5+5 = Les disques préférés d’Ignatus

A l’occasion de la sortie de son album [e.pok], Ignatus /Jérôme Rousseaux a composé pour BENZINE un petit 5+5 très éclectique.

ignatus
Photo © Marie Monteiro

On l’a d’abord connu chanteur avec Olivier Libaux au sein du duo les Objets, puis on l’a redécouvert, toujours chanteur, mais en solo cette fois avec sa guitare et son sampler sous le pseudo d’Ignatus, nous offrant à l’aube des années 2000 quelques fameux albums (L’air est différent, Le physique…) et enfin comme responsable de label avec Ignatub, sur lequel il a sorti en 2002 l’album du regretté Jean-Luc Le Ténia Le meilleur chanteur français du monde.
On retrouve Jérôme Rousseaux en 2017 toujours sous l’alias Ignatus avec l’album [e.pok], concrétisation d’un projet entamé en 2015 avec les musiciens Colas Losson et Hervé Le Dorlot et le vidéaste Jérôme Clermont. Présenté comme « Une performance aux frontières de la musique expérimentale, de la chanson et de l’art-vidéo avant tout imaginé pour la scène », [e.pok] trouvera aussi sa place dans votre intérieur pour y découvrir des chansons aux thèmes très contemporains, à la fois profondes et légères mais jamais dénuées d’humour piquant.

A l’occasion de cette parution, on a demandé à Ignatus de nous faire un petit 5+5 .

5 disques du moment :

OTTiLiE B – Passage
Organique et électro ; léger et terrien ; écouté cet été en marchant en montagne et bien bien.

Babx – Ascensions
Ça respire, c’est en suspension, des images qui traversent sans regarder, des pianos qui caressent sans sens du poil, des batteries qui perdent les pédales sans prévenir, j’aime beaucoup le mec et l’album.

Kendrick Lamar – Damn
Le phrasé, la manière de, les instrus qui dérapent, ce groove bien lourd. C’est le plus fort.

James Blake – The Colour in Anything
Le génie du XXIème siècle, il a inventé un style à lui tout seul. L’épure, la grâce. Être lui ? Laisse tomber.

Radiohead – A Moon Shaped Pool
Ré-écoute sans cesse de tous les albums depuis OK Computer. Quand je ne sais pas quoi écouter, j’écoute Radiohead.

5 disques pour toujours :

Talk Talk – Laughing Stock
Pure magie, pur culot, pure beauté, grande claque de toujours.

Alain Bashung – L’imprudence
Si ça c’est possible, alors tout est permis. Libérateur, enfin la chanson est moderne.

The Beach Boys – Pet Sounds
Après les chapelles et les églises, voilà la cathédrale de la pop music. Messe tous les dimanches.

DJ Shadow – Endtroducing
Le neuf avec le vieux, quand le voleur est plus créatif que les tourneurs en rond du rock.

Maurice Ravel – le concerto en sol majeur (par exemple par François-René Duchable)
Un amour de jeunesse, ça ne s’oublie pas (le deuxième mouvement «adagio assai»). Sans ça, à quoi bon vivre.

(septembre 2017)

Igantus – [e.pok]
La Souterraine – 9 septembre 2017