5+5 = les disques préférés de Maud Octallinn

Maud Octallinn est de retour avec son humour potache et sa poésie légère dans Sainte Saucisse, un album délicieusement charcutier accompagné ici d’une dizaine de ses disques favoris.

Photo : Jonathan Pierredon.
Maud Octallinn

Avec sa superbe pochette, Sainte Saucisse est le second album de Maud Octallinn. Un « album concept autour de la saucisse » qu’elle a entièrement réalisé… normal quand on est originaire de Troyes, capitale de l’andouilette !
Mais derrière l’esprit un peu potache du projet, on découvrira des chansons superbement écrites, à la fois poétiques, drôles et sensibles, qui confirment le talent d’une artiste dont l’univers se revèle toujours aussi surprenant et attachant.

5 disques du moment :

Pierre Vassiliu, « Face B – 1965/1981 »
Une réjouissante réédition de ce sympathique connard (sortie par un réjouissant label de sympathiques connards). Si j’étais née 50 ans plus tôt avec un décimètre de tour de poitrine en plus, j’aurais sans doute pu partager sa couche.

Richard Gotainer, « Contes de traviole »
Le seul disque du monde qui pourrait me donner envie de partir en vacances en camping car avec une famille nombreuse et un chien.

Joseph Racaille & Patrick Portella, « Les Flots Bleus »
L’arrangeur arrangé ! Ces chansons géniales ont moins de 10 vues sur Youtube et le disque est classé « rock » par Apple Music. Ça fait réfléchir sur la notion de succès d’estime…

Camille Bénâtre, « Îlot de consolation »
Le William Sheller du futur. Si j’étais DA en major et que je voulais me faire un paquet de pognon sur le dos de Camille, je lui ferais écrire des tubes radiophoniques chantés par des jeunes femmes sentimentales.

Pauline Drand, « Faits Bleus »
Sainte Saucisse prie régulièrement pour que Pauline devienne la cheffe de file du grand retour de la folk en France – cette prière suivant toujours celle qui demande à ce que le retour de la folk en France intervienne rapidement.

5 disques pour toujours :

Martin Denny, « Exotica »
Même s’il me renvoie à ma condition douloureuse de trentenaire blanche plutôt bourgeoise (en dépit d’un déclassement social récent), ce disque a le mérite de pouvoir être écouté à toute heure et dans n’importe quelle position.

Philippe Katerine, « Le film »
Chef-d’oeuvre minimaliste studio et scénique, ce disque raconte plus de choses sur l’humanité que n’importe quelle enquête INSEE.

Nick Drake, « Bryter Layter »
Ce disque m’a aidée à stabiliser une crise d’angoisse dans un TGV Paris/Lyon qui sentait le vomi. La voix de Nike peut tout faire, tout guérir. Je ne comprends toujours pas pourquoi on ne l’utilise pas dans les hôpitaux ou dans les Ehpads.

Arlt, « La langue »
Arlt est une communauté de snobs pour les snobs. Je ne suis pas snob du tout. Ce disque annule donc toutes les certitudes.

Eddy Crampes, « Eddy Crampes »
Eddy Crampes ? Eddy Crampes. Eddy Crampes ? Eddy Crampes. Eddy Crampes ? Eddy Crampes. Eddy ? Crampes. (Juste pour être sûre que les lecteurs retiennent le nom de cet artiste de son vivant – merci pour lui)

Maud Octallinn – Sainte Saucisse
Ratées Productions – 15 mars 2019