Les bandes dessinées les plus attendues de cette rentrée 2025

La rentrée approche et avec elle, les sorties des BD qui vont bientôt squatter votre pile à lire ! Nos rédacteurs ont donc concocté une sélection des ouvrages qui ont retenu leur attention pour cet automne (et cette fin d’été).

Sorties BD rentrée 2025

Pour commencer, voici vingt (et une !) bandes dessinées qui nous ont fait saliver et dont nous devrions revenir plus en détail sur Benzine au cours des semaines à venir :

L’Âge d’eau – seconde partie, de Benjamin Flao (Futuropolis, 20 août 2025)

En France, dans un futur proche. L’eau monte, les villes commencent à être submergées, l’ordre sécuritaire se doit de régner. Avec un récit toujours narré par un mystérieux chien bleu, nous retrouvons Hans, Groza, sa mère, Vinee et une foule de personnages marginaux… Chacun à son échelle sait que la société a besoin de réapprendre à vivre ensemble, si possible dans la joie. Ensemble, ces personnages hauts en couleur et gouailleurs peuvent créer une belle alternative. Le monde d’après. Benjamin Flao nous propose un album singulier, inclassable, qui nous submerge d’émotion. L’Âge d’eau est une ode à la liberté, un chant d’humanisme total porté par un dessin délicat et hypnotique.

Hazara Blues, Paris – Téhéran – Kaboul, de Reza Sahibdad et Yann Damezin (Sarbacane, 20 août 2025)

À 28 ans, Reza arrive en France. Il doit mémoriser sa date de naissance, clé pour s’intégrer. Né en 1980 à Mashhad (Iran), il est afghan, hazara, ethnie méprisée des deux côtés de la frontière. À l’école, sa maîtresse l’oblige à avouer son origine devant la classe. Dans la rue, des affiches rappellent : « Ce pays n’est pas le vôtre. » Dès 10 ans, il travaille et visite son frère, prisonnier politique. Le cinéma devient sa bouée : il cache des VHS achetées illégalement. À 26 ans, après l’opium, il se déguise en imam pour étudier le cinéma à Téhéran. Primé au Vatican, il promet à son frère de ne jamais revenir en Afghanistan, où être hazara est un danger. Exilé à Paris, entre Stalingrad et la demande d’asile, une obsession le guide : le cinéma, son refuge.

Jekyll & Hyde – Le docteur et l’assassin, de Marco Cannavo et Corrado Roi, d’après l’œuvre de Robert Louis Stevenson ( Glénat, 20 août 2025)

À Londres, le docteur Jekyll, un philanthrope obsédé par l’idée de cohabitation en un même être de plusieurs personnalités, met au point une potion pour séparer son bon côté de son côté sombre. Mais c’est ce dernier qui bientôt prendra le dessus pour le transformer en monstrueux Mister Hyde… Après Dracula et Frankenstein, ce troisième volume consacré aux classiques littéraires du fantastique gothique adaptés en bande dessinée offre un souffle nouveau à Docteur Jekyll & Mister Hyde, le chef-d’œuvre de Robert Louis Stevenson. À travers l’étrange affaire du docteur Jekyll, Marco Cannavó explore le thème de la dualité qui caractérise le roman, les notions de bien et de mal ainsi que le dédoublement de personnalité, ce que souligne superbement Corrado Roi, grâce aux subtils contrastes de son trait en clair-obscur.

Lily Renée, numéro 542, de Arnaud Floch et Janis Do (Marabulles, 20 août 2025)

Comment Lily Renée, une des premières femmes dessinatrice de comics professionnelle, a traversé les épreuves imposées par la seconde guerre mondiale. Cette jeune fille juive autrichienne passionnée de dessin voit sa vie bouleversée par l’arrivée des nazis. Arrachée à sa ville natale, séparée de ses parents, elle trouve refuge en Angleterre avant de traverser l’Atlantique. À New York, elle transforme ses blessures en véritable force et devient une pionnière du 9e Art. Son histoire est une ode à la résilience, à la liberté… et au pouvoir de l’imagination.

Libres d’obéir, de Johann Chapoutot et Philippe Girard (Casterman, 27 août 2025)

Libres d’obéir, ou comment le management moderne trouve certaines de ses racines dans l’organisation nazie. Les auteurs racontent comment Reinhard Höhn, ancien juriste du IIIᵉ Reich, a influencé la pensée managériale en prônant l’autonomie sous contrôle, de l’après-guerre jusqu’à nos jours. Dans cette adaptation en bande dessinée, a été ajouté le récit de deux femmes cadres, soumises à la pression managériale, mettant en scène les conséquences concrètes de cette idéologie dans le monde professionnel actuel.

