Fool s Gold – Fool s Gold

foolsgold.jpgAutant commencer par les bonnes nouvelles : Fool’s gold sera sans doute bien placé dans mon classement annuel, vu que je vais finir par l’user à  force de l’écouter, vu que mes collègues vont finir par me tuer à  force d’entendre le gimmick de surprise hotel.

Un peu d’histoire d’abord : Fool’s gold était à  l’origine, un collectif multiformes créé à  Los Angeles par Lewis Pesacov et Luke Top. Ils invitent des amis sur scène, puis des inconnus dans des concerts ou prime le plaisir de tester la polyrythmie chère aux musiques africaines. Tu m’en diras tant es-tu en train de penser, lecteur. Je te comprends.

Mais pour Lewis qui peut se targuer de diplômes berlinois en théorie musicale et composition classique, ça doit faire sens. Le bonhomme né en Israël d’une mère irakienne et d’un père russe a passé sa jeunesse entre World music et reggae. Combinons le tout et on se rend compte que tous les ferments qui font aujourd’hui la richesse de Fool’s gold étaient réunis à  l’origine. La théorie musicale qui cherche le rythme autant que la composition, la pléthore de musicien invités en un barnum scénique, la musique aux racines multiples, l’ondulation du reggae et l’hébreu langue qu’on découvre musicale.

Composé par le binôme entre 2006 et 2009, l’album se plonge dans les musiques africaines, mélange au shaker ces éléments avec la mystique d’une langue qui, lorsqu’on ne la comprend pas,,  semble comme une incantation faite à  la musique, puis fait revenir le tout sur l’histoire de la pop occidentale qui irait des atermoiements obscurs des Smiths au baggy de Primal Scream ou même des Stone Roses (ok facile, y.’a éponymie d’un morceau).

Chaque titre est comme une explosion musicale, à  la coloration africaine mais à  la portée dansante universelle. Les arrangements sont riches, mais jamais orchestraux. Le choeur y tient une place prépondérante. Mais on y croise aussi batterie, guitare électrique, claviers, tambours Ewé, Gungon, djembés, gankoguis, cloches bananes et claves, kashishis, sonnailles de coquille de noix, sonailles de sabots de chèvre, chekerés, axatses en coque de calbasse et tambourin Mizhar. Rien que l’énumération appelle au voyage et à  foncer sur Wikipédia.

Etonnamment Fool’s gold ne convoque jamais l’ombre pop ethnique façon Peter Gabriel, Amadou et Mariam (quoique le jeu de guitare blues d’Amadou n’aurait pas dépareillé sur scène) ou Johnny Clegg. Le groupe dépasse le copisme c’est une évidence.

Il dépasse aussi la vignette exotique envoyée à  la face d’un monde trop blanc façon Mali music de Damon Albarn. Non. Fool’s gold fait avant tout de sa pop. Et du coup se trace un sillon où chaque titre est une mélodie qui fraie son chemin direct dans l’occiput et de l’occiput au mouvement frénétique du bassin.

De la pop qui fait bouger. Dont on retire un plaisir ensoleillé et certain. Où on se repait de sonorités peu entendues par ici pour faire bouger le quidam. De la pop. Universelle, belle, revigorante sympathique, enlevée et cosmopolite. Du kif à  l’état pur, comme un rassemblement, une Babel incarnée en musique avant la chute et preuve que le monde peut être uni par un même élan fait de voix et d’instruments.

Assurément mon conseil pour contrecarrer ces premiers mois trop frigorifiques de 2010.

Denis Verloes

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Tracklist

01. Surprise Hotel
02. Nadine
03. Ha Dvash
04. The World is All There Is
05. Poseidon
06. Yam Lo Moshech
07. Night Dancing
08. Momentary Shelter

Label: cinq7
Date de sortie: 8 mars 2010

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La vidéo de Surprise hotel via Vimeo

Fool’s Gold -« Surprise Hotel » from Paul Tao on Vimeo.