
« La bête » de Bertrand Bonello : un Bonello et au dodo
Avec cette nouvelle adaptation confuse et désincarnée du roman d’Henry James (La bête dans la jungle), Bertrand Bonello signe l’un des premiers et splendides ratés de l’année.
Avec cette nouvelle adaptation confuse et désincarnée du roman d’Henry James (La bête dans la jungle), Bertrand Bonello signe l’un des premiers et splendides ratés de l’année.
Joachim Lafosse ausculte la part d’ombre d’une famille que la duplicité et la honte ont lentement désunie. Mais à trop diluer le récit dans une volonté d’en dire (et d’en faire) le moins possible, le film finit par désintéresser et désamorcer toute déflagration émotionnelle.
Dans ce récit de deux adolescents pauvres quittant leur pays pour l’Europe, Matteo Garrone maintient un fragile équilibre entre odyssée cauchemardesque aux airs de conte initiatique et démonstration consensuelle à l’esthétique policée.
Variation tarabiscotée du Talentueux Mr. Ripley et du Théorème de Pasolini, Saltburn se fait jeu de dupes (et de massacre) commençant comme une rom com teintée d’ambivalence lascive, glisse vers le conte érotique de nuits d’été pour finir en mascarade grinçante.
Malgré quelques bisbilles psychologiques gnangnan et une fin mal tricotée, Vermines a une sacrée ambition et devrait consacrer son réalisateur comme nouveau venu prometteur dans « le genre à la française ». Arachnophobes sévères, s’abstenir.
Alexander Payne, fidèle à son style pointilliste teinté d’une ironie mordante, ausculte une nouvelle fois les rapports humains qui se disent et se révèlent face à une errance existentielle carabinée.
Pour son premier long métrage, Molly Manning Walker saisit avec justesse l’euphorie d’une jeunesse lancée à trois cents à l’heure dans l’envie d’un plaisir désinhibé. Et les désillusions qui vont avec.
En mode vintage 70’s, Monia Chokri imprime un rythme toujours enlevé à sa romance ardente Simple comme Sylvain, et trébuchante sur deux êtres que tout oppose.
Imparfait et (d)étonnant, Le Vourdalak, premier long-métrage d’Adrien Beau, n’a clairement pas pour lui les atours d’un film grand-public (et alors ?), mais devrait séduire celles et ceux prêts à se délecter d’un cinéma à l’élégance et à la bizarrerie surannées.
Nadir Moknèche filme, avec une infinie tendresse, deux êtres que tout sépare embarqué dans un mariage arrangé. Deux êtres qui, du mieux qu’ils peuvent, se dépatouillent avec leurs rêves et leur désir d’émancipation.