Avaler la Lune, Tome 2 – La Forêt, de Robin Cousin, Grégory Jarry et  Lucie Castel (Casterman, 27 août 2025)

Jusqu’où irions-nous pour sauver la vie sur Terre ? Agafia a quitté la Terre dévastée. Elle arrive sur la Lune où la forêt de coraux, plantée 500 ans plus tôt par Aleksander, a poussé au-delà des espérances. Elle découvre une nouvelle espèce humaine, adaptée à ce milieu inhospitalier et qui parvient à maintenir un écosystème fragile. Agafia se trouve alors confrontée à un dilemme : si elle allume le générateur lunaire pour faire repartir la vie sur Terre, elle condamne la Lune, seul monde vivant qui ait survécu à la catastrophe.

La Porte ouverte, de Dominique Hé (Glénat, 27 août 2025)

Mathématicien de formation, Dominique Hé débarque à Paris et enchaîne les échecs : peinture, théâtre, sculpture. En 1972, une porte s’ouvre : l’Université de Vincennes lance un atelier BD dirigé par Moebius. Aux côtés de futurs géants (Le Tendre, Loisel, Juillard), il affine son trait. Grâce à Giraud, il croise Goscinny, Druillet, Jodorowsky et Mézières. Ses planches paraissent dans Pilote, Métal hurlant. En 1977, son premier album, Voyages (préface de Koechlin, postface de Moebius), le propulse dans le cercle des grands. La porte ouverte revient sur cette époque bénie, où la BD réinventait tout. y rend hommage aux maîtres (Martin, Bretécher, Dionnet) et partage sa passion. L’album inclut des textes inédits de Margerin, Dionnet, Le Tendre, Dimberton, et la postface originale de Moebius.

La Tête de mort venue de Suède, de Daria Schmitt (Dupuis, 29 août 2025)

Années 1930, crise et misère. Le crâne de Descartes, jadis trésor de Cuvier, erre parmi les squelettes du Jardin des Plantes, en attente de son transfert au musée de l’Homme. Rongé par le doute qu’il a lui-même théorisé, il ignore désormais qui il est. Soudain, les reliques animales s’animent. Pour régler un conflit vieux de trois siècles, elles dialoguent avec le père de l’« animal-machine », chacune à sa manière. Menée par une baleine bleue, une enquête philosophique s’engage : reconstruire le passé du crâne, l’aider à y voir clair, et peut-être le faire revenir sur ses erreurs. Avec ce récit, Daria Schmitt prolonge son exploration des mythes dans La tête de mort venue de Suède, une œuvre puissante pour la collection « Aire Libre ».

Saudade, de Vincent Turhan (Sarbacane, 3 septembre 2025)

L’été s’achève, les vacanciers quittent la station balnéaire où Alma et Rio gèrent un cinéma d’art et d’essai. Autour d’eux, Luz, l’ouvreuse, et Scardo, le barman épris d’elle, préparent la rétrospective des 50 ans de Saudade, film qui hante Alma, ex-réalisatrice. Pendant ce temps, les lieutenants corrompus Ramos et Leone organisent un braquage avec Cisco, nerveux, et Misha, taciturne. Cisco les trahit, cache le butin dans la régie du cinéma avant d’être arrêté. S’ensuit un suspense haletant : les flics cherchent l’argent, Alma et son équipe ignorent tout, tandis que Misha, libre, revient pour se venger et récupérer son dû…

Palmer dans le rouge, de René Pétillon et Manu Larcenet (Dargaud, 5 septembre 2025)

L’héritière de Château Grolo-Laglotte, maison de vignoble située dans le Médoc, a disparu subitement en laissant une simple lettre à sa famille. Son mariage avec John, fils d’un riche domaine vinicole californien, devait pourtant sauver le château au bord de la faillite… Avec l’aide d’Ange Léoni, viticulteur corse membre de la famille, les Grolo-Laglotte font appel à un détective privé « discret » qu’il a connu en Corse, un certain Jack Palmer… Une nouvelle enquête désopilante, initialement écrite par René Pétillon et qui était restée inédite. Une nouvelle réjouissante pour les nombreux lecteurs de Jack Palmer, de René Pétillon et de Manu Larcenet !

