La réalisatrice Marion Angelosanto nous raconte quatre ans de galère pour les habitants d’un immeuble prêts à tout pour le sauver. En filigrane, elle dresse le portrait touchant d’une petite communauté de personnes de conditions et d’origines diverses.
Marion a décidé d’acheter un petit appartement du côté de Pantin, en Seine-Saint-Denis. C’est proche de Paris… et c’est sans doute aussi moins cher qu’ailleurs, et en plus, ses grands-parents on vécu dans cette ville par le passé. Mais Marion ne se doute pas qu’une sacrée aventure l’attend dans cet immeuble où elle a emménagé, et qui va se révéler insalubre à de nombreux endroits.
Le documentaire s’ouvre par une vue plongeante sur la cour de l’immeuble où l’on voit des rats aller et venir à leur guise. Et puis, on apprend qu’un expert a été mandaté pour estimer si cet immeuble pourrait être un « danger pour la sécurité publique ».
Démarre alors un combat qui va durer quatre ans pour les locataires et les propriétaires occupants, pour sauver cet immeuble en piteux état, squatté par les petits trafiquants de la ville qui y entrent et en sortent à loisir. Fissures, fuites, moisissure, peinture toxique.., l’immeuble est bon à refaire de fond en comble. Alors, tout le monde se mobilise, à commencer par la nouvelle syndic qui engage des travaux. On repeint d’abord la porte d’entrée, puis on remplace les boîtes à lettres. Tout le monde est motivé, mais bien des surprises attendent nos résidents…
Entre espoirs et déconvenues, l’aventure immobilière filmée et racontée par la réalisatrice Marion Angelosanto nous montre la vie d’une petite communauté d’habitants, pour une bonne partie, vivant dans la précarité. Des personnes de conditions et d’origines diverses, des gens simples et modestes, mobilisés dans un but commun : sauver leur immeuble du délabrement !
Avec ce documentaire de 55 minutes, quelque part entre Strip-tease et le cinéma d’Agnès Varda, la réalisatrice nous donne à voir un film à la fois touchant et édifiant, qui parle du mal-logement et du vivre-ensemble, mais sans jamais être plombant, bien au contraire, insérant dans son récit une touche d’humour dès qu’elle le peut… qui plus est, soulignée par la chouette BO de Pablo Pico.
On a hâte de découvrir les prochaines réalisations de cette Marion Angelosanto !
Benoit RICHARD