Lola et ses frères : la chronique tendre et touchante de Jean-Paul Rouve

Malgré son format « télé », Lola et ses frères se présente comme une chronique dont la simplicité est autant vecteur de banalité que de beaux moments.

Lola et ses frères : Photo Jean-Paul Rouve, José Garcia, Ludivine Sagnier
Copyright Christophe Brachet

Il y a des films qui paraissent tellement banals et déjà-vus qu’on aurait vite fait de les occulter ou, pire, de les dénigrer sans s’y attarder. Lola et ses frères fait partie de ceux-là avec son postulat de base cliché au possible. Soit les amours, les emmerdes, les joies et les déconvenues d’une fratrie composée de deux frères et une sœur. Pourtant, dès ses premières séquences de mariage (encore une fois le genre de moments de cinéma archi-rebattus), le film nous cueille. A l’entournure de quelques dialogues bien mis en bouches, de moments cocasses et d’une petite dose d’émotion, on rentre dans cette chronique un peu surannée. Car, oui, il faut l’avouer, Jean-Paul Rouve se fait une nouvelle fois le parangon d’un cinéma à l’ancienne et l’amoureux d’histoires qui semblent datées. Comme s’il était nostalgique d’un certain cinéma disparu, celui de Claude Sautet en ligne de mire bien sûr, dans les années 70. Son précédent film qui avait été un grand succès, Les Souvenirs, montrait déjà cette inspiration voire cet hommage à ce cinéma d’antan.

Lola et ses frères afficheMalgré tout, durant toute la projection, on se dit que ce genre d’histoire ne méritait peut-être pas un film de cinéma et qu’elle aurait peut-être davantage eu sa place à la télévision. On se dit que tout cela est très attendu, balisé au possible et pas très palpitant. On se dit aussi que Jean-Paul Rouve nous a déjà joué ce genre de personnage cent fois et qu’il n’a pas lésiné sur le caractère outré d’un des personnages (celui de sa femme dans le film joué par une pourtant irréprochable Pauline Etienne). On se dit aussi que la bande originale entre Goldman et Balavoine tente de draguer une certaine catégorie de spectateurs (les couples mélancoliques des années 80 entre quarante et soixante ans). Et pourtant…

Oui ça fonctionne. Les (més)aventures de cœur et les aléas de la vie rencontrés par ces trois personnages nous touchent et nous font la plupart du temps sourire. La magie opère et la complicité entre les acteurs est prégnante. On suit avec délice leurs déboires et leurs bonheurs et on aimerait parfois pouvoir les partager. Rouve parvient à faire transpirer la simplicité de la vie à travers l’écran et nous fait passer un moment aussi beau que mémorable. Une somme de petits moments qui font du bien, tantôt par l’humour qu’ils dégagent, tantôt par l’émotion. On ne voit pas le temps passer et Lola et ses frères se mue en un feel good-movie des plus agréables.

Il fait partie de ces petits films tout mignons qui vous touchent au cœur sans pour autant être extraordinaires. Formellement un peu pauvre, il réussit tout de même à conquérir le spectateur le plus blasé par ses bonnes intentions et sa petite musique bien à lui, à l’ancienne. Doucement mais sûrement.

Rémy Fiers

Lola et ses frères
Film Français de Jean-Paul Rouve
Avec Ludivine Sagnier, José Garcia, Jean-Paul Rouve…
Genre Comédie dramatique
Durée : 1h 45min
Date de sortie 28 novembre 2018

1 thoughts on “Lola et ses frères : la chronique tendre et touchante de Jean-Paul Rouve

  1. Goldman et Balavoine ? C’est un NON absolu pour moi. Halte à la pollution sonore !

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