Dans son recueil de chroniques, Passion nécessaire, Emmanuel Mateos raconte avec beaucoup de sensibilité, le quotidien d’un entraîneur de foot bénévole, entre passion du jeu et engagement éducatif.
Emmanuel Mateos connaît le foot comme sa poche. Après l’avoir pratiqué durant 25 ans, il consacre désormais une partie de son temps libre à entraîner une équipe de gamins dans un petit club vosgien. Comme tous les membres de ce club rural, Manu est un passionné, soucieux d’amener des valeurs sociales et éducatives au sein de l’équipe dont il a la charge.
Dans son recueil de chroniques, Passion nécessaire, il raconte la vie d’un bénévole, comme il en existe des milliers à travers la France. Un père de famille, enseignant de métier, qui consacre une partie de ses mercredis et de ses week-ends à organiser des entraînements, des matchs, des plateaux où se réunissent des dizaines de jeunes pour disputer de petits matchs, toute une journée ou une demi-journée durant.
Mais être bénévole, c’est aussi participer à diverses manifestations extra-sportives qui rythment la vie du club tout au long de l’année, afin de remplir les caisses et proposer, notamment, des tarifs de licence abordables.
Cet amateur de stades champêtres a la passion chevillée au corps. Il est capable, en plein mois d’août, d’arpenter les city-stades de la ZUP d’Épinal pour inciter des gamins à venir faire un essai dans son club. Il lui faut sans cesse mobiliser et remobiliser les jeunes pour éviter leur départ vers des clubs plus structurés des environs, et ainsi garder un effectif digne de ce nom. En cours de saison, il faut entretenir le collectif, ressouder les liens, prévenir les mauvais comportements des uns ou des autres, composer avec les absences et les activités extra-sportives des jeunes.
Dans un style à la fois léger et soigné, cet amoureux de Pagnol, Pierre Lemaitre ou Leïla Slimani, qui a la métaphore facile, aime jouer avec les mots comme il aime jouer avec le ballon. Il s’attache à décrire les émotions, l’atmosphères qui peut régner durant les matchs de ses petits, évoquer aussi les souvenirs de personnes disparues ou ceux d’une époque où son club de cœur, le SAS, évoluait en deuxième ou en troisième division.
Tout au long de ses chroniques, il propose une réflexion salutaire sur le rôle d’un entraîneur-éducateur dans un petit club, et nous permet de mieux comprendre ce qui anime tous ces bénévoles et leur donne l’envie de s’investir, sans compter, au fil des semaines, des mois, des années…
Benoit Richard