« Skinwalker », de Gabriel Katz et Steven Dhondt : assaut sur le vieux manoir !

Gabriel Katz et Steven Dhondt signent avec Skinwalker une interprétation saisissante du survival horror sur le thème des loups-garous. Entre légendes navajos et critique sociale, leur récit explore la folie coloniale.

Skinwalker - Gabriel Katz et Steven Dhondt
© 2025 Katz / Dhondt / Drakoo

Diane Mc Lane, une cantatrice en perdition, hérite d’un ancien soupirant, dans les années 1870, d’un vaste manoir isolé dans les montagnes glacées du Montana. Prudente, pour l’escorter, elle embauche Paul Warren, un porte-flingue âgé, et, pour seulement 25 cents par jour de plus, Jo, sa jeune nièce, qui se destine au même métier. Les caractères affirmés des personnages sont bien croqués et leurs interactions bien amenées.

Skinwalker - Gabriel Katz et Steven Dhondt Arrivés sur place, le trio découvre que le pays est maudit, que les autochtones ne sont guère accueillants et qu’une troupe de gangsters marche sur leurs traces. Pire encore : un monstre, mi-homme et mi-animal, dévore dès la première nuit le cheval de Jo ; cette dernière ne se laisse pas faire. Jo ne laisse jamais bousculer ! Vous devinez la suite. Le skinwalker est une créature maléfique qui, selon les légendes navajos, se transforme en corbeau, loup ou coyote. Voilà pour le contexte historique.

Si le scénario de Gabriel Katz ne brille guère par son originalité, une variation indienne sur l’attaque du manoir par des hordes de zombis, il mêle habilement les accès attendus de violence et quelques surprises à une dénonciation, plus subtile, de l’ubris des colons européens et de leur soif immodérée de puissance. Le sourire du shaman qui clôt l’album est bien vu. Avouons qu’ils l’avaient bien cherché.

Mais, le principal atout de Skinwalker réside dans le trait vigoureux et précis de Steven Dhondt. Ce Flamand excelle dans les gueules et les trognes. Chaque personnage, fusse-t-il un simple badaud ou un figurant à l’espérance de vie ténue – nous sommes dans une bd horrifique – est finement travaillé et doté d’un caractère propre, sans oublier les fameux skinwalkers, les véritables héros de cette histoire, qui se révèlent particulièrement agressifs ! Méfiez-vous des légendes navajos !

Stéphane de Boysson

Skinwalker
Scénario : Gabriel Katz
Dessin : Steven Dhondt
96 pages – 18,90 €
Éditeur : Drakoo
Parution : le 27 août 2025

Skinwalker — Extrait :

Skinwalker - Gabriel Katz et Steven Dhondt
© 2025 Katz / Dhondt / Drakoo

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