Alela Diane – The pirate’s gospel

Découverte au creux d’une compilation even cowgirls get the blues, dont on parle(ra) par ailleurs, Alela Diane Menig déboule et tente de rafler une place sur le podium folk de l’année 2007.

Alela Diane - The pirate's gospelEt de fait elle pourrait bien y arriver. Ne seraient que les strictes compositions, qu’on sortirait Cat Power pour la n ième fois, en référence de The pirate’s gospel. La jeunesse de la Californienne -23 ans- élevée dans une famille de musiciens, le folk racé mais charmant, y contribueraient également.

Pourtant, on ne peut réduire le travail d’Alela Diane, venue à  la guitare à  19 ans, à  cette comparaison pour le moins éculée.
D’abord à  cause de la voix. Sans être erraillée, elle tâte plutôt les médiums que les angéliques aigues. Elle emmène l’auditeur au creux de textes poignants, avec ce que d’aucuns appellent le petit supplément d’âme. Une vérité du phrasé qui s’adresse directement aux sens.

Un côté véridique, qui d’ailleurs trouve son rebond dans la méthode de captation, jadis propre aux enregistrements blues entre autres. Plutôt qu’un travail long et harrassant consistant à  coller ensemble les différentes parties du même tout, Alela Diane rentre à  l’été 2004 dans le stucio paternel de Nevada city. Elle y grave les titres qui composeront l’essentiel de the pirate’s gospel pour la plupart en une session. Elle y ajoutera par la suite les éléments d’accompagnement, et les arrangements de soutien (choeurs, sifflement, piano…) De ce chemin sans détour entre la composition et son enregistrement, l’album gagne en efficacité. A l’instar de la voix, le discours musical, tape direct et juste. Parfois, pas besoin de faire semblant de jouer les virtuoses, Alela Diane habite ses compositions en se satisfaisant de la frugalité (clapement de main en guise de rif, chuchotement, plutôt que bidouillage électronique…)

Ce côté direct, sans fioriture, cette identité vocale particulière, cette manière directe de s’adresser à  l’auditeur en convocant son âme touchent durablement. l’art de placer adéquatement un banjo, de s’accompagner d’un piano, ou le soutien des choeurs discrets finissent de paracher l’ouvrage. Une réussite automnale, éblouissante de simplicité.

Denis Verloes

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Label : Names / Fargo records

Tracklist
01. Third Feet
02. Rifle
03. Pirate’s Gospel
04. Foreign Tongue
05. Can You Blame the Sky?
06. Something Gone Awry
07. Pieces of String
08. Clickity Clack
09. Sister Self
10. Pigeon Song
11. Oh! My Mama

Date de sortie : 9 avril 2007