Si vous voulez connaître l’incroyable histoire du jeu de briques le plus célèbre au Monde, allez jeter un œil au film Tetris sorti sur la plate-forme Apple TV+. Un thriller d’espionnage industriel intéressant, mais auquel il manque quelques atouts pour en faire un film passionnant.
Si Tetris est un jeu d’une grande simplicité, en revanche, son histoire et ses origines sont incroyablement complexes et émaillés d’imbroglios politico-financiers assez incroyables. C’est en tout cas ce qui nous raconte le film Tetris, diffusé sur Apple TV.
Saviez-vous que le Tetris, ce jeu qui nous a tant occupé au début des années 90, alors que nous venions d’acquérir notre premier PC, avait été inventé par un Russe, et que ce jeu s’était retrouvé au centre de discussions compliquées pour sa distribution, à une époque où les droits sur les licences de jeux vidéos n’étaient pas aussi précises et définies qu’aujourd’hui.
Tout commence, au milieu des années 80, quand Henk Rogers (Taron Egerton), un Américain dont le boulot, consiste à acheter les licences pour des jeux pour les revendre à de grandes firmes, tombe en admiration devant un jeu de briques créé par le russe Alekseï Pajitnov, un ingénieur qui, sur son temps libre, s’amusait à développer des jeux sur ordinateur. Mais les choses vont se compliquer quand Robert Stein (Toby Jones), un agent international de vente de logiciels, entre dans la partie et que de grosses firmes dont le Japonais Nintendo, mais aussi Robert Maxwell (qui répète sans cesse qu’il est l’ami de Mikhaïl Gorbatchev, prédisent de l’URSS) entrent dans la partie. Ajoutez à cela l’ingérence du KGB et du pouvoir soviétique et vous aurez le début d’un bon thriller politique.
Sur le papier, le projet et on ne peut plus excitant, et d’ailleurs, le film démarre plutôt bien, avec un rythme assez soutenu et un scénario haletant aux allures de thriller d’espionnage industriel sur fond de fin de règne du bloc soviétique. Malheureusement, le film ne tient pas toutes les promesses et finit même par tourner un peu en rond au fil des minutes, avec des personnages ressemblant, pour certains, à des pantins et à des caricatures, voire même à des figures de cire, à l’image du personnage de Robert Maxwell interprété par Roger Allam.
Résultat, le film tourne finalement à la pantalonnade, avec cette histoire que l’on avait envie de prendre très au sérieux, mais qui se complaît dans les habituels clichés sur la confrontation entre Russes et américains sans réellement trouver un angle original.
Tetris assez aussi décevant dans sa manière trop expéditive de traiter un sujet aussi passionnant que celui-ci, donnant l’impression d’avoir été un peu expédié… Il aurait sans doute fallu une minisérie pour bien développer tous les enjeux liés à histoire de Tetris. Côté positif, on appréciera le soin apporté à l’aspect graphique de la réalisation, notamment entre les scènes où les décors et les personnages prennent des formes cubiques « façon Tetris » durant quelques secondes.
Dommage donc que ce long-métrage ait pris la forme avant tout d’un divertissement, avec, par moment, une certaine dose d’humour et de dérision, mais auquel il manque une réelle profondeur pour en faire un film solide et convaincant. Dommage.
