« Si les chats pouvaient parler » de Piergiorgio Pulixi : la croisière ne s’amuse plus du tout

Piergiorgio Pulixi reprend les personnages de La librairie des chats noirs et les emmène dans une singulière croisière littéraire qui va être le théâtre de nombreux rebondissements. Dans la pure tradition des romans à énigme et en ajoutant sa touche personnelle, l’auteur se régale à raconter les aventures d’un libraire pas comme les autres.

©Roberto Gandola.

Si les chats pouvaient parler fait donc suite à La librairie des chats noirs même si les deux peuvent être lus indépendamment. On retrouve les deux chats noirs de la librairie de Marzio Montecristo. Un petit homme acariâtre, passionné de polar et qui tente de maintenir sa librairie spécialisée à flot. Les temps sont durs et malgré les avertissements répétés de sa collaboratrice Patricia, Marzio ne veut pas se résoudre à vendre d’autres genres que le roman noir, au risque de mettre en danger son fragile commerce. Les deux mascottes de la librairie que sont Miss Marple et Poirot, les deux chats noirs, n’y changent rien même s’ils restent la vitrine de la librairie.

pulixiLe premier chapitre donne le ton et on est directement dans la tête du coupable comme souvent chez cet auteur. Pour autant on ne sait pas qui est ce personnage ni comment il agit, et on va remonter au fil du bouquin les évènements de cette fameuse croisière pour comprendre ce qu’il s’est passé.

On retrouve avec plaisir Marzio Montecristo et Patricia dans ce second volet qu’il leur est consacré. Les deux libraires spécialisés dans le roman noir ont donc du mal à boucler les fins de mois et doivent se diversifier, et c’est à partir de là que Marzio va croiser contre toute attente, le parcours d’un auteur à succès.

Galeazzo est fan de Simenon et il surtout un auteur à succès qui s’apprête à participer à une singulière tournée promotionnelle pour la parution de son dernier roman. Une tournée promotionnelle à bord d’un navire dans lequel les invités sont des journalistes, des lecteurs ou encore des blogueurs. Une croisière pour la promotion de son dernier roman qui sera la dernière apparition du personnage à qui il doit sa renommée. Marzio est appelé au pied levé pour remplacer un libraire qui s’est désisté et le voilà embarqué sur le bateau pour la tournée. Il y retrouve en plus de l’entourage de l’auteur, son compère policier Flavio avec qui il a déjà résolu une enquête lors du précédent roman.

À partir de là Pergiorgio Pulixi peut s’amuser et il ne s’en prive pas. Tout le monde est rassemblé sur le navire, les conditions météorologiques s’annoncent mauvaises et chacun ménage ses propres intérêts derrière la façade promotionnelle de l’évènement. Le roman à énigme à la sauce Pulixi peut se déployer et ce serait dommage d’en dire plus, on retrouve ce savant mélange d’humour noir et de tension comme dans les livres précédents de l’auteur.

Un livre dans lequel les personnages discutent de Jean Claude Izzo, de Benjamin Whitmer ou encore d’Alicia Giménez Bartlett est plutôt recommandable. Pergiorgio Pulixi connait son sujet et derrière son personnage de libraire, il rend plus d‘une fois hommage aux littératures policières et à un genre qu’il affectionne tout particulièrement. On apprécie les références citées et les dialogues qui fusent. Il en profite pour faire quelques clins d’œil (voire quelques pics bien sentis) lorsqu’il est question du monde de l’édition ou plus globalement du monde du livre. Un très bon moment de lecture et d’autant plus, lorsque vous êtes aussi amateur de romans noirs.

Sébastien PALEY

Si les chats pouvaient parler
Roman de Piergiorgio Pulixi Gray
Traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux
Editeur : Gallmeister
336 pages – 23,90 euros
Date de parution : 8 octobre 2025

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