5 + 5 = les disques préférés de Johan Asherton

Avec un excellent album paru l’année dernière, Johan Asherton, vétéran d’un rock français classique et inspiré, amorce un retour en force. C’est l’occasion de se souvenir avec lui de 5 de ses albums « fondateurs » et de parler de 5 disques plus récents qu’il écoute en ce moment. Une pure leçon de rock’n’roll, avec infiniment de classe !

Johan Asherton

Il y a « classic rock » et rock classique : d’un côté un concept anglo-saxon qui réunit toute une génération d’incurables nostalgiques d’une autre époque du Rock que leur mémoire traître a repeint en âge d’or et qui justifie de réécouter les albums les plus indigestes de vieux groupes qu’on a, et heureusement, pour la plupart oubliés : de l’autre, le véritable classicisme, celui de Dylan, Lou Reed, Cohen, Nick Drake, bref d’artistes qui ne sont jamais – ou presque – tombés dans la pantalonnade du show biz, et qui sont d’ores et déjà éternels. Ce sont eux dont Johan Asherton raffole, qu’il célèbre ici, et dont il poursuit avec talent l’héritage.

A noter que Johan a voulu que son 5+5 inclue les pochettes des albums, héritage précieux d’une époque où les artistes soignaient particulièrement l’emballage de leurs disques, qui était souvent le meilleur moyen de communiquer avec leur public plus ou moins lointain. Et où le format vinyle permettait la réalisation de véritables œuvres d’art !

5 disques du moment :

CousteauX – CousteauX

L’album de reformation de ce groupe à l’histoire plutôt mouvementée. Songwriting lumineux, voix en or massif, des chansons de voyous tragiques et classieux.

 

The Lilac Time – The Lilac Time

Stephen Duffy est pour moi un des meilleurs songwriters, tous styles et périodes confondus, issu de cette fameuse scène de Birmingham qui a vu passer Nikki Sudden, Dave Kusworth

 

 

Bob Dylan – Rough and Rowdy Ways

Paru l’année dernière, précédé d’un premier extrait qui m’a fortement remué (Murder Most Foul, long texte évoquant les années 60, dit sur fond musical flou et lancinant), un album d’une rare élégance.

 

Leonard Cohen – You Want It Darker

You Want It Darker

Cohen, dans son dernier souffle, au propre comme au figuré… Beauté, tristesse et joie, espérance.

 

 

Bryan Ferry – Avonmore

AvonmoreC’est toujours son dernier album studio en date, paru il y a quelques années, un diamant noir de grande classe, funk rock pop. La nostalgie romantique d’un passé idéalisé.

 

Je citerai aussi des albums de Nina Simone, Heidi Berry, de Aimee Mann, et le girl group français, Gloria, que j’adore, et dont je recommande la prestation que voici aux Transmusicales de Rennes, il y a quelques années…

5 disques pour toujours :

Jimi Hendrix Experience – Axis : Bold as Love

Axis Bold As Love

Le premier album que j’ai acheté, en 1970. J’avais douze ans. Quel choc ! Un monde s’est ouvert devant moi, sans possibilité de retour… Sans volonté de retour, non plus.

 

 T. Rex – T. Rex

T Rex

Acheté à sa sortie, la même année. Mon ouverture au songwriting, en bonne partie grâce aux textes imprimés sur la pochette. Avec cet album, je me mets à la guitare et griffonne mes premiers brouillons de chansons.

 

The Rolling Stones – Get Yer Ya-Ya’s Out

Get Yer Yayas Out

L’écoute de cet album, l’année suivante, me vaut une punition corporelle en milieu scolaire. Avec ce disque, bien sûr, je découvre Robert Johnson et Chuck Berry. Devil’s music, indeed !

 

Lou Reed – Lou Reed

Lou Reed

C’est le premier album de Lou Reed que j’achète, une révélation en termes d’écriture, de structure, d’harmonisation. Et puis la voix, le phrasé… Je ne découvrirai vraiment Dylan, Cohen, Nick Drake, que bien plus tard.

 

Kevin Ayers – Bananamour

Bananamour

Quelque part entre Syd Barrett et Ray Davies, Kevin Ayers est pour moi l’épitome du singer songwriter dandy et excentrique incarné. Une des plus belles voix que je connaisse.

 

Et toujours, le dernier album de Johan Asherton, Passiontide (2020)…