5+5 = Les disques préférés de My Jazzy Child

Chanteur guitariste avec son projet My Jazzy Child, découvert à l’aube des années 2000, Damien Mingus évoque 10 albums de cœur à l’occasion de la sortie du remarquable Holy Names.

my jazzy child damien mingus photo Nicolas Messyasz
©  Nicolas Messyasz

My Jazzy Child c’est Damien Mingus, guitariste, folk singer Français, moitié de Centenaire (groupe avec lequel il a sorti Somewhere Safe en 2014) auteur de quelques albums sur Clapping Music. Fin 2016 il a fait paraitre le superbe album Holy Names qui restera comme la dernière sortie du label Clapping Music après 16 années d’activités musicales. Quelques mois mois après cette sortie, on retrouve Damien pour un 5+5 aussi étoffé qu’érudit car ce en connaît un rayon !

5 disques du moment :

Cave –  Threace
J’ai découvert ce groupe un peu par hasard. Quelqu’un l’avait mis en bande son au boulot (j’ai un chouette boulot), et ça m’a accroché direct. Un mélange de « post-rock », de groove africanisant, avec des cuivres, des clavinets… et c’est surtout très bien écrit Je n’ai appris que plus tard, et après plusieurs écoutes, que c’était le groupe de Bitchin Baja.

Long fin killie – Houdini
J’aurai presque pu mettre ce disque dans les 5 disques de tous les temps. C’est en tout cas un de mes disques de chevet vers lequel je retourne régulièrement. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas écouté, et je le connais pourtant par cœur : batteries folles, basses slappées, chant aérien, guitares énervées et rugueuses… c’est un mélange vraiment unique. J’envie ceux qui ne connaissent pas encore !

Converge : all we love we leave behind
C’est très simple : il y a toujours un disque de Converge dans mes disques du moment. C’est peut-être mon groupe de rock en activité préféré. Un quatuor que l’on pourrait qualifier d' »emo-post-hardcore », et qui est un fait un putain de groupe de rock’n’roll. Le guitariste est incroyable, les compositions vous touchent au cœur et la prod est (quasi) toujours impeccable !

Lil’ Yatchy – Lil’ Boat
J’écoute énormément de rap depuis que j’ai découvert le Wu Tang Clan dans les années 1990, et de plus en plus de rap français. Il y a à boire et à manger dans cette scène « trap » de Chicago et d’Atlanta de ces 5 dernières années, mais il y a aussi énormément de choses excitantes : Young Thug, Migos, le producteur Metro Boomin. Lil Yatchy, qui fait partie de cette scène « mumble rap », vient de sortir l’un des albums les plus rafraîchissants du genre, avec des intrus légers et mélodiques, des tubes joyeusement foirés, un flow qui n’en n’est pas un… Super disque.

Th’ Faith Healers –  Peel Sessions
Une découverte tardive, et l’impression d’avoir toujours connu ce groupe. Il y a vraiment chez ce groupe tout ce que j’aime dans l’indie-rock des 90’s avec lequel j’ai grandi : des mélodies imparables, des guitares nerveuses, des compos intelligentes et efficaces. Ces Peel sessions sont un excellent condensé de cette parfaite alchimie que sont Th’ Faith Healers.

5 disques pour toujours :

Sonic Youth – Sister
J’écoute beaucoup moins Sonic Youth ces derniers temps, mais si il y a bien un groupe important pour moi c ‘est celui-là. C’est avec eux que j’ai découvert à la fois l’indie-rock, la « pop », mais aussi l’expérimental, le free-jazz, la musique improvisée etc… Et Sister m’a accompagné pendant de nombreuses années. Il y a dans ce disque tout ce que j’aime dans le rock : des mélodies, du bruit, des formats pop explosés, des textes étranges et un univers parfaitement maîtrisé.

This Heat – Peel Sessions
Indispensable ! Un groupe hors norme avec son batteur-chanteur au groove tribal, un guitariste incisif, un claviériste noisy… comme chez Sonic Youth, mais avec une esthétique plus « brute ». Il y a tout ce que j’aime en musique : des chansons, de l’expérimentation, du groove, et beaucoup d’intelligence.

Smog – The Doctor Came at dawn
Le milieu des années 90 a été une période tellement riche musicalement. Et la scène « americana/folk/no folk… » n’a pas été en reste. J’aurais pu tout aussi bien choisir Viva Last blues de Palace par exemple. Il y chez Smog, et particulièrement dans ce disque, une noirceur, une étrange sérénité à la fois universelle et très américaine. C’était ma bande originale parfaite, quoique anachronique, pour dévorer les livres de Brautigan ou John Fante.

John Coltrane – Live at the village vanguard
C’est le seul musicien, avec Bach, certainement, que je qualifierais de génie. Du coup, c’est dur d’argumenter avec des éléments rationnels. C’est sa poésie furieuse, son lyrisme tellement libre, ses groupes incroyables, ses thèmes enivrants… j’aime tout Coltrane, mais j’ai une vraie tendresse pour ce live en 4 CDs, les interprétations sont dingues et Eric Dolphy y est encore plus extraterrestre que d’habitude.

Steve Reich – Music for 18 musicians
Un disque très important ! Quand je l’ai découvert, vers18/20 ans, parce qu’il m’a ouvert tout un nouveau monde de façon fluide et « facile » : le minimalisme, la musique contemporaine, la musique répétitive, puis les musiques électroniques, l’expérimentation, la composition contemporaine, puis classique… Ce chef-d’œuvre du genre est évidemment d’une beauté évidente, mais il a aussi était le déclencheur d’un effet domino très important pour ma culture musicale jusqu’à aujourd’hui.

Février 2017

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