Jeremy Messersmith – The Reluctant Graveyard

JMessersmithTheReluctantGraveyard.jpgBien qu’à  la vision de la pochette de ce ‘The Reluctant Graveyard’ (qui rappelle L’Étrange Noël de Monsieur Jack) on pourrait imaginer un univers sombre et funeste, fait de basse pleine de frissons ou de voix venues d’outre-tombe, rien de tout cela sur le troisième et nouvel album de Jeremy Messersmith – artiste américain qui m’avait particulièrement touché il y a 2 ans avec son très joli ‘The Silver City’-. En tout cas de prime abord.

Car ici, musicalement parlant, Jeremy Messersmith fait dans la pop de qualité et bien ouvragée, haussant le niveau pourtant déjà  élevé de son album précédent. Toujours très (très très!) influencé par les Beatles – certaines mélodies se rapprochent indéniablement de certaines compositions des Fab 4 (au hasard Eleanor Rigby sur John The Determinist)- Jeremy Messersmith rappelle surtout Elliott Smith (vous me direz quoi de plus normal quand on sait que l’auteur de ‘Roman Candle’ puisait son inspiration du côté de Liverpool) dans la façon d’appréhender ses compositions.
Ajoutez à  cela un peu de Beach Boys (Violet) par-ci, un peu de Sufjan Stevens (A Girl, A Boy And A Graveyard) par là  voire du Venus époque ‘Vertigone’ (John The Determinist) et le compte est bon.,  C’est en fouillant un peu que ‘The Reluctant Graveyard’ et sa pochette justifient leur titre. Aussi bien au niveau des titres (Toussaint Grey, First In Life And Death, Organ Donnor, Deathbed Salesman) que des paroles (Repo Man: « Fourteen years I was sober // I worked hard for my pay // Left my tithe at the altar // Closed my eyes when I prayed // But I’m the repo man and nobody weeps for me ») des chansons de l’album, ici tout respire le désespoir et la tristesse, portés par la voix d’un Jeremy Messersmith toujours très fin dans son interprétation et n’en rajoutant jamais dans le pathos – quand il n’en prend pas justement le contre pied.

‘The Reluctant Graveyard’ n’est pas un album long (moins de 35 mns). Mais quel délice! Quel plaisir d’écouter les compositions de Jeremy Messersmith, ses arrangements, entre cordes, guitare électrique, piano et harmonica, toujours délicats! Et au fur et à  mesure que les écoutes passent, ‘The Reluctant Graveyard’ rentre dans cette catégorie de disques qui nous rendent tous schizophrène. Une catégorie où l’envie de partager son bonheur du moment au plus grand nombre se dispute avec l’envie de le garder pour soit.

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Olivier Combes

Tracklisting:
01. Lazy Bones
02. Dillinger Eyes
03. Organ Donor
04. Toussaint, Grey, First in Life and Death
05. Violet!
06. Knots
07. John the Determinist
08. A Girl, a Boy, and a Graveyard
09. Repo Man
10. Deathbed Salesman
11. Tomorrow

Sortie: 4 mai 2010
Label: non-signé

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