Avec Toute la vie devant nous, Olivier Adam explore quarante ans d’amitié et de nostalgie dans un récit sensible où se mêlent souvenirs, désirs et désillusions. Un roman ample, baigné de nostalgie, dont on ressort extrêmement ému.
Toute la vie devant nous, un titre qui pourrait être une chanson de Dominique A. C’est d’ailleurs à ce chanteur qu’Olivier Adam emprunte l’épigraphe de son nouveau roman : « Je ne t’ai jamais dit mais nous sommes immortels », extrait de la chanson Immortels. Une phrase que l’on pourrait très bien mettre dans la bouche de l’un des trois personnages centraux de ce récit, dont on suit la trajectoire des années 1980 jusqu’à aujourd’hui.
Nous sommes dans un quartier pavillonnaire de la banlieue parisienne, semblable à tant d’autres en France. Il y a Sarah, Alex et Paul. Trois jeunes inséparables, persuadés de pouvoir rester soudés toute leur vie. Mais les années passent, les relations évoluent, les liens se distendent, les caractères changent, les couples se font et se défont. Et nous voilà embarqués dans cette valse des sentiments durant trois cents pages, sans que notre attention ne retombe un seul instant. Il faut dire qu’Olivier Adam maîtrise à merveille ce genre de récit, parvenant, grâce à une construction où il donne tour à tour la parole à Sarah et à Paul — à travers des échanges épistolaires — à montrer combien les certitudes de l’adolescence peuvent vaciller une fois l’âge adulte atteint, et comment les promesses d’autrefois s’effacent parfois avec le temps.
À la manière de Claire Vesin dans l’épatant Le Lotissement, Olivier Adam décrit avec une précision remarquable la vie dans les banlieues pavillonnaires des années 80 et 90. Il nous replonge dans nos propres souvenirs de jeunesse, réveillant la mémoire des tubes d’époque, mais aussi l’atmosphère sociale et politique de ces années-là.
C’est encore une fois un roman bouleversant et d’une sensibilité remarquable que nous offre là l’auteur de Il ne se passe jamais rien ici. Une fresque intime et nostalgique, déroulant quarante ans d’amitié entre trois personnages, où il est question d’amitié, d’amour, de fidélité, de culpabilité, de regrets, de résilience, de rêves accomplis ou brisés, et de secrets enfouis.
Un roman baigné de nostalgie, dans lequel celles et ceux qui sont nés dans les années 70 ou 80 retrouveront forcément un peu de leur enfance et de leur adolescence. Une Madeleine de Proust à savourer sans modération.
Benoit RICHARD