Basewood, de Alec Longstreth

En 2009, Alec Longstreth sortait avec Phase 7 une des toutes meilleures bandes dessinées de l’année, un livre dans lequel il racontait son quotidien en tant que décorateur de théâtre et de dessinateur de comics. Quatre ans après cette jolie découverte, on retrouve l’auteur américain avec une histoire totalement différente, un récit d’aventures à  l’ancienne où il est question d’une vieil ermite (Agrus) qui recueille un jeune homme (Ben) perdu dans la forêt de Basewood et qui semble avoir perdu la mémoire.

Récit riche et ambitieux, »Basewood » revisite de manière métaphorique et plutôt inédite le mythe de la conquête américaine, de ces pionniers partis à  la découverte des grands espaces, partis à  la conquête de ces terres vierges d’Amérique qui ne demandaient qu’à  être exploitées.
A travers l’histoire de Ben et d’Argus devant faire face à  un terrible monstre qui menace leur existence, leurs biens et leur famille, Alec Longstreth construit un récit passionnant et touchant où l’on voit les forces de la nature se déchainer contre les hommes
Mais au delà  de l’aspect purement classique de cette histoire qui rappelle à  bien des égards celles, bien plus anciennes deAlec Longstreth ou de Alec Longstreth (Robinson Crusoé), la construction habile du récit, avec quelques flash-back bien placés, offre de très beaux passages où l’on en apprend un peu plus sur le passé des personnages et les raisons qui les ont conduites dans la situation où ils se trouvent.

Graphiquement, Alec Longstreth propose là  aussi un travail tout à  fait remarquable. Pour représenter la nature, les habitations et les intempéries, il utilise principalement des hachures, des traits verticaux et horizontaux ainsi que des points qui donnent à  son dessin en noir et blanc une beauté et une originalité très appréciable.
Réalisé et dessinée durant 7 longues années, »Basewood » est bande dessinée remarquable qui nous fait regretter un peu plus de ne pas voir Alec Longstreth sortir des livres plus souvent.

Benoit RICHARD

Basewood
Scénario & dessin : Alec Longstreth
Editeur : l’Employé du Moi
216 pages – 22.90€¬
Parution : novembre 2012