Benjamin Schoos – Beau futur

Benjamin Schoos - Beau futurIl paraît loin le temps où celui qui se faisait appeler DJ Cinquante Centimes amusait la galerie avec ses parodies et ses chansons au second degré à  l’époque de Miam Monster Miam. l’heure est désormais aux projets ambitieux avec des chansons aux arrangements luxueux faits de cordes, de cuivres et de pianos aériens. Avec  » Beau Futur,  » celui qui a été surnommé »The New Gainsbourg » par le mensuel musical anglais Uncut, nous délivre un disque pop de haute volée, qui lui ressemble.

l’album s’ouvre sur une introduction futuriste ( » Uranium 235, « ) nous annonçant un départ vers des mondes inconnus,  » Il est temps alors de brancher les réacteurs de secours et pointer la proue du vaisseau vers les confins de la galaxie,  » déclame le chanteur avec sa voix de baryton, à  l’image de la pochette représentant un voyageur harnaché sur un bolide de science-fiction quittant son vaisseau spatial en toile de fond.

On retrouve ensuite le premier titre co-écrit avec Doriand, une chanson pop nostalgique, intitulée  » des lustres,  » qui brille par ses jeux de mots, :  » à‡a fait des lustres que je m’accroche à  toi des lustres que tu ne m’éclaires pas à‡a fait des lustres que je joue au pendu » « .

Puis vient le tour des grands morceaux de l’album, :  » Visiter la lune,  » tout d’abord, chanson poétique qui nous invite à  l’insouciance alors que le temps, cette  » lime qui travaille sans bruit.,  » selon un célèbre proverbe algérien, nous guette et finit par nous rattraper.  » Une dernière danse,  » ensuite, dans un duo irrésistible avec Laetitia Sadier, ex-Stereolab, déjà  présente sur l’album précédent sur  » Je ne vois que vous, « .

D.’autres invités de renom, croisés lors de sa longue carrière de producteur, figurent au générique du disque, : Alain Chamfort sur  » Dans les bras de la nuit,  » April March dans un duo moins inspiré intitulé  » J.’ai essayé de t.’aimer,  » La Féline sur  » L.A. Dodge Viper,  » ou encore Michel Moers de Telex sur  » Moonlight D.V., « .

Schoos peut aussi s’appuyer sur des textes ciselés, écrits en grande partie avec l’aide de Jacques Duvall, comme sur  » Cascadeur,  » ballade déchirante et sentimentale qui n’est pas sans rappeler son précédent album. Bien sûr, sur plusieurs morceaux,  » Granite,  »  » Le beau futur,  » ou encore  » Villa Borghini » on sent encore poindre le kitsch et le second degré cher à  l’artiste.

Il n’empêche que Benjamin Schoos à  travers les 16 pistes qui composent l’album, monte petit à  petit en puissance et nous livre un album très attachant, avec son casting aguicheur et ses textes sentimentaux qui naviguent entre fantaisie et mélancolie.

Julien Adans

Benjamin Schoos – Beau futur
Label : Freaksville Record
Sortie : 10 novembre 2014