Iran – Dissolver

Iran___Dissolver.jpgJ.’aimerais parler de ce disque sans évoquer Tv On The Radio, mais cela va être délicat. Je l’annonce même déjà , c’est peine perdue. Car ce †˜Dissolver’ – troisième album et premier en six ans – d’Iran, groupe originaire de San Francisco, a plus qu’un lien avec le groupe auteur de †˜Dear Science.’ l’an passé.

Premièrement, il faut savoir que Kyp Malone, avant d’être le guitariste des Tv On The Radio, était celui d’Iran. Deuxièmement, la voix d’Aaron Aites a ce grain qui fait penser assez souvent à  Tunde Adebimpe, le chanteur du groupe de Brooklyn. Troisièmement, c’est David Sitek, le responsable du son de ces derniers, qui est à  la production.

Ceci posé, †˜Dissolver.’ est-il pour autant un album caché de Tv On The Radio? Même pas mon capitaine. Enfin si, un peu. La production apporte bien un côté soul sur certains morceaux, les choeurs de Buddy ne sont pas arrivés là  par hasard. Mais objectivement, c’est tout. Car le reste, Iran ne le doit qu’à  lui-même.

Après deux premiers albums faisant la part belle à  une indie-rock entre Pavement et Sebadoh, avec un côté expérimental très prononcé, le groupe a mis de la pop dans sa bière et a adouci le mouvement. Le côté lo-fi a (presque) disparu et la partie noise reste présente épisodiquement (et notamment sur le très bon Digital Clock and Phone, idéalement placé dans le tracklisting, juste après deux titres de grande classe).

†˜Dissolver.’ est un éloge aux longs morceaux rock inspirés (sublime Aiport .’99), aux titres rock courts et efficaces (le futur tube, I Can See The Future, qui s’envole suite aux coups de boutoirs de Kyp Malone). Surtout, cet album d’Iran est une ode à  la guitare, aux riffs furieux. Tout du long, c’est elle qui joue le rôle de guide spirituel d’Iran.

Au-delà  du rapprochement inévitable avec Tv On The Radio, ce nouvel album d’Iran est un vrai album d’indie-rock de très bon aloi, relevé de pop, qui devient rapidement, du fait de quelques titres fameux, assez entêtant.

Olivier Combes

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Tracklist:
01. I Can See the Future
02. Buddy
03. I Already Know You’re Wrong
04. Airport ’79
05. Baby Let’s Get High One Last Time Together
06. Digital Clock and Phone
07. Where I’m Going
08. Cape Canaveral / Buddy Reprise
09. Can I Feel What?
10. Evil Summer

Sortie: 17 février 2009
Label: Narnack

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Retrouvez cette chronique ainsi que deux titres en écoute ici.

Une vidéo pour I can see the future, via Youtube