[interview] Serge Lehman et Frederik Peeters, en attendant Angoulême…

Frederik Peeters et Serge Lehman étaient récemment dans les bureaux parisiens de Delcourt pour nous parler de Saint-Elme, série noire et hallucinogène prévue en cinq tomes, leur deuxième projet commun après L’Homme gribouillé.

Serge Lehman – © Roller – Frederik Peeters © Vollmer

Cette rencontre était une sorte de tour de chauffe, alors que les deux auteurs seront présents dans quelques jours à Angoulême, le premier tome étant en sélection officielle. Une rencontre placée sous le signe de la bonne humeur, pour une série promise à un bel avenir et qui semble avoir déjà conquis de nombreux lecteurs !

Saint-Elme, c’est un polar noir violent et singulier, avec une galerie de personnages timbrés ou dépressifs, aux personnalités bien marquées, des figures évoluant dans un univers alpin irréel aux couleurs radicales, dans une ville envahie par les grenouilles et où parfois, les vaches prennent subitement feu. Une chose est certaine, on ne sait pas exactement où ça se passe, on sait seulement que c’est près de chez nous, en Europe, dans les Alpes, loin de la Californie ou de l’Oregon…

Benzine — Frederik, lorsqu’on s’était rencontrés en 2018, je te demandais si après L’Homme gribouillé il y aurait d’autres projets communs avec Serge, et tu m’avais répondu qu’en fait il en était question que lorsque vous aviez trop picolé. Ça va du côté du foie ?

Frederik Peeters — Je ne picole pas trop, moi… de moins en moins, ça me colle mal au crâne !

Benzine — Plus sérieusement, comment est né Saint-Elme ?

FP — Je me rappelle toujours très mal, et si je dis que c’est moi qui ai tout fait, alors le scénariste se fâche, donc je préfère laisser parler le scénariste !

Benzine — Pas trop de luttes d’égo du coup ?

Serge Lehman — Non, non, il n’y a pas d’égo… Quand on est allés à Angoulême en 2018 pour défendre L’Homme gribouillé, je suis arrivé avec un ou deux sujets que j’ai proposés à Fred, mais il les a envoyés balader tout de suite en disant : « Moi ce que je voudrais faire, c’est Twin Peaks de David Lynch raconté par Jean-Patrick Manchette ». Il se trouve que j’aime aussi Lynch et Manchette mais qu’en plus cette idée constituait une sorte de défi. Par définition, Twin Peaks ne peut pas être raconté par Manchette, il y a un antagonisme entre l’esthétique du récit de mystère et celle du roman noir. Et du coup ça devenait hyper intéressant parce que, ce sur quoi on s’était mis d’accord, l’envie de faire un truc dans une petite ville isolée, avec une environnement naturel puissant et des mystères, ça pouvait vite devenir complaisant. Ce genre de microsociétés un peu douillettes, c’est comme le village des Schtroumpfs…

“Saint-Elme, tome 1” : un thriller psychédélique insolite… et haut en couleurs !

FP — Un croisement entre les Schtroumpfs et Massacre à la tronçonneuse ! (rires)

SL — Massacre à la schtroumpfonneuse ! Un beau défi sur lequel j’ai commencé à gamberger au printemps, pendant que Fred m’envoyait des pages de croquis…

FP — Des recherches de personnages…

SL — Il y avait déjà le système de couleurs de la série, très frappant tout de suite ! C’est ça qui a mis en route la machine créative. L’été suivant, j’ai trouvé le nom de la ville, Saint-Elme, par associations d’idées. Et j’ai découvert par la suite en me documentant sur ce Saint des trucs intéressants. Par exemple, le feu de Saint-Elme était vu par les hommes de l’Antiquité comme la manifestation physique des « Dioscures », les jumeaux sacrés que les Grecs appelaient Castor et Pollux. Or, on s’était déjà mis d’accord avec Fred sur le fait que le héros de l’histoire serait un personnage double : deux frères détectives. Je me fie toujours à ce genre de coïncidences. Ensuite, j’ai tâtonné jusqu’à ce qu’on mette au point un synopsis que tout le monde a validé. Ça a permis de lancer le processus de création. On s’est vite rendu compte que les quatre albums qu’on avait prévus ne suffiraient pas, parce que j’écris « large » et qu’il y a beaucoup de personnages. Il en fallait donc cinq. Tout cela s’est mis en route de manière graduelle entre début 2018 et 2020.

