5 + 5 = Les disques préférés de Cinephonic

On fait la connaissance de Pierre Chrétien et de son projet Cinephonic à travers une sélection de 10 albums entre jazz, hip hop et Library music… bien à l’image de son album Les Paradis Artificiels sorti en octobre dernier.

Echappé de son groupe canadien The Souljazz OrchestraPierre Chrétien est à l’origine du projet Cinephonic qui rend un vibrant hommage aux musiques de films français et de Library music des années 60 et 70. On citera volontiers Michel LegrandFrançois de Roubaix ou encore Jean-Claude Vannier pour les influences. Les compositions sont subtilement matinées de soul et de Hip Hop et constituent la B.O d’un film qui n’a jamais existé mais que l’imaginaire s’empresse de réaliser.

On retrouve cette fois Pierre Chrétien à travers une sélection de 10 albums entre jazz, hip hop et Library music… bien à l’image de son album Les Paradis Artificiels sorti sur Marlow records et qui était dans la sélection du mois d’octobre.

5 Disques du moment :

Sun Ra Arkestra – Swirling
Premier album de l’Arkestra en plus de vingt ans, maintenant mené par le saxophoniste Marshall Allen. Les performances sont dynamiques, l’enregistrement est superbe (pas trop stérilisé), c’est un disque digne de l’héritage de Sun Ra. Je sais que Quinton Scott et nos amis chez Strut Records ont vraiment bossé fort pour que cet album voie le jour.

Roy Ayers – Jazz Is Dead 002
Roy Ayers collabore avec Adrian Younge (Black Dynamite) et Ali Shaheed Muhammad (A Tribe Called Quest) avec succès. Les morceaux semblent fortement inspirés de ses grandes œuvres des 70s, mais avec une saveur de hip-hop expérimental d’aujourd’hui.

El Michels Affair – Adult Themes
El Michels s’inspire de la « library music » française et italienne des 70s, en particulier celle des films semi-érotiques de l’époque. L’orchestration est excellente, avec beaucoup de touches européennes, qui distinguent l’album de la soul cinématique américaine.

Janko Nilovic & The Soul Surfers – Maze of Sounds
Parlant de « library music », le maître Janko Nilovic est de retour. Le compositeur franco-monténégrin s’allie avec les Soul Surfers de la Russie, et le résultat est franchement réussi.

Freddie Gibbs & Madlib – Bandana Beats
Sans manquer de respect à Freddie Gibbs, qui est vraiment l’un des meilleurs MCs du moment, j’aime beaucoup la version instrumentale de l’album « Bandana », qui permet d’entendre toutes les subtilités de la production de Madlib.

5 disques pour toujours :

David Axelrod – Song of Innocence
Le premier album et le magnum opus du compositeur visionnaire David Axelrod, inspiré ici par le poète anglais William Blake. Le maestro dirige le Wrecking Crew (notamment avec Earl Palmer à la batterie et Carol Kaye à la basse) avec un plein orchestre symphonique, et le résultat est sublime : c’est peut-être mon album préféré de tous les temps.

Marvin Gaye – What’s Going On
Un album presque parfait du début à la fin. Marvin raconte l’histoire d’un soldat qui revient du Vietnam afin de retrouver la haine, la souffrance et l’injustice de son propre pays. La vision de Marvin est traduite parfaitement par les Funk Brothers, augmentés de musiciens du Detroit Symphony Orchestra.

Pharoah Sanders – Karma
Un chef-d’oeuvre du jazz spirituel, où Pharoah perpétue l’héritage de John Coltrane et de son « A Love Supreme ».

Harry Whitaker – Black Renaissance
Un album qui a été plus ou moins ignoré au moment de sa sortie en 1976 (le disque est seulement paru au Japon), mais qui est devenu le Saint-Graal des collectionneurs de vinyle avec les années. Deux longs morceaux où se marient jazz avant-gardiste, soul afrocentrique et poésie « black consciousness ».

Thelonious Monk – Thelonious Himself
Un album avec Monk seul au piano, à l’exception du dernier morceau où il est rejoint à mi-chemin par le saxophoniste John Coltrane et le contrebassiste Wilbur Ware (un moment très spécial d’ailleurs). Monk est peut-être mon compositeur de jazz préféré, son langage harmonique est tellement riche et complexe.