« La Tête dans les nuages » : une maman face au TDAH

Emmanuelle Friedmann et Céline Bailleux décrivent avec précision et authenticité les troubles d’apprentissage d’une enfant diagnostiquée « TDAH », et le parcours semé d’embûches de sa mère pour l’aider.

La Tête dans les nuages - Emmanuelle Friedmann et Céline Bailleux
© 2025 Friedmann / Bailleux / Soleil

Anaïs, 6 ans, peine à l’école. Sa maîtresse alerte ses parents, Anaïs est dans les nuages, elle joue peu avec les autres et ralentit la classe. Elle oublie ses affaires et éprouve des difficultés à se concentrer. De fait, perpétuellement distraite, le soir, à la maison, elle traine devant ses devoirs. L’enfant ne semble pas en souffrir, elle avance à son rythme, mais s’éloigne de ses camarades. Inquiète, Céline, sa maman, accepte de consulter une spécialiste. Elle ignore que ce n’est que la première d’une très longue série de thérapeutes. Une batterie de tests plus tard, le diagnostic tombe : Anaïs souffre d’un TDAH, à prédominance inattentive.

La Tête dans les nuages - Emmanuelle Friedmann et Céline Bailleux Est-ce grave docteur ? La réponse n’est pas claire. Le « trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité » est un trouble du neurodéveloppement. Le TDAH concernerait 6% des enfants et 3% des adultes.

Par mille détails qui sonnent juste, le récit est touchant. Cette authenticité s’explique, Emmanuelle Friedmann scénarise la propre histoire de Céline Bailleux. Nous suivons son combat pour comprendre et aider sa fille. Entre le poids de la culpabilité maternelle, les incompréhensions des proches, la divergence des recommandations et la difficulté d’accès aux fameux spécialistes, elle se rend disponible, court d’un thérapeute à un autre, y consacre des sommes importantes, car tout n’est pas pris en charge. Obstinée, elle parvient à mobiliser une équipe pédagogique, elle fait adapter les rythmes scolaires de sa fille qui bénéficie d’une assistance et, ainsi, passe de classe en classe.

À l’image de la belle couverture, tout d’une ligne claire simple et ronde, le dessin de Céline Bailleux est joyeux et expressif. Le trait et l’humour apaisent et dédramatisent. Ce n’est peut-être pas aussi grave, d’autant plus que Céline découvre que de nombreux diagnostics ont été remis en cause. Malgré ses réelles difficultés, Anaïs est aimée et choyée. À la fin de l’album, elle a grandi et a trouvé sa voie. Tous les enfants n’ont pas autant de chance.

Stéphane de Boysson

La Tête dans les nuages – Quand le TDA(H) s’invite à la maison
Scénario : Emmanuelle Friedmann
Dessins : Céline Bailleux
128 pages – 19,99 €
Éditeur : Soleil
Parution : 26 février 2025

La Tête dans les nuages — Extrait :

La Tête dans les nuages - Emmanuelle Friedmann et Céline Bailleux
© 2025 Friedmann / Bailleux / Soleil

 

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