Une sélection de romans pour votre été 2025

Parmi tous les livres parus au cours du premier semestre 2025, voici ceux qui nous ont particulièrement touchés, et que nous avons retenus pour notre sélection estivale.

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La rédaction littéraire de BENZINEMAG a sélectionné ses romans « coup de coeur » pour la première moitié de l’année 2025. Une sélection qui va vous conduire dans divers endroits du Monde et à différentes époques. On vous souhaite un bel été, plein de bonnes lectures !

La maison des portes, de Tan Twan Eng

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Direction la Malaisie (c’est rare) où Tan Twan Eng nous offre un bel hommage à Somerset Maugham et à la splendeur passée du Commonwealth avec tout le charme désuet et rétro des années 20 et le parfum exotique des colonies britanniques. Il n’est plus très fréquent aujourd’hui de lire une belle prose classique : le style du roman est lui-même un hommage à Somerset Maugham, écrivain du siècle passé. Un roman largement inspiré d’histoires vraies où l’on croise Somerset Maugham bien sûr, mais aussi Sun Yat Sen, le révolutionnaire chinois en exil. Tan Twan Eng nous donne rendez-vous pour l’apéritif sur la véranda de La maison des portes. (Flammarion – 348 pages, 23€) – chronique complète

Un perdant magnifique, de Françoise Seyvos

Au centre d’ Un perdant magnifique , histoire d’une famille en souffrance , Jacques, un homme insaisissable, flambeur sans le sou, à la fois aimant et tyrannique. Faisant de sa vie « une utopie sans cesse réinventée », il exerce son emprise sur sa femme Maud et ses deux belles-filles adolescentes. C’est à travers le regard d’Anna, la plus jeune, que nous voyons et vivons les ravages que cause ce beau-père pour qui elle éprouve la fois fascination, colère et honte. C’est sa lucidité et son désarroi que nous partageons, en même temps que son impuissance à protéger sa mère. Entretenant un malaise constant, ce roman préserve avec talent l’ambiguïté d’un homme et des sentiments contradictoires qu’il suscite. (Éditions de l’Olivier – 144 pages – 19,50€) – chronique complète

Sortir du rang,  de Rodolphe Casso

Sortir du rang

Alméria travaille dans une grande entreprise et découvre des données confidentielles et compromettantes. Elle se rend compte de la dangerosité de sa découverte et commence alors pour elle une fuite en avant. En parallèle, on suit le quotidien d’un homme qui vit avec son chien, seul, éloigné de tout. Il habite non loin d’un village qui a été un repaire de résistants pendant la guerre, l’endroit idéal pour se planquer. Le décor est planté et on peut se laisser embarquer par le ton à part de Rodolphe Casso, à la fois fait de références musicales et de clins d’œil à l’époque. On prend beaucoup de plaisir à suivre les trajectoires de ces deux personnages qui pour des raisons différentes s’isolent et s’éloignent du monde. (Éditions Aux forges de vulcain – 336 pages – 20€) 

Giovanni Falcone, de Roberto Saviano

Giovanni Falcone

Dans un récit foisonnant et richement documenté, l’écrivain italien Roberto Saviano retrace le parcours et le combat de Giovanni Falcone, ce juge antimafia assassiné, avec son épouse et trois hommes de son escorte, en 1992 par Cosa nostra. La conduite narrative est tellement addictive qu’on avale les 600 pages avec fluidité, happé par la maestria des scènes d’action et la vivacité des dialogues. Et derrière le parcours, c’est un homme qu’on découvre, avec ses dilemmes, ses tourments, sa fragilité, une vie passée à apprivoiser la peur. Le lecteur est à ses côtés, ressent les pages car il ne lit pas les exploits d’un héros devenu martyr et symbole, mais ceux d’un homme, d’un Sisyphe intègre qui n’avance que par la force de l’idéal qui l’anime et d’un sens profond de l’Etat. (Gallimard / Du Monde entier – 608 pages, 25€) chronique complète

Du fil à retordre, de Michelle Gallen

Michelle Gallen - Du fil à retordre

S’inscrivant dans l’Ulster à feu et à sang de l’été 1994, Du  fil à retordre est le récit d’un apprentissage, celui de Maeve, une jeune fille dont la famille appartient au sous-prolétariat catholique. Nous la voyons déchirée entre sa fierté nord-irlandaise, son attachement à son « bled pourri » et son envie de partir faire sa vie ailleurs, plus précisément d’aller étudier le journalisme à Londres. Une personnalité explosive, mais qui, derrière son aplomb, son énergie et la crudité de son langage, cache une grande fragilité. Témoignage historique, politique et social en même temps que portrait d’une jeune fille qui force l’admiration et l’affection, le roman de Michelle Gallen est aussi la célébration de solidarités et d’amitiés féminines qui font fi des clivages religieux et sociaux. (Joëlle Losfeld – 352 pages – 25€) – chronique complète

Patronyme, de Vansessa Springora

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Pour composer Patronyme, Vanessa Springora s’est lancée dans une longue et minutieuse enquête afin de découvrir les origines de son nom mais aussi pour retracer le parcours de son grand-père. Elle va découvrir au cours de ses investigations, un passé qu’elle ne connaissait pas. Qui était vraiment ce Josef Springora ? Vanessa Springora remonte le temps à travers un récit précis, éclairant, passionnant, dans lequel l’autrice porte un regard croisé sur plusieurs époques. Un livre qui est aussi un miroir pour lecteur, où chacun pourra confronter sa propre histoire à celle de sa famille. (Grasset – 368 pages, 22€) – chronique complète

