[interview] Julien Bouchard, un artiste aux couleurs de l’indie rock 90’s

Second album sur le label Hot Puma records pour Julien Bouchard qui a enregistré Excuse My French chez lui dans son home studio vosgien, Sous les sapins. Un album pop-rock plein de sensibilité et de charme.

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© Jean Elliot Senior

Cinq ans après son premier album solo enregistré dans sa chambre ou presque, Julien Bouchard revient avec Excuse My French, un album chanté tout en français cette fois, et qui marque une évolution sensible dans son style, avec des morceaux un poil plus rock que par le passé, avec notamment des influences indie-rock 90’s pas dégueulasses. Malgré tout, on retrouve dans cette nouvelle livraison tout ce qui faisait déjà les qualités de Songs from la chambre, à savoir une sensibilité particulière, et surtout des mélodies et des refrains très accrocheurs.
Rencontre avec le musicien vosgien.

BENZINE : Ton précédent album Songs from la chambre est sorti  il y a presque 5 ans, qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ?

Julien Bouchard : J’ai joué sur des albums de copains, participé à un spectacle jeune public éco-responsable, déménagé, j’ai fais un album « grunge » avec « Daale » (projet avec mes amis d’enfance avec lesquels j’ai commencé la musique), j’ai monté mon nouveau home studio (Sous les sapins) où j’accueille des gens. ET j’ai fais un nouvel album.

Tu as enregistré chez toi. Qu’est ce qui a changé entre l’enregistrement de Songs from la chambre et celui-ci ?

Je préfère, comme d’autres musiciens maintenant, je pense, enregistrer dans le confort du cocon de la maison.  Ce qui procure plus de temps et plus de tranquillité pour l’introspection. J’ai besoin de ça maintenant. Une fois qu’on y a gouté… La différence est que j’ai plus de matériel qu’avant, je peux expérimenter plus de choses, avoir un choix plus large et un meilleur rendu direct. Du coup, j’ai tout fait chez moi, sauf les batteries.

Pour ce nouvel album, tu as fait le choix d’un disque 100% français… qu’est ce qui t’as décidé à oublier la langue de Shakespeare ?

C’était un véritable besoin de tout faire en français. Le premier album a été un déclencheur, comme si cela avait été inachevé la première fois. Un vrai besoin de creuser le sillon.

Il y a une grande variété de titres sur ton disque (dream pop, indie pop-rock..), avec aussi un côté « back to the 90s », et au final pas mal de ballades. Y avait-il une ligne directrice pour ce nouvel album ? 

Je pense que la musique des années 90 est tellement ancrée tellement ancrée en moi que je la fais ressortir sans même m’en rendre compte. Au départ, je voulais faire quelque chose de plus calme, mais dès que nous sommes entrés en studio pour y enregistrer les batteries, c’était fini, la couleur était posée…
Je n’ai pas voulu calculer l’esthétique du disque, je voulais juste y poser les chansons que je trouvais bien, mais au fur et à mesure que j’avançais, un espèce de filtre aux couleurs 90’s apparaissait en même temps.

Le précédent était plus pop/folk (on pensait aux Beatles ou à Elliott Smith), celui–ci est foncièrement plus rock, c’est un album qui correspond à tes goûts musicaux, à tes classiques ?

C’est sûr que mes classiques viennent incontestablement des 90’s. Les deux albums, celui-là et le précédent, correspondent à mes goûts. Disons que je ne voulais pas refaire le même album que le premier. Pour moi, cela veut apparemment dire, changer un peu l’essence sonore et la dynamique.

Es tu connecté à l’actualité musicale ? y a t-il des choses qui t’ont emballé au cours de ces derniers semaines ?

J’essaie d’être connecté mais j’avoue être souvent dépassé, aussi parce que les choses vont beaucoup trop vite pour moi aujourd’hui, dans la façon dont les gens consomment et font de la musique. Mais il y à régulièrement des choses qui m’emballent.

Tu as collaboré avec Eddy la Gooyatsh, un artiste de Nancy. Parle-nous de lui.. 

On s’est rencontré il y a hyper longtemps, à la suite d’un concert que je donnais aux Beaux-Arts de Nancy avec un groupe punk dans lequel je jouais. Puis, nous nous sommes croisés et avons tissé des liens car le courant passait humainement et musicalement entre nous. Nous nous sommes invités mutuellement à rejoindre nos projets, et c’est toujours le cas maintenant.

Tu as des dates déjà de prévues pour les semaines et les mois à venir ?

Des dates commencent à arriver sur 2022, J’ai hâte de pouvoir jouer ce disque en live. Je pense qu’il va être très agréable à défendre sur scène.

Interview réalisée par Benoit Richard en novembre 2021

Julien Bouchard – Excuse My French
Hot Puma records – 12 novembre 2021