Komorebi – ICI : 5 chansons pop, mélodieuses et électro

Avec Ici, le duo Komorebi (Claire Passard et Clara Perles) nous propose une pop électronique légère et pastel. Une bulle d’électro chaloupée et entêtante, ronde, lisse et légère.

Komorebi
© Alexandre Mellak

Claire Passard et Clara Perles ont créé Komorebi en 2017 à Besançon. Leur premier projet : Mucho Love, 13 mots intraduisibles en français, une colonne vertébrale autour de laquelle elles ont composé leurs morceaux. Les premiers pas en musique ensemble. Leurs premiers pas l’une vers l’autre. Et puis 3 ans de scènes, de composition – Clara, plutôt à la production, Claire aux textes et mélodies, avant de mettre tout en commun – leur ont permis se connaître plus intimement. Un processus de création qui est devenu, comme elles me l’ont confié, “plus naturel, intime et plus poreux.” Et voilà ICI, leur premier EP. 5 titres. Une bulle pastel, ronde et lisse, sans aspérité, polie par le chant et les claviers. Voilà Komorebi : une voix flutée, qui peut prendre des accents plus graves, et des claviers harmonieux, légers ou pas (d’ailleurs), qui se portent réciproquement, s’entraînent. Une bulle de musique qui balade dans l’espace devant nous, autour de nous, qui dessine des volutes qui nous entourent et nous portent, nous égarent.

KOMOREBIOn y entre dans l’album, par la petite porte, doucement, délicatement. D’abord le chant, très léger comme les claviers, en nappes, assez lointains et discrets avant que le rythme ne s’accélère et ne devienne plus rapide, que l’atmosphère ne se réchauffe : la voix et les percussions commencent à chalouper, le rythme se fait presque caribéen. C’est Nos yeux, le premier morceau, intéressant, agréable, un peu pervers avec son mélange d’électro froide et de voix tièdes … comme sur Voorpret, le second morceau : une structure assez similaire, la voix, des claviers légers qui égrènent des notes légères et les sons deviennent un peu plus lourds, un peu moins chauds et lumineux. Mais le morceau, même froid, reste envoûtant, bleu et vert comme un jour de printemps. Voorpret est le morceau le plus lent, le plus méditatif de l’album. Mais un morceau plaisant et beau. Envoûtant. Différent de Tailwind, le troisième morceau, où se mélangent encore la voix et les synthés mais qui est très syncopé, porté par des percussions plus heurtées. Le morceau est d’une tonalité différent, sombre, tourmenté. Une ambiance moins apaisée que celle qu’on trouve sur Hara-Xin, le quatrième piste de l’album – quelques notes aux claviers, une percussion lointaine, la voix très présente, qui tient le premier rôle pendant une grande partie du morceau avant que les claviers ne reprennent le dessus pour terminer le morceau. Très électro-pop, new age, cool, doux. Plus doux que La mue, le dernier titre de l’album, très proche par son ambiance dansante et sexy de Nos yeux.

La voix et les mélodies sont entêtantes, le rythme souvent chaloupé, chaleureux et lumineux et les claviers donnent de l’ampleur aux morceaux. On aime tous ces éléments, pris séparément. On aime l’ensemble aussi, équilibré, dynamique, addictif, envoûtant. Un tout assez homogène et varié. Ce n’est peut-être pas l’album de l’année, mais c’est une réussite intéressante, un EP qu’on écoute et réécoute et qui donne déjà envie d’écouter le prochain.

Et pour terminer, la playlist de Komorebi

Pour Claire, ce sera : Contre-temps de Flavien Berger, Sexy Planet de Bonnie Banane, Metals de Feist, La Llorona de Lhasa et KIDS de Noga Erez et puis aussi Arlo Parks !
De son côté, Clara, elle, cite … It’s album time de Todd Terje, Shake shook shaken de The Dø, Oui de Camille, Half Age de Weval, Yo Bene de Lewis Ofman.

Définitivement intéressant.

Alain Marciano

Komorebi – Ici
Label : In The City/Wagram
Parution : 21 mai 2021