Benzine — Trois mois d’écart entre le 1 et le 2 c’était peu, non ?

SL — Oui mais c’est parce qu’on a fait un peu de « frigo », on voulait des sorties rapprochées pour lancer la série.

Benzine — Concernant le choix des couleurs, j’ai trouvé ça très radical mais surprenant et plutôt réussi. Qu’est-ce qui a présidé à ce choix ?

SL — Mon hypothèse c’est que Fred est quelqu’un qui suit l’évolution de son métier. Les événements esthétiques qui arrivent dans la bande dessinée, au cinéma, dans les séries télé, dans la pub, ça l’intéresse. En tout cas il est au courant des tendances. Il a une analyse de ce que signifient ces couleurs et pour quelles raisons on les utilise aujourd’hui, avec des artifices techniques qui n’existaient pas il y a vingt ans et permettent d’obtenir ce genre de couleurs à l’écran.

Benzine — Elles n’ont pas été mises là par hasard, donc…

SL — Non pas du tout. Il y avait cette fameuse dimension Manchette, la volonté de faire une série noire avec beaucoup de personnages « noirs ». Je pense aussi que Fred avait envie de dessiner des Cadillac, avec peut-être un désir d’aller du côté de la Blaxploitation, un peu à la Jackie Brown. Il me semble que tout ça a constitué un creuset d’où sont sorties ces couleurs…

FP — Je pense que la raison première est beaucoup plus pragmatique. Il m’importait simplement de ne pas faire ce que j’avais déjà fait. Ce n’était pas non plus une révolution, puisque je reste d’abord un classique et un figuratif…

« Ce qu’on partage, c’est l’étonnement de voir que le monde civilisationnel auquel on appartient, l’Europe occidentale, n’existe pas dans la pop-culture mondiale. La Corée existe plus que l’Europe, et il y a là quelque chose qui est profondément déstabilisant pour nous… »

Benzine — Avez-vous travaillé de la même façon que pour L’Homme gribouillé, à savoir que, comme tu le disais, Serge arrive avec le scénario et les personnages, toujours très bien campés d’ailleurs, et toi Frederik tu interviens, parfois pour remodeler un personnage ?

SL — On n’a pas bossé exactement de la même façon, parce que dans L’Homme gribouillé, il y a eu en fait deux moments. D’abord une co-écriture de la première partie de l’histoire, Fred écrivait une scène, puis moi, puis lui à nouveau pendant que je corrigeais ce qu’il avait écrit, etc. A un moment, on avait en gros 150 pages de scénario, Fred m’a dit : « Il faut que je dessine, je n’en peux plus… »

FP — C’est plus compliqué que ça… C’est-à-dire qu’après, il fallait nouer les fils et en fait, les séquences que j’avais écrites étaient un peu périphériques, elles développaient des personnages secondaires, mettaient un peu de burlesque et d’humour, mais au bout de 150 pages, il fallait commencer à serrer la vis. De mon côté, j’avais beaucoup moins de maîtrise sur les enjeux globaux de l’histoire donc après c’est passé chez Serge. Mais dans Saint-Elme, depuis le début, je n’écris rien… c’est lui qui écrit tout.

SL— Sur sa planche de dessin, au moment de réaliser les bulles et le lettrage, Frederik remanie les dialogues, les coupe ou les enrichit…

FP — Je dilate, je contracte…

“Saint-Elme, tome 2” : la danse démente du derviche

Benzine — Pour parler du scénario, Serge, tu sembles jouer avec un certain ésotérisme, avec des références bibliques… Un exemple avec les grenouilles au début, c’est une référence aux Sept plaies d’Egypte ?

