The Tall Ships – On tariffs and Discovery

tall_ships.jpgThe Tall Ships, c’est un peu tout ce qu’on aime dans le rock indé américain depuis 20 ans : , une intelligence d’arrangements, des couches superposées avec nuances, de jolis changements d’humeur et de la vigueur. Oui, de la vigueur car on n’est pas là  pour s’emmerder, non ?

Le trio formé de Steve Kuhn (guitare, piano, voix), Kyle Conwell (basse, voix) et Keith Andrew (batterie) est originaire de San Diego et il ne fera pas la une des Inrocks. La faute non pas à  une qualité musicale médiocre (bien au contraire) mais à  la toute petite structure qui porte bon gré mal gré The Tall Ships jusqu’à  nos oreilles. Tout est ici question d’économie d’échelle et non de musique. Et consciente de ça, le groupe a choisi de sortir son deuxième album en vinyle et en digital. Quitte à  vendre peu de copies autant que ce soit avec un bel objet.

Pour le reste, On tariffs & Discovery pourra évoquer maints groupes américains avant lui, sans pour autant , ressembler de trop à  un seul. L’emprunt le plus évident réside sans doute dans le phrasé, volontariste, proche de , Scott Mc Loud de Girls against boys sur Sharks Teeth Under Glass. Le, morceau a un petit côté math rock et ce n’est pas pour rien : le trio assure dans ses rythmiques mais fort heureusement, il ne tombe jamais dans une virtuosité technique qui se ferait au détriment du morceau. A l’instar de Pinback, de June of 44, de Codeine, de Wilco ou, d’Idaho (références possibles), la musique de The Tall Ships est belle (oui, c’est le mot !) dans son rendu final mais brillante dans ses détails : comme une toile impressionniste dont on peut aimer, séparément chaque touche de couleur savamment disposée et qui émeut quand on découvre la simplicité évidente de l’image globale. C’est d’ailleurs intéressant de voir naître d’une rythmique heurtée, de vraies harmonies à  la fluidité mélodique (Newborn Window). The Tall Ships passe aisément du rythmique à  l’atmosphérique et peut même dans ce cas se passer de voix (l’instrumental Freigh trains riders of America proche de Tortoise première époque). Le groupe désamorce aussi ses soudaines envies de violence, se détournant de la tentation noise ou hardcore, pour préférer finalement adoucir sa musique. Pas besoin d’agressivité et de tapage intempestif pour produire une musique qui fait mouche et ça The Tall Ships, en bonne intelligence, l’a bien compris. Autre arme séductrice, , le groupe aime aussi rajouter un piano flottant à  ses guitares tissées pour une association toute en pudeur. Changeant d’humeur et de structure,, All new Lows est dans le genre un vrai must.

Que dire d’autre ? Si vous êtes fan de rock indé US (comme moi !), ce disque deviendra vite une pièce de choix dans votre discothèque. Avec ce sentiment un peu amer de devoir faire l’article pour un , album dont la qualité parle d’elle même.

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Denis Zorgniotti

Label : Minority records
Date de sortie : 7 février 2011

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