Petite sélection de séries… pour rire devant sa télé en 2015

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En ces temps pas vraiment hilarants – on ne va pas se mentir – entre actu sinistre et temps hivernal froid et pourri, le petit écran pourrait devenir ce refuge où l’on a envie de sourire, voire rire à  gros éclats, peu importe ce que l’on regarde… De fait, la comédie TV – entre sitcoms avec rires enregistrés ou nouveaux procédés de satire comique ancré dans le réel façon documentaire – regorge depuis un bail de séries souvent à  succès, même si souvent, la qualité reste à  revoir. En 2015 donc, loin des gros blockbusters drôles type Friends, How I Met Your Mother ou The Big Bang Theory, petit passage en revue – complètement personnel et/ou subjectif, de ce qui (me) fait marrer devant son plateau télé et plaid ou entre potes le temps d’une soirée thématique poilade.

GIRLS

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Commençons par celle qui fait encore et toujours beaucoup parler d’elle, même si je n’y ai jamais vraiment adhéré. Le buzz autour de sa créatrice et actrice principale Lena Dunham, monstre d’exhibitionnisme et d’autodérision à  la fois, y est pour pas mal, et sa notoriété web (omniprésence sur les réseaux sociaux) pour beaucoup sûrement. Elle possède une façon parfois désarmante ou crue de dévoiler sa vie, son oeuvre, ses amours très sexuels ou très psychanalytiques, le tout enrobé d’un package hipster biberonné par l’oeuvre de Woody Allen. Même difficultés pour les interactions sociales, même bla bla sur des scènes parfois inutiles, parfois rigolotes, et il en va ainsi de ses trois autres copines new-yorkaises jusqu’au bout de leurs ongles, façon Sex in the city qui se prendrait un peu trop la tronche. La série, brillante par courts moments, se révèle souvent nombriliste et un peu trop décalée pour passionner en continu. La quatrième saison, actuellement diffusée, délocalise l’action très loin de New York… Changement de cap pour Miss Dunham ? Sur les premiers épisodes, pas si sûr…

Girls, de Lena Dunham, produit par Judd Apatow – 4 saisons (en cours) – diffusée sur HBO (USA) et Canal+ (France)

MODERN FAMILY

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Pas une nouveauté non plus, cette géniale série (surtout à  ses débuts) continue de faire les beaux jours de la chaîne ABC et de compter les récompenses raflées au fil des saisons dans les diverses cérémonies récompensant les séries télé. Faut dire que la famille dont on suit le quotidien (tout sauf banal) est une galerie de portraits aussi foldingues qu’attachants, et que l’écriture, précise et toujours extrêmement inventive, permet souvent une succession de scènes hilarantes. Qui plus est, le fameux procédé, né avec la série The Office (les protagonistes s’octroient des moments de pause et se confient face caméra au milieu d’une scène, façon making-off ou documentaire très réaliste), procédé qui a fait des émules depuis, de House of Cards à  Parks and Recreation, favorise des quiproquos ou des contrastes de situations forcément comiques. Les acteurs sont hors pair, avec des portraits souvent inédits à  la télé (un couple gay qui adopte dès le début une petite Asiatique et dont on suit depuis toutes les affres parentales), la durée de 20 mn qui permet de rester dans un dynamisme d’épisode convaincant, tout est réglé pour en faire la grosse comédie US de ces années 2010, même si l’ensemble commence à  tourner en rond depuis deux saisons… qui en compte 6 en 2015, et peut-être une future et dernière septième saison prévue pour 2016.

Série de Stephan Levitan et Christopher Lloyd II – 6 saisons (en cours) – diffusion sur ABC (Etats-Unis) et M6 (France)

2 BROKE GIRLS

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Au rayon des sitcoms (avec rires pré-enregistrés pour chaque blagouze), peu s’en sortent ou restent regardables au 21ème siècle, quand on compare aux beaux jours des networks ou télé internationales dans les deux dernières décennies où nous n’avions droit qu’à  ce genre de format pour rire devant une série. Il reste cependant, à  part The Big Bang Theory pour les geeks aficionados, le duo improbable, salace et souvent hilarant des 2 Broke Girls, qui tranche du reste par son audace, son rythme et ses personnages assez inoubliables. Soit une fille de milliardaire déchu qui trouve un job dans un fast-food pourri et qui s’acoquine avec une débrouillarde sans thunes mais avec beaucoup de gueule, pour notamment tenter de trouver une place (sociale, professionnelle) en créant un magasin de cupcakes. Pitch improbable, mais terreau idéal pour des personnages secondaires du snack à  se faire pipi dessus, notamment sur les trois premières saisons, plutôt très réussies sur la longueur, où le génie des créateurs réside dans la création d’un nouveau personnage un peu hallucinant et loufoque pour redémarrer une machine menacée de ronronnement (exemple de Sophie, exilée polonaise grosse gueule et très pouffiasse, désarmante dans ses phrases définitives et outrancières, qui dynamite littéralement la saison 2). Bref, du cru tout en restant très chaleureux, 2 Broke Girls reste un efficace remède contre la morosité et la loose.

2 Broke Girls, de Michael Patrick King et Whitney Cummings – 4 saisons (en cours) – diffusion sur CBS (Etats-Unis) et OCS (France)

PARKS AND RECREATION

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La série-phénomène, encore trop peu connue en France, tire sa révérence ces jours-ci, avec 5 saisons qui sont allées crescendo dans l’absurdité vraiment marrante. Là , aussi, du pitch improbable : le quotidien d’un sous-comité municipal de Pawnee, ville imaginaire de l’Indiana, en charge des parcs et loisirs de la commune. Toujours dans ce dispositif oscillant entre faux-documentaire et sitcom ultra-réaliste, la série, acide et n’épargnant jamais ses protagonistes, réussit une étude cynique et tordante de l’Amérique des classes (très) moyennes, noyée dans des tracas quotidiens trop futiles mais qui prennent des dimensions épiques. Casting de feu, écriture jubilatoire, scènes souvent mémorables : Parks And Recreation, sous ses airs de série anodine, est un vrai bonheur à  pleurer méchamment de rire.

Parks and Recreation, de Greg Daniels et Michael Schur – 5 saisons (terminée) – diffusion sur NBC (USA) – pas de diffusion française encore

THE MINDY PROJECT

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La série un peu girly, mais aussi un peu très borderline du moment, c’est elle : The Mindy Project n’est pas encore bien connu en France, malgré trois saisons à  joli succès outre-Atlantique, et ce n’est pas normal. Car la série, qui serait un mix entre Grey’s Anatomy (mais pas niais, et fort peu médical) et Ally Mcbeal (pour ses personnages un peu à  l’ouest), déborde de fantaisie débridée, de romantisme débile vite saccagé par un humour très noir et provoquant, et de situations à  la limite de la niaiserie pour ado et de délire à  la Farelly Brothers. Mindy Kaling, elle aussi créatrice et actrice principale, impose un nouveau visage de l’humour ravageur, »exotique » – elle est d’origine indienne – et plutôt inédit, malgré une base d’un classicisme absolu (la série médicale avec amours, passions et trahisons). Ce qui l’intéresse, c’est d’en faire toujours plus, toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus loin. Et on ne peut qu’en rire, et à  gorge déployée très souvent. La grosse surprise US de cette année, saison 3 bientôt terminée, jetez-vous dessus,  !

The Mindy Project, de Mindy Kaling – 3 saisons (en cours) – diffusion sur Fox (USA) et Comédie + (France)

ET VOUS, VOS SÉRIES COMIQUES PRÉFÉRÉES ?

Jean-François Lahorgue