5+5 = Les disques préférés du cinéaste Frank Beauvais

On profite de la diffusion télé, VOD, DVD du film Ne croyez surtout pas que je hurle, pour demander à son auteur Frank Beauvais de nous parler de ses goûts musicaux à travers une sélection de 10 albums du moment et de toujours.

frank beauvais
© fabrice lévêque

Ne croyez surtout pas que je hurle fait partie des films chocs de 2019. Un premier long-métrage dans lequel Frank Beauvais livre une introspection intime au milieu d’un kaléidoscope d’images cinématographiques. Dans ce film, il évoque sa découvert de Gontard, cite quelques références musicales intéressantes et clôture le film au son du I See a Darkness de Bonnie ‘Prince’Billy… suffisant pour qu’on s’intéresse un peu au goûts musicaux du garçon.

5 disques du moment :

Zippo – Zippo contre les Robots

Un album qui résonne pour moi avec le texte de Bernanos « La France contre les robots », récemment convoqué par Jean-Marie Straub dans son dernier court métrage, un album qui sample également Debord. Et puis Zippo, sex textes précis, son regard acéré et abrasif sur le monde contemporain .J’y reviens presque quotidiennement.

Daniel Menche – Cold Metals

Parce qu’en ces heures rigoureusement concrètes, mon besoin de consolation abstraite est impossible à rassasier et que si un micro était posé dans mon cerveau, les sons enregistrés ressembleraient, à n‘en pas douter, à ceux captés par Daniel Menche lors d’une tempête de neige.

Charles M. Bogert – Sounds of North American Frogs

Contraint de trouver un antidote aux braiments de nos gouvernants et au psittacisme de leurs thuriféraires médiatiques, je me réfugie depuis trois mois dans ces sains coassements d’il y a 63 ans.

Art Zoyd – Symphonie pour le jour où brûleront les cités

On revient à des titres ou ce sont eux qui reviennent à vous. Celui-ci, pour moi fait partie de ces boomerangs incontrôlables et se faufile beaucoup, ces derniers temps – allez savoir pourquoi ? – entre mes oreilles ?

Cosmo Vitelli – Holiday in Panikstrass Part I & II

Le son idéal pour assister à la naissance du jour après toute nuit d’insomnie qui se respecte ou qui, dailleurs, c’est encore mieux, ne se respecte pas.

5 disques pour toujours :

Violent Femmes – Violent Femmes

C’est l’album qui revient tout le temps, de partout. Le dos tourné, la tête ailleurs, les pieds dans la boue, quand ça va bien, quand ça va mal. Il ressurgit toujours même quand je m’y attends le moins.

Sami Frey – Je me souviens (Georges Pérec)

L’addition de la voix de Sami Frey au texte de Pérec, le travail sonore de Gavin Bryars. Un enregistrement dont je ne me lasse jamais.

Teresa Stratas – The Unknown Kurt Weill

Un album qui m’a fait découvrir Kurt Weill, par hasard, à l’adolescence. Une claque alors qui m’a laissé des marques indélébiles et m’a orienté vers Lotte Lenya puis Hildegard Knef.

Prince and the Revolution – Parade

Voulez-vous danser avec moi ? Découverte de la sensualité, de la sexualité. J’ai 16 ans. J’écoute en boucle et les morceaux s’imposent pour toujours. Peut-être pas le meilleur album du purple kid de Minneapolis mais celui auquel je ne peux jamais résister.

Karen Dalton – In My Own Time

Pour sa profonde mélancolie, pour tous les amis aussi que fédère cet album. Karen Dalton, quoi !