Wayward Pines – Saison 1

wayward pines

Série en 10 épisodes de Chad Hodges, Wayward Pines s’appuie sur le roman éponyme de Blake Crouch. M. Night Shyamalan réalise un épisode et travaille au scénario. C’est d’ailleurs son ambiance mâtinée de SF et de thriller dérangeant qui infuse toute la saison.

Wayward Pines afficheUne agente des services spéciaux disparaît alors qu’elle enquête dans un village de montagne de l’Idaho. Ethan Burke son collègue de Seattle est envoyé en renfort sur le terrain. La disparition de sa coéquipière semble l’affecter aussi sur le plan personnel. Alors qu’il est en route en binôme avec un autre agent, il se font violemment percuter par un camion. Burke semble le seul rescapé de la tragédie. Il se réveille à l’hôpital de Wayward Pines. Il se rend rapidement compte que quelque chose cloche avec les habitants de ce petit village. Et plus encore : il lui est impossible de s’enfuir de ce lieu « idyllique » qui se révèle un peu moins fabuleux à chaque épisode.
J’ai commencé à me plonger dans Wayward Pines pour son casting, et parce que sous mon toit on est archi fans de Matt Dillon qui incarne ici un parfait Ethan Burke combatif, paternel, viril. D’ailleurs pourquoi on ne voit pas plus Matt Dillon au cinéma ?

La série prend 3 épisodes à se mettre en place, et les serivores ont intérêt à s’accrocher tant Wayward Pines convoque de souvenirs de séries passées. Il y a du Twin Peaks dans l’ambiance de ce village et dans le sourire forcé des habitants. Il y a du Under the dome dans cette société enfermée dans une bulle, il y a du Lost ou du Walking dead dans le côté SF des événements qui surviennent à la ville et bien sûr du Shyamalan dans ce Village qui envoie plein de fils vers son long métrage.
Il faut accepter, serivore, que les auteurs de la série savent que c’est ce que tu vas penser, et qu’ils vont en jouer au maximum. Mais… Contrairement à Lost il ne faudra pas six saisons pour te rendre compte que tu ne sauras jamais ce qu’est cette saloperie de fumée noire, et que contrairement à Twin Peaks, aucun nain rouge ne guidera Ethan Burke dans une quête quasi mystique.
Dès la moitié de la saison, les tenants et aboutissant de Wayward Pines sont révélés au spectateur, et la série saute d’un genre à l’autre sans vergogne: thriller, SF, et même aventure. On s’attache au combat d’Ethan Burke pour sauver les habitants de Wayward Pines et pour se retrouver à l’abri, en famille.

Wayward Pines

Au delà d’un scénario bien ficelé malgré ses quelques « trucs » chipés aux séries à succès, Wayward Pines, mini société recroquevillée sur elle-même, permet de questionner le monde moderne. L’écologie, le maintien de l’ordre, les sociétés protodemocratiques et l’autoritarisme sont perpétuellement de la partie, sans que le discours ait l’air d’appuyer sur ces éléments ici plutôt fondateurs que couche de crème fouettée rajoutée sur l’ensemble.
Matt Dillon incarne parfaitement l’ambiance de la série. Agent strict comme le Dale Cooper de Lynch, il porte en lui les paradoxes de la série : rigueur, poids des actes, homme d’action. Les seconds rôles sont ici plus que des faire valoir. La famille Burke, américaine type, n’est pas aussi lisse qu’à l’habitude des séries US. Ici madame Burke (Shannyn Sossamon) est femme d’action et son fils rejette un père souvent absent.
Difficile de parler des autres rôles féminins comme Melissa Leo, Juliette Lewis ou Carla Gugino sans dévoiler des rebonds importants de l’histoire, je dirai juste qu’elles se taillent la part de lion d’une série ou leurs actes et leurs choix sont les moteurs et ressorts de l’intrigue. Assez rares dans le systématisme pour être signalé.

A l’addition de ces dix épisodes sur-suivis cet été lors du passage sur Fox, une chouette réussite par son mélange de série traditionnelle dans sa construction et de nouveautés scénaristiques. Une fois que les mystères de Wayward Pines sont découverts on n’a plus qu’une envie: savoir compulsivement comme la famille Burke va réussir à vivre ensemble et heureux. Ça prend. Comme une bonne série estivale. Comme un bon polar, comme un bon Indiana Jones.
Et puis pour moi qui aime quand les scénaristes se cassent un peu le cul, il y a un début d’histoire et une fin correcte comme dans une mini-série unitaire, puisqu’elle n’a pas été écrite en prévision d’une obligatoire saison 2, dont ni les auteurs ni la chaîne n’ont à ce jour réellement précisé l’existence éventuelle.

Un des bons Blockbusters série de l’été 2015.

3_5

 Denis Verloes

Wayward Pines – Saison 1
Série américaine créée par Chad Hodge
Genre : Drame, Policier, Thriller
Avec Matt Dillon, Carla Gugino, Toby Jones…
Première diffusion France sur Canal+ en mai 2015