SL — Oui et non. Je cherchais une manière de donner une identité à la série qui soit aussi forte que la pluie dans L’Homme gribouillé. Pour nous, c’était une manière de faire baigner Paris et cette histoire dans une ambiance de fin du monde, mais ça n’avait pas plus de signification que ça. Ce qui était intéressant, c’étaient les effets graphiques et l’atmosphère. Un jour, je tâtonnais encore parce que j’ai mis une bonne année à trouver le ton juste pour Saint-Elme, Fred m’a dit : « Pense post-apocalyptique ». D’où cette histoire de grenouilles, qui en général annoncent effectivement la fin du monde… Pour une série portant le nom d’un Saint, ça avait du sens. Mais ce n’est pas de l’ésotérisme, c’est de la symbolique, c’est pas pareil… il n’y a pas de significations cachées, mais une puissance en soi du symbole. En découvrant que l’histoire se déroule dans une ville envahie par les grenouilles, le lecteur se met tout de suite dans un certain état d’esprit… Et s’il achète ça, il achètera tout le reste.

Benzine — C’est donc au lecteur que revient la liberté d’interpréter ?

SL — Oui, et nous, ça nous laisse une marge de manœuvre pour aller où on veut. Cette grenouille qui apparaît dans la première case de la première page du tome 1, à partir du moment où le lecteur l’accepte, on sait qu’il acceptera la suite… C’est le pacte de lecture de Saint-Elme.

Benzine — Et en plus une grenouille, c’est casse-gueule…

SL — Oui, et puis c’est rigolo. J’ai vu plusieurs critiques insinuant que les auteurs prennent un plaisir sadique à tuer les grenouilles de la manière la plus inventive possible. Mais ce n’est pas du tout ce qu’on a fait, c’est juste qu’elles sont là, ces grenouilles, donc les gens glissent dessus, les chiens les mangent (rires)… mais désormais je vais le faire, c’est devenu une sorte de défi, il faut qu’il y ait au moins trois ou quatre morts de grenouilles marquantes par tome…

© 2021 Delcourt

Benzine — Je trouve que c’est assez étonnant d’un point de vue géographique, parce qu’on ne sait pas exactement où ça se passe. Pour ma part, j’ai vu une espèce de Suisse dystopique, cosmopolite, un cauchemar de Suisse peut-être…

FP — La Suisse est déjà un cauchemar… (rires) [NDR : précisons que Frederik est Suisse]

Benzine — … et en fait, Saint-Elme, c’est une sorte d’Ibiza helvétique… et pour vous, ça se situe où ?

SL — Non ça ne se passe pas précisément en Suisse, mais plutôt dans les Alpes… en fait c’est une espèce de précipité d’Europe occidentale, alpine…

Benzine — Même référence que L’Homme gribouillé du coup ?

FP — Oui mais L’Homme gribouillé, c’était très français…

SL — C’était très naturaliste, on savait où tout se passait. Dans Saint-Elme, on ne sait pas…

FP — Il y a la vallée, il y a la frontière, il y a l’est, il y a le nord, mais il n’y pas de pays mentionné, pas de ville voisine, rien de tout ça…

SL — C’est un petit théâtre à la Beckett, c’est pour ça qu’on fait référence à l’absurde. C’est une ville qui flotte dans l’imaginaire, elle n’a pas de situation précise…

FP — en fait ça fait penser – et là on revient à Twin Peaks –, aux grands fans de la série qui se payent un voyage aux États-Unis et qui se disent : on va aller visiter Twin Peaks…

SL — Oui mais par contre, dans Twin Peaks, un panneau indicateur mentionne l’Etat où ça se passe…

FP — Non, mais ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a pas vraiment de Twin Peaks. C’est-à-dire qu’en fait, ça a été filmé dans des studios en Californie et qu’ils ont envoyé trois mecs filmer une cascade au Canada, trois autres filmer des sapins dans l’Oregon. C’est un endroit qui n’existe pas… C’est un précipité quoi… Au mois de décembre, je suis allé au festival de Bologne, j’ai pris le train, j’ai traversé la Suisse en passant par le Tessin, et quand j’ai longé le lac Majeur avant de descendre sur Milan, eh bien c’était Saint-Elme… avec des petits palmiers ! J’ai d’ailleurs retenu le nom d’un arrêt qu’on a fait dans une petite ville au bord du lac Majeur. Je suis allé « googler » et je me suis servi d’images pour le tome 2 de ce bled-là… ça aurait tout aussi bien pu être Évian…

