5 disques du moment :

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Bill Callahan – Dream River
J.’ai toujours aimé Bill Callahan (ex Smog). Il grandit (devient gigantesque) d’album en album. Son dernier est un rêve lucide, une dérive onirique et aquatique, où chaque mot, chaque note, a sa juste place. Comme les pierres au bord d’une rivière. C.’est juste sublime.

Wooden Shjips – Back to land
Dans le genre psyché, les Wooden Shjips ont mis un peu d’orgue et d’acoustique dans leur fuzz, et c’est encore plus beau, hypnotique, et sans frontières. Du space-rock d’Est (Crosby, Still & Nash) en Ouest (Suicide)

Juana Molina – Wed 21
La musicienne argentine est aussi sans frontières, artistiques s’entend, mélangeant poupées vaudous électroniques et mantras folk, mélodies derviches et harmonies en plateaux. Et elle fait tout toute seule dans sa chambre, comme moi.

St Vincent – St Vincent
J.’ai le privilège, en tant que journaliste, d’avoir écouté avant tout le monde le nouvel album de St Vincent. Elle est définitivement pour moi une géante du rock américain. Elle a durci son propos et module sa voix, de grave à  éther, sur des chansons ambivalentes (la question de l’ambivalence me passionne), merveilleusement bien écrites .

Ron Morelli – SPIT
J.’écoute beaucoup de musique électronique en ce moment, et l’album de Ron Morelli contient des merveilles, entre ambient cracra et techno pleine de souffle, avec des tourneries insensées, indansables. Avec les artistes de son label L.I.E.S, il fait partie de ces nouveaux musiciens techno qui renouvellent le genre.

5 disques pour toujours :

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The Beatles – Abbey Road

Mes parents écoutaient ça en boucle quand j’étais gamin. C.’est mon album préféré des Beatles, mon groupe préféré. Ils ont inventé la pop music, synthèse de l’histoire et de l’instant, chronos et kairos. Ils sont actuels et éternels.

The Beach Boys – Smiley smile
Autre classique, que je préfère à  Smile, l’album avorté, parce qu’il exhibe par bribes le chef-d’oeuvre inachevé, comme un patchwork décousu, et qu’il contient les mélodies les plus étranges, malades, de Brian Wilson.

Katerine – l’éducation anglaise
Je crois qu’on forge son identité musicale pendant l’enfance et l’adolescence. Le deuxième album de Katerine m’a profondément marqué (en 1994) parce qu’il est ouvert, possède d’infinies possibilités d’interprétation. Et toutes les interprétations sont justes, comme disait John Lennon.

Silver Apples – Contact
La musique des Silver Apples est à  la fois primitive, et parfaitement moderne. La batterie free, les ondulations électroniques, la production très fine : c’est la musique psychédélique que je préfère.,  Je ne m’en suis jamais lassé.

Daniel Johnston – Continued Story
J.’ai eu envie de faire de la musique en découvrant cet album de Daniel Johnston : avec un magnétophone et une guitare, ou un piano, on peut faire les plus belles chansons du monde. Celles-ci sont marquées par l’urgence, la fragilité, la grâce.

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