Post Mortem, de Pierre Maurel

Déjà , dans son précédent livre, Pierre Maurel jouait sur la frontière entre bande dessinée réaliste et fantastique avec une histoire dans laquelle des auteurs de bande dessinée indé devenaient des résistants dans une société dans laquelle l’auto-édition était considérée comme un acte criminel. Dans »Post Mortem » il entre, plus franchement encore dans le genre avec une historie de zombies. Et comme dans de nombreux films, séries ou romans mettant en scène des zombies, ces derniers représentent une métaphore de tout ce qu’une société peut compter d’exclus.

Dans la société imaginée par Pierre Maurel, les post-mortem servent de main d’oeuvre bon marché pour un gouvernement désireux de bénéficier de travailleurs endurants et peu exigeants. Stigmatisés par une partie de la population, ces post-mortem doivent vivre caché et se protéger des expéditions punitives dont ils sont souvent les victimes.
Jérémy un français moyen qui avait peu de considération pour ces gens se retrouve, suite à  un accident de vélo, de l’autre côté, dans la peau d’un post-mortem. Commence alors pour lui une vie nouvelle qui va le contraindre très vite à  se réfugier ses des amis.

Marquée depuis ses débuts par une forme d’engagement, de message social ou politique, l’oeuvre de Pierre Maurel s’enrichit de ce nouveau récit, là  encore empreint d’une forme de dénonciation qui vise à  mettre le doigt sur les dérives politiques de ces derniers années où l’on voit les populations pauvres de plus en plus montrées des doigts et accusées d’être responsables de nombreux problèmes dans le pays.

Avec un scénario bien construit assez haletant, un dessin très agréable, »Post Mortem » se lit d’une traite. Du coup, la fin arrive très vite, d’où presque une certaine frustration de ne pouvoir en savoir un peu plus le destin tragique de ces êtres. Mais on aura quand pris un vrai plaisir à  lire cette bande dessinée, comme un regard sur ce qu’a pu être la France au cours de ces cinq dernière années.

Benoit RICHARD

Post Mortem
Scénario & dessin : Pierre Maurel
Editeur Gallimard/coll. Bayou
96 pages couleurs – 16 euros
Parution : février 2012

1 thoughts on “Post Mortem, de Pierre Maurel

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