Benzine — J’ai pensé à Thonons-les-Bains…

FP — Il y a du Jura aussi… parce qu’il y a des zones industrielles abandonnées qui font penser aux vallées du Jura suisse ou français…

SL — La situation de cette ville est étonnante géographiquement…

FP — Tout à fait, mais l’idée, comme le dessin est ma partie, c’est tout simplement de dessiner l’endroit où je vis. Parce que je n’ai pas envie d’aller chercher des motels américains, des stations-service dans l’Arizona ou des petites forêts magiques à Okinawa, ce n’est pas intéressant pour moi.

Benzine — Tu le disais déjà pour L’Homme gribouillé

FP — C’est mon côté local, comme les producteurs de légumes…

« Un critique a dit ce truc sur Saint-Elme : ce n’est pas un récit fantastique, c’est un monde avec une physique parallèle… »

Benzine — Apparemment, vous vous rejoignez tous les deux sur l’importance de créer des histoires se situant en Europe. Je pense notamment à La Brigade chimérique, qui serait le pendant européen des comic books US…

SL — En effet, il y a eu des super-héros européens, et ça fait partie de la même problématique. C’est sur ça qu’on s’est rencontrés avec Fred. Nos références ne sont pas exactement les mêmes, il y a des choses qu’on partage et d’autres qu’on ne partage pas. Ce qu’on partage, c’est l’étonnement de voir que le monde civilisationnel auquel on appartient, l’Europe occidentale, n’existe pas dans la pop-culture mondiale. La Corée existe plus que l’Europe, et il y a là quelque chose qui est profondément déstabilisant pour nous…

FP — Et on va changer tout ça, Monsieur !

SL — Très bien cette démonstration de force…

FP — Je suis au top de ma virilité ! (rires)

© 2021 Delcourt

Benzine — Comment résumeriez-vous la narration de Saint-Elme ?

SL — D’abord, dans Saint-Elme, il n’y a pas de centre. Il y a plusieurs histoires qui se croisent, il y a un effet mosaïque. C’est un récit choral, et tous les personnages ont de l’importance. Évidemment on rentre dans l’histoire avec un détective privé, qui est le meilleur personnage pour poser des questions, mais il est tellement désagréable, hard et impénétrable, que ce n’est pas à lui que les lecteurs vont s’identifier au début. Il sera plutôt vu comme une curiosité. Et puis on ne peut pas non plus s’identifier aux Sax, parce qu’ils sont soit des fous criminels, soit des débiles mentaux. On peut s’identifier à Paco et Romane, c’est le jeune couple « frais et rose » de l’histoire…

FP — Ils sont chiants…

SL —… donc il n’y a pas vraiment de centre, il y a plusieurs trajectoires qui tournent comme ça autour d’un centre mystérieux qui est Saint-Elme, une ville qu’on ne voit jamais en entier d’ailleurs, on ne la voit que sous la brume ou de façon parcellaire, ce qui empêche de percevoir son unité. Quant à l’ambiance et au devenir du récit, est-ce que ça va rester un thriller, est-ce que ça va basculer dans le fantastique ? En fait ce sont des choses qu’on invente au fur et à mesure…

FP — Et c’est un bras de fer permanent ! Lui il tire vers le côté fantastique, et moi vers le côté… le côté quoi d’ailleurs ? Pas fantastique, non ! (rires)

SL — Il n’y a pas réellement de fantastique. En tout cas, pour l’instant, il n’y en a pas…

Benzine — Il y a des trucs bizarres quand même, avec les grenouilles…

FP — C’est du bizarre, c’est pas la même chose.