Ces lignes qui tracent mon corps, de Mansoureh Kamari (Casterman, 10 septembre 2025)

En Iran, la loi islamique donne au père un droit absolu sur le sang de ses enfants : il peut les frapper sans risque. Cette impunité fonde une société où l’homme domine sans limite, surtout les femmes. Mansoureh Kamari y a grandi sous ce joug. Elle témoigne : interdits (rire, chanter, danser, aimer), mariages à 9 ans, exécutions à 15 ans après un viol. Elle décrit les agressions quotidiennes — rue, taxi, médecin, fac — et la peur permanente, l’impuissance face à un destin confisqué. Mais Mansoureh a fui. Cet album raconte aussi sa métamorphose : l’évasion, la liberté reconquise.

Nos pères, nos frères, nos amis  – Dans la tête des hommes violents, de Mathieu Palain et Valentin Maréchal (Steinkis – 11 septembre 2025)

Adapté de l’enquête coup de poing de Mathieu Palain (Prix Interallié 2021), Nos pères, nos frères, nos amis explore la violence des hommes, la honte qui l’accompagne et questionne la construction de la masculinité dès l’enfance. Nourrie de témoignages bouleversants et d’un travail journalistique remarquable, cette bande dessinée ouvre un dialogue essentiel à l’heure où la lutte contre les violences faites aux femmes soulève la place des hommes dans la société.

Triades – Quand la mafia chinoise parle, d’ Antoine Vitkine, Christophe Girard et Muge Qi (Steinkis, 11 septembre 2025)

Plus puissantes organisations mafieuses au monde, les triades chinoises sont entourées de mystère. Pendant des mois, Antoine Vitkine a interrogé des membres des triades, depuis des soldats de base jusqu’à d’influents parrains, mais aussi des repentis, des victimes, des policiers, des agents de renseignements. Cet album documentaire haletant plonge, pour la première fois, dans l’univers fascinant des triades. Il met en lumière leur influence sur la géopolitique et l’économie française et mondiale en révélant leur rôle dans certaines des crises majeures de notre époque.

French Theory – Itinéraires d’une pensée rebelle, de François Cusset et Thomas D. (Delcourt, 17 septembre 2025)

On connaissait la French Pop , mais connaissez-vous la French Theory ? Comment Deleuze, Foucault, Derrida… sont devenus des stars aux USA et comment leurs théories, sur la déconstruction, le genre, les inégalités ont façonné le débat contemporain. Entre wokistes et réacs, le débat fait rage. La promesse de ce livre : nous ouvrir grand les yeux, de façon ludique, sur Foucault, Derrida ou Baudrillard et l’aventure de leur singulière théorie, aux USA et au-delà… Les penseurs de la déconstruction, du genre ou du racisme, sont devenus des stars américaines et ont révolutionné nos façons de voir le monde.

Bordeaux/Shanghai, de Mark Eacersall et Amélie Causse (Grand Angle, 17 septembre 2025)

Le fils d’un millionnaire chinois est envoyé en France pour s’occuper de la propriété viticole que son père a achetée. Ce qui ressemble à une punition aux yeux de cet enfant gâté se révèle être un cadeau du ciel le jour où il s’éprend de l’œnologue du château. Pour plaire à cette passionnée, et accessoirement sauver le domaine en péril, le grand gamin frivole et impatient va devoir apprendre que, pour faire correctement certaines choses, il faut prendre son temps. Que ce soit l’amour, ou le vin.

L’homme qui pouvait accomplir des miracles, de Jose Luis Munuera et Sedyas, d’après une nouvelle de H.G. Wells (Dargaud, 19 septembre 2025)

Homme ordinaire sans ambition, M. Fotheringay découvre qu’il peut tout réaliser d’un simple vœu. Il se limite d’abord à des miracles anodins… jusqu’à envoyer un policier en enfer dans un accès de rage. Affolé, il consulte le pasteur Maydig, bien plus enthousiaste que lui. Ensemble, ils tentent d’améliorer le monde, mais leur maladresse déclenche une catastrophe biblique. Seul dans un chaos de son fait, Fotheringay devra assumer son pouvoir. Inspiré d’une nouvelle oubliée de H.G. Wells, ce récit fantastique et satirique, entre Lewis Carroll et Terry Pratchett, mêle absurde et burlesque. J.-L. Munuera y signe une aventure vertigineuse, entre Uderzo et Doctor Who.

