Brael & Tokyo Bloodworm – Living language

Sans pour autant dépareiller comme avait pu le faire Minimum chips, cette joint venture américaine regroupant Brael et Tokyo Bloodworm a quelque chose de résolument inédit dans le paysage du discret mais indispensable label Moteer.

Même si l’on retrouve ici ce goût prononcé pour les textures jaunies et passéistes, les symbioses électro-acoustiques gorgées d’humanité et de fragilité hésitante, force est de constater que des saveurs peu coutumières sont venues se greffer au catalogue.
D’abord les 9 minutes introductives de Saturn shine agissent tel un brumisateur pour cerveau, engourdissent pernicieusement l’auditeur à  coup de carillons de Noël déréglés et délavés, délayés dans de lointains échos de guitares, et conversant avec une voix féminin qui plane dans les sphères galactiques du 4AD d’antan.
Plus loin, les brumes se dissipent, laissant diffuser quelques parfums ethniques dépaysants, en provenance d’un lieu coincé entre Moyen-Orient et Soleil Levant. Des effluves émanant de cordes découpées s’imbriquant dans d’étranges rouages où se mêlent piano et percussions à  mains (Moss grown weary), ou prenant la forme de thèmes déviants tout droit sortis du pavillons de clarinettes et autres vents déréglés, sur fond de micro-programmations électronica (Morning of the world).

Puisque l’occasion se présente de procéder à  un coup de projecteur rétroactif sur l’un des secrets les mieux gardés de l’an 2007, ne la ratons pas : Golden mean rectangle, ses guitares hésitantes doublées de nappes sépia et de choeurs irréels, renvoie illico aux géniaux Low in the sky (dont le We are all counting on you, William est à  posséder toute affaire cessante).
Plus en ligne avec l’esthétique Moteer, Seed fait figure de comptine électro-acoustique au chant fantomatique, fragile jusque dans ses moindres recoins.
Passé la guitare spleenétique et les nappes grisâtres du quasi ambient Blue fields, le collectif reprend son souffle en fin de parcours, invitant les claviers antiques d’ISAN à  papoter avec des boucles lumineuses de guitares et glockenspiels virevoltants.
Et pour ceux qui auraient décidés d’acquérir le dit objet dans les plus brefs délais, ils pourront bénéficier de 4 remixes signés par The Remote Viewer themselves.

Sébastien Radiguet

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Moteer/import

Tracklist :
01. Saturn shine
02. Moss grown weary
03. Morning of the world
04. Golden mean rectangle
05. Seed
06. Blue fields
07. Magic wand

Durée : 39’53
Sortie : 2 mai 2008

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