SL — Il y aura, si on veut vraiment la trouver, une petite touche de fantastique objectif, c’est-à-dire des phénomènes surnaturels, mais c’est assez mineur dans l’histoire…

Benzine — Il y a aussi ce type avec les yeux exorbités, Arno le derviche…

FP — Il est juste défoncé, ce n’est pas du fantastique, c’est comme une réalité avec une petite goutte de mescaline…

SL — Un critique a dit ce truc sur Saint-Elme : ce n’est pas un récit fantastique, c’est un monde avec une physique parallèle…

FP — C’est vrai, il y a cet élément-là et c’est peut-être un point commun avec Twin Peaks, tu ne sais pas si ce qui se produit est d’ordre fantastique, ou si c’est lié au fait que la moitié des personnages sont défoncés…

SL — Défoncés ou fous…

© Vinciane Jacquet

Benzine — Justement, encore une fois par rapport aux couleurs, il y a un côté très psychédélique… et on a constamment l’impression d’entendre le boum-boum de la musique techno en arrière-fond…

SL — Dans le tome 2, il y a une scène où Stan et Cavalieri se cament ensemble, et les couleurs sont extraordinaires… C’est une seule page, rouge et jaune, quand ils attendent à la ferme, et les couleurs matérialisent leur état psychique, c’est intéressant…

Benzine — Serge, tu parlais de Saint-Elme tout à l’heure… quel est l’origine du nom, du saint ?

SL — En fait c’est une association d’idée… C’était l’été et je cherchais le nom de la ville. Je ne sais plus pourquoi mais j’ai repensé à Nightmare on Elm Street. Ce nom, Elm Street, m’a toujours fait un certain effet. Je l’associe à l’épouvante, à l’horreur américaine.

FP — je t’ai expliqué tout ça, non ? C’est le nom de la rue sur laquelle roulait la limousine de JFK au moment de son assassinat… le grand moment d’horreur fondamentale pour tous ces cinéastes américains de gauche nés après la guerre…

SL — … Et donc Elm Street, Saint-Elme, l’association s’est faite… Je me suis souvenu du feu de Saint-Elme, je me suis documenté sur le personnage et j’ai trouvé des choses intéressantes. Par exemple : Saint-Elme est le patron des marins. Donc, on avait en même temps le feu et l’eau. Et puis, c’est un nom qui sonne très bien, et il est beau graphiquement, quand il est écrit : il fait vrai. Ce qui est paradoxal parce qu’il n’y a aucune ville de ce nom, juste un quartier de Toulon, et, je crois, un village aux États-Unis…

FP — San Elmo alors ?

SL — Sans doute San Elmo, oui. Tout ça donnait un nom à la fois évident, inclassable, avec plein de significations associées. La plupart des gens ne savent pas que Saint-Elme est le patron des marins, mais tout le monde a entendu parler des feux de Saint-Elme. C’est marrant ce qu’on embarque dans un nom…

FP — Et puis surtout, et c’est le plus important, c’est dans Tintin ! Et à partir du moment où c’est dans Tintin, c’est que c’est digne d’intérêt !

Benzine — C’est dans Tintin, Saint-Elme ?

FP — Dans Tintin au Tibet, dans la scène où le piolet du capitaine Haddock capte le feu de Saint-Elme…

Benzine — Oui, très juste !!!!

FP — … et pour moi, ça a tout de suite percuté, hormis le fait que c’est graphique et que ça claque, alors si c’est utilisé dans Tintin, c’est bon…

SL — Si c’est dans Tintin, c’est bien !

FP — De toute façon, il y a ce qui est dans Tintin, et ce qui n’est pas dans Tintin !

SL — Il n’y a pas de femmes, par exemple ! (rires)

FP — Si ça ne tenait qu’à moi…

Benzine — En tout cas, on a bien compris que Saint-Elme ne rentrait pas dans une case…

SL — Là, on essaye un truc un peu différent. On y arrive parce qu’on travaille très bien ensemble, c’est très agréable. On ne se connaît pas tant que ça mais quand on a fait 400 pages ensemble, on est intimes d’une certaine manière. Ça marche bien parce qu’on s’entend bien d’un point de vue créatif…

Benzine — Quand sortira le troisième tome ?

SL —Le troisième sortira en septembre en principe, et le 4 l’année suivante.

Benzine — Merci à vous deux !

 

Propos recueillis par Laurent Proudhon en janvier 2022