La Mise à mort du tétras lyre, de David Combet (Glénat, 24 septembre 2025)

Pierre, enfant rêveur, aime la nature, l’art… et bientôt les garçons. Son père, conservateur, l’initie à la chasse, lui tend un fusil. Mais Pierre se sent étranger à ce monde viriliste. Il préfère dessiner, observer. Avec l’âge, il comprend qu’il incarne tout ce que son père rejette. Refoulant sa vérité, il voit leur relation se fissurer. Aujourd’hui trentenaire, Pierre erre : vie sentimentale en pointillés, carrière artistique au point mort. Pour renaître, il devra rouvrir ses blessures, déconstruire son éducation, accepter son histoire. À travers ce récit intime en peinture acrylique, David Combet explore la masculinité toxique, le corps, la virilité. Une œuvre sensible, entre introspection et critique sociale, qui marque son entrée chez Glénat.

Les Enfants cachés, paroles d’étoiles 1939 – 1945, de Jean-Pierre Guéno , Serge Le Tendre et collectif (illustrations) (Soleil, 24 septembre 2025)

72 000 enfants juifs vivaient en France en 1939. 12 000 d’entre eux furent éliminés. 60 000 survécurent, la plupart cachés par des Justes en dépit du danger. À l’âge de l’insouciance, projetés dans la guerre, marqués d’une étoile jaune et souvent séparés de leurs parents, des milliers d’enfants ont dû apprendre à se méfier, à mentir et se cacher. Ils ont noté leurs souvenirs dans des lettres ou des journaux intimes, adaptés ici en histoires courtes qui constituent un témoignage attestant des parts d’ombre et de lumière de notre Histoire.

Les Sentiers d’Anahuac, de Romain Bertrand et Jean Dytar (Delcourt, 8 octobre 2025)

Exceptionnel par sa rigueur scientifique et la qualité de sa narration graphique, cet ouvrage met en lumière la préservation, sous l’impulsion d’un seul homme, de la mémoire du peuple aztèque promise à l’anéantissement. Au XVIe siècle, lors de son arrivée au Mexique, le prêtre franciscain Bernardino de Sahagun déplore la destruction systématique par les conquistadores de la culture autochtone. Il se lance dans la rédaction d’un recueil monumental, transcription de la mémoire aztèque. Un jeune Indien, Antonio Valeriano, né après la Conquête, l’aide dans sa tâche et découvre, chemin faisant, sa culture d’origine…

Silent Jenny, de Mathieu Bablet (Rue de Sèvres, 15 octobre 2025)

Dans un futur où les pollinisateurs ont disparu, emportés par les catastrophes climatiques, l’humanité erre dans des paysages désolés. Les survivants vivent dans des monades, vaisseaux-villages mobiles traversant des terres stériles. À bord de l’une d’elles, Jenny, 24 ans, refuse de se résigner. Alors que tous se contentent de survivre, elle traque les dernières traces d’ADN d’abeilles, espérant redonner vie à un monde perdu. Même si le passé semble définitivement mort, Jenny persiste, fouillant les archives et les zones interdites. Car si l’humanité a renoncé à la nature, elle, croit encore en sa renaissance.

Detroit Roma, d’Elene Usdin (Sarbacane, 15 octobre 2025)

Detroit, 2015. À bord d’une vieille Ford Galaxy, deux jeunes filles traversent une Amérique en déclin, du Nord au Sud. Fuyant Detroit, leur ville natale, elles roulent jusqu’à Rome, en Géorgie, pâle copie de la cité antique. Un road-trip aussi mystérieux qu’imprégné de sens. Pour Becki, il s’agit de remonter la route des esclaves, ses ancêtres. Pour Summer, de rendre hommage aux racines italiennes de sa mère, Gloria. Sur la route, Becki gratte dans ses carnets de dessin déjà noircis par leur histoire, leurs drames quotidiens et leur amitié chaotique. Au fil des croquis, des kilomètres avalés et des confidences, les deux amies délieront les secrets de famille qui ont noué leur destin, bien avant leur naissance.

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Les autres parutions attendues :

20 août 2025

22 août 2025

27 août 2025

29 août 2025

3 septembre 2025

4 septembre 2025

5 septembre 2025

10 septembre 2025

12 septembre 2025

17 septembre 2025

18 septembre 2025

19 septembre 2025

23 septembre 2025

  • Fahrenheit 451, de Victor Santos, d’après le roman de Ray Bradbury (ActuSF Editions)

24 septembre 2025

26 septembre 2025

1ᵉʳ octobre 2025

3 octobre 2025

8 octobre 2025

15 octobre 2025

17 octobre 2025

23 octobre 2025

29 octobre 2025

  • 1949, de Dustin Weaver (Delcourt)

5 novembre 2025

  • Périmée, de Céline Gandner et Joël Alessandra (Des ronds dans l’O)

7 novembre 2025

  • Tongues, volume 1, d’Andres Nilsen (Atrabile)

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