5+5 = les disques préférés de Sébastien Tillous

Sébastien Tillous fait partie des tout bons de l’électro française. Il nous parle de la musique qu’il écoute en ce moment, de ce qu’il aime depuis longtemps et qui inclut… Deep Purple, The Cure et Radiohead. Une belle leçon d’éclectisme.

sebastien tillous

Avec un premier EP, Émancipation, puis un album complet, Mémoires Parallèles, Sébastien Tillous commence à se faire une place dans l’électro française (en tout cas, il le mériterait). Une musique méditative, qui nous envoie nous balader dans des paysages merveilleux. Une ode au calme et à la sérénité, à la tranquillité et à la distance. Des boucles qui s’entortillent sur des nappes qui s’étalent à perte d’ouïe. Une musique qu’on ne peut pas se lasser d’écouter, qui peut vous accompagner sans fin…

5 disques du moment :

Khruangbin – Con todo el mundo

Un équilibre fantastique entre un neo-psychédelisme étonnant du fond du sud des Etats-unis et un groove hip-hop live au top. Entre cowboys chicanos et breakbeats classieux. Une musique qui apporte du baume au coeur tout en sensualité et douceur. Jouissif.

Ray Borneo – Modules 

L’avant dernier album de mon acolyte du label Petrol Chips. Une musique électronique mélodique et simple qui va direct à l’essentiel. Des morceaux concis étonnamment addictifs.

M83 – Fantasy 

Je ne connaissais pas M83 jusqu’à la semaine dernière ! Merci Arno au passage. Le dernier album. Une belle musique progressive et non dénuée d’un côté franchement pop. Des couleurs qui me font penser à du Rush ou du Yes ou carrément à du Simple. Une chouette découverte pour moi.

The Cure – Pornography

J’aurais pu mettre autant « Faith » ou « Seventeen seconds » tant j’aime le Cure de cette époque. Mais j’ai choisi celui-ci pour sa production qu’on pourrait qualifier de « heavy ». Le son est particulièrement sale et épais. Les compositions frôlent la dépression irréversible. Le beat de « Siamese Twins » pourrait accompagner une lecture du poème « Spleen » de Baudelaire. C’est un véritable album Romantique dans le sens le plus juste du terme. C’est triste, pathétique et tellement beau..

Huelgas Ensemble – The Eton Choirbook 

En parlant de beauté, en voilà de l’innommable. Ce groupe belge est un des meilleurs ensembles de choeurs du monde. Dans cet album, ils réinterprètent des chants sacrés du collège d’Eton en Angleterre qui datent de la fin du 15ème siècle. C’est incroyablement beau. On a parfois du mal à imaginer que ces harmonies vocales datent d’il y a plus de 500 ans. Une sorte de psychédélisme post moyenâgeux.

5 disques pour toujours :

Beastie Boys – Licensed to ill

Un des disques qui m’a structuré. L’album par lequel je suis passé du rock au rap à l’âge de 14 ans (mais pas définitivement). Dès les premières secondes, j’ai cru qu’on me livrait la musique que je rêvais d’entendre sans même en avoir conscience. J’avoue que les boites à rythmes de Rick Rubin, les riffs samplés de Led Zep ou d’AC/DC et le flow de ces trois dévergondés ont eu raison de la maigreur sonore (si délectable soit-elle) des Bérus dans laquelle j’étais à ce moment. La violence avec laquelle Le fun déluré new-yorkais est venu écraser la rébellion underground parisienne dans ma sensibilité d’alors, reste un moment fort de mon adolescence.

Kraftwerk – Autobahn 

Mon père avait acheté la cassette dès sa sortie, j’avais 4 ou 5 ans. et on a écouté ça pendant presque toute mon enfance en voiture y compris quand on partait en vacances dans notre combi Wolkswagen évidement ! Une chance pour moi d’avoir découvert et dégusté cette musique désormais mythique, dans ces conditions et si tôt. Quand je réécoute cet album, je vois combien j’essaie inconsciemment de reproduire ces sons. Je suis un traumatisé de cet album.

Deep Purple – In rock 

Encore un trauma ! Deep Purple est le groupe de mon enfance. J’y adorais la batterie, mais aussi l’orgue saturé qui doublait les riffs de guitare et basse et donnait au groupe cette grosseur de son inédite à l’époque. J’avais 9 ans, j’ai piqué 15 francs dans le porte-monnaie de ma grand-mère pendant sa sieste pour aller m’acheter cette cassette que j’avais repéré le matin même derrière une vitrine pendant qu’on faisait les magasins. Quel son ! certains riffs auraient pu influencer les Rage Against The Machine. Première fois aussi que je capte des rythmes de batterie inspirés de James Brown.

Rush – A show of hands 

Il est presque certain que si je découvrais cet album (ou même ce groupe) aujourd’hui, j’aurais du mal à accrocher. Mais plus jeune, l’envie de comprendre des parties de batterie bien techniques m’a poussé à écouter des centaines de fois cet album, et c’est comme ça que peu à peu, je suis rentré dans ces compositions, ces structures, ces arrangements. Aujourd’hui j’écoute toujours ça avec énormément de plaisir. J’adore ce groupe. Un des rares dinosaures du Rock progressif qui n’a jamais cherché à faire de la pop et dont le line-up est toujours resté le même.

Radiohead – In rainbows 

Quand cet album est sorti, je me demandais quand ce groupe incontournable allait perdre un peu de son inspiration, alignant album après album des chefs-d’œuvre de la pop alternative. Et bien je fus sévèrement servi ! Pour moi, peut-être leur meilleur. Les 5 premiers morceaux frôlent la perfection, si elle existe… Quel groupe !

 

Tillous – Mémoires parallèles : de l’électro planante et mystique