Mon vrai nom est Elisabeth, d’Adèle Yon

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Ce livre brillant est à la croisée entre quête personnelle, récit familial et essai. Pour en finir avec le mythe effrayant de folie héréditaire qui parasite sa vie, Adèle Yon enquête sur son aïeule effacée de la mémoire familiale. En plus de la réflexion puissante sur la condition féminine et le monde psychiatrique, la présentation du livre rend le récit encore plus prenant. Le résultat est un texte puissant, qui alterne entre récit, interviews et présentation de faits historiques et médicaux. Le livre vient notamment d’être primé comme Grand Prix Elle dans la catégorie non-fiction. (Editions du sous-sol – 400 pages, 22€) – chronique complète

Terre somnambule, de Mia Couto

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Terre somnambule, le premier roman de Mia Couto, ressort nouvellement traduit. Le livre avait été acclamé à sa sortie. Justement! On se rend compte que c’est une œuvre de référence, et qu’il devrait être considéré comme un des meilleurs romans du 20ᵉ siècle. Une histoire impossible à résumer, une pelote d’« anecdotes » qui se mélangent les unes aux autres, et qui mélange les vivants aux morts — des morts tellement proches des vivants qu’ils en deviennent vivants! C’est beau, poétique, magique. Porté par les inventions littéraires de Mia Couto capable de trouvailles poétiques incroyables (qui devrait reconnu comme un des meilleurs écrivains du siècle, digne d’un prix Nobel). (Métailié, 256 pages, 24 €) chronique complète

J’emporterai le feu, de Leila Slimani

J'emporterai le feu, Leïla Slimani

Avec son dernier roman, Leïla Slimani clôt magistralement sa trilogie romanesque, Le pays des autres, inspirée de son histoire familiale et de celle du Maroc. Après les décennies 40 et 60, entre colonisation et lendemains d’indépendance, place à la génération des années 80, avec Mia et Inès, tiraillées entre l’envie d’ailleurs et le conservatisme de la société marocaine. Grande et petite histoire s’entremêlent dans ce roman choral. Leïla Slimani écrit ici une trilogie virtuose touchant à l’intime, avec une part de réel rendant la fiction encore plus intense. (Gallimard – 432 pages, 22,90€) – chronique complète

Un avenir radieux, de Pierre Lemaître

Pierre Lemaitre - un-avenir-radieux

Comme aux Galeries Lafayette, il se passe toujours quelque chose au sein de la famille Pelletier. L’intrigue principale de ce 3e volet est centrée autour de la personne de François. En cette année 1959, alors que le Monde est en pleine guerre froide, il va être approché par les services secrets français pour participer à l’exfiltration d’un espion en Tchécoslovaquie. Avec son sens de la dérision, et une manière bien à lui de croquer des personnages ambivalents, savoureux et hauts en couleurs, à l’image de la terrifiante Geneviève et de son mari psychopathe, Pierre Lemaître régale une fois encore, trouvant toujours les bonnes formules pour décrire des situations parfois assez ubuesque et ô combien savoureuses. (Calmann- Levy – 592 pages, 23,90€) chronique complète

Le Tout, de Dave Eggers

Le Tout Dave Eggers

Dès les premières pages, on pense à l’univers orwellien, à un long épisode de Black Mirror, mais avec un ton parfois humoristique qui rend le contexte assez risible et malin. Puis on déchante assez vite… et l’on se rend compte de l’avant-gardisme d’Eggers qui, en 2021 (année de la parution du livre aux Etats-Unis), annonçait déjà l’arrivée d’un axe politico-économique à la Trump-Musk. En 650 pages passionnantes, tour à tour cyniquement drôles ou volontairement effrayantes, Dave Eggers signe un diptyque incroyable sur un postulat hypothétique qui vient désormais d’être réalisé. Chose qu’Orwell, à l’époque de son 1984 n’aurait peut-être pas imaginé se dérouler de son vivant. (Gallimard / Du Monde entier – 640 pages, 26€) chronique complète

Nouvelles :
Plus noir que noir, de Stephen King

Plus noir que noir

Les fans du « maître de Bangor » savent bien que Stephen King est encore meilleur dans des formats courts que dans ses romans, où il a régulièrement tendance à digresser et à trop enrichir ses fictions de détails. Et Plus noir que noir est encore une réussite totale, peut-être même l’un de ses meilleurs recueils de nouvelles depuis un bon moment ! Comme toujours chez lui, il est ici avant tout question de plonger au cœur des ténèbres humaines, le surnaturel venant comme une sorte de « valeur ajoutée », ou non, pour enrichir la fiction, sans en être, la plupart du temps, le centre. La majorité de ces histoires – toutes passionnantes, quelques unes « sublimes » – est construite sur un basculement parfaitement maîtrisé – et irrésistible – du quotidien dans l’effroi. Les années passent, mais King reste au sommet de son art. (Albin Michel – 624 pages, 24,90€) chronique complète

 

1 thoughts on “Une sélection de romans pour votre été 2025

  1. Merci bcp pour cette sélection éclectique !
    Tte fois, je vous suggère le roman d’Ellynn Ravel aux éditions Pélagie
    « Deux filles pour une paire d’espadrilles » c’est son premier roman. Un vrai livre d’été !!!!

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