10 albums en plus, sortis au cours du mois de février 2024

Du nouveau solo de Brittany Howard à Laëtitia Sadier en passant par Real Estate, voici une sélection de dix albums sortis en février : l’occasion de jeter un coup d’œil en arrière pour faire le point, de s’offrir une session de rattrapage ou de faire de nouvelles découvertes.

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Brittany Howard – What Now

Extirpée une seconde fois de ses Alabama Shakes, Brittany Howard a eu le temps de prendre conscience que son immense talent d’interprète lui permettait d’ouvrir à peu près toutes les portes et qu’il était bête de s’en priver.
Pour What Now, tout est permis, notamment d’aller explorer des recoins jusqu’ici ignorés pour elle. Et même des choses plus pop-rock (What Now), voire électro dansant même (Prove It To You), surprenantes dans la forme mais qui montrent une volonté louable de sortir de sa zone de confort. Mais c’est lorsque Howard revient à ses fondamentaux qu’elle frappe en plein cœur, entre blues-soul (To Be Still, Patience) et morceaux plus calmes, notamment les essais jazz totalement validés (le magnifique final Every Color in Blue).

Helado Negro – Phasor

Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage. Et le succès critique qui semble frapper Helado Negro depuis quelques sorties en est une nouvelle illustration, méritée de surcroît. Ce quadra floridien d’origine équatorienne se balade entre langue anglaise et hispanique, mélange musique latine à des expérimentations pop sophistiquées pour créer un univers musical unique. C’est doux, sensible comme des envolées folk et en même temps groovy, rond, sensuel dans l’utilisation des synthés et des instruments. L’équilibre est très justement entretenu dans un écrin chaleureux où tout s’écoule agréablement. Un petit bonbon sans prétention mais drôlement addictif.

The Last Dinner Party – Prelude to Ecstasy

Programmé pour atteindre les sommets, The Last Dinner Party a quelques atouts redoutables pour parvenir à ses fins. Hydre à cinq fortes têtes féminines, adepte d’un indie rock sous décor de baroque-pop, le groupe a su très vite se faire remarquer et créer une réelle curiosité avant la sortie de son premier album. Et quand, de plus, James Ford se déplace pour vous produire, c’est rarement par charité. La confirmation d’un potentiel succès commercial est évidente à l’écoute, le band sait être accrocheur et enchaine les refrains catchy à haute intensité.

Erick the Architect – I’ve Never Been Here Before

Dernier du trio Flatbush Zombies à se lancer en solo, Erick the Architect a pris son temps pour peaufiner un disque vaste, kaléidoscope de sonorités. Ici se frottent les vibes rap où ça kicke (Shook Up, Mandevillain, Colette) avec des compositions plus alternatives d’un James Blake inspiré (2-3 Zone, Parkour), des titres soulful (Breaking Point, Ezekiel’s Wheel en compagnie de la légende George Clinton) ambiance smooth (Neue Muse, Shook Up) ou des essais club (l’électro Ambrosia, le plus exotique Beef Party). Un petit côté blockbuster donc, où chacun pourra picorer selon ses sensibilités, mais surtout un album de bonne qualité.

Royel Otis – PRATTS & PAIN

Des Australiens qui font dans le rock survitaminé, rien de nouveau sous le soleil non ? Sauf que ceux-ci ont en plus un sens aiguisé de la mélodie indie-pop sans avoir à verser dans les effusions de synthés d’un Kevin Parker. Le duo Royel Otis a de sérieux atouts dans sa manche pour devenir incontournable très rapidement avec des titres efficaces, entêtants et un côté cool très agréable. Affaire à suivre.

Laetitia Sadier – Rooting for Love

Si son émérite entité Stereolab, figure de proue de la pop avant-gardiste des 90’s, est en stand-by depuis une bonne dizaine d’années, Laetitia Sadier se rappelle de temps en temps à notre bon souvenir avec des sorties solos, Rooting for Love étant la cinquième du nom. Un disque qui ne vient pas révolutionner son petit monde, on retrouve les éléments de langage habituels, cette musique sophistiquée, douce, qui se balade entre minimalisme trip-hop, effets jazzy et art-pop où vient se poser délicatement la voix pleine de quiétude de Sadier.

Real Estate – Daniel

Daniel ne se démarque pas de ses prédécesseurs et ne devraient pas choquer les fans de Real Estate. On retrouve l’indie-pop si chère au groupe qui fait dans le service minimum, suffisant néanmoins pour offrir quelques bons moments et retrouver immédiatement l’empreinte sonore du band du New Jersey.

William Doyle – Springs Eternal

Petit album d’art-pop très propre sur lui, soigné, sans rien qui ne dépasse. William Doyle (ou East India Youth, autre sobriquet) est passé expert dans le genre et connait son sujet sur le bout des doigts. Harmonies, orchestrations, les compositions sont maitrisées de A à Z, la leçon est bien récitée. Les titres les plus enlevés, enrobés d’une couche plus ronde retiendront l’attention de manière plus marquée.

1999 write the future – hella (˃̣̣̥╭╮˂̣̣̥) ✧ ♡ ‧º·˚

L’OVNI du mois. Immense foutoir que 1999 WRITE THE FUTURE, collectif lié au respectable 88rising, qui sort un disque ou plutôt une compilation regroupant un nombre hallucinant d’invités aussi prestigieux qu’hétéroclites. On retrouve ici pêle-mêle des rappeurs légendaires tels Ghostface Killah, Busta Rhymes, Pos des De La Soul, Dan the Automator & Del the Funky Homosapien aux côtés d’artistes du label (les Warren Hue, Rich Brian, Milli) et des artistes indie (Eyedress) ! Se mélangent alors hiphop funky, R&B, puis rock et hyper-pop dans un grand barnum d’1h15 où tout, individuellement, est plaisant mais où il faut picorer plus que tout s’enfiler à la suite sous peine de se perdre en route.

serpentwithfeet – GRIP

Avec DEACON et sa sensualité R&B débordante d’idées, serpentwithfeet avait su charmer son monde et créer un petit engouement autour de lui et de la suite de ses aventures. Un peu plus de deux ans après, GRIP vient prendre le relai avec peu ou prou la même recette allant vers des airs indie/alternatif auquel il ajoute cette fois-ci un soupçon d’ambiance club.