[Live Report] Peter Hook & The Light à La Vapeur (Dijon)

Entre crainte et ravissement de voir Peter Woodhead aka Peter Hook où Hooky, le légendaire bassiste anglais (en bonne forme) reprendre les titres de ses anciens groupes : Joy Division et New Order. Comme un classique groupe de reprises ?

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Il revient de loin, l’ex-bassiste de Joy Divison et New Order. En 2007, peu nombreux sont ceux et celles qui auraient misé une pinte sur son avenir après qu’il eût quitté New Order avec fracas. Ses Dj sets étaient convenus, ses projets avec Freebass, Section 25 ou avec Rowetta Idah, choriste chez Happy Mondays ne resteront pas dans les mémoires. Mais le succès de ses trois livres autobiographiques va relancer sa carrière.

En 2010, Peter Hook  tourne avec son fils Jack Bates et son acolyte guitariste David Potts. Ils reprennent la discographie complète de Joy Division et s’aventurent même sur le terrain glissant de reprises de New Order. C’est exactement ce qui nous attend à La Vapeur. D’entrée, Hooky se focalise sur les tubes de N.O. Si musicalement The Light respecte l’exactitude des versions originales, la voix de Hooky ne s’y prête pas vraiment. Your Silent Face, Blue Monday, Regret et True Face agissent comme un mini best of mais peinent  à convaincre.

La bonne surprise est d’entendre Crystal, pour se rendre compte que la version n’a pas la puissance de celle de ses anciens complices. Tout comme Temptation expédié comme un crochet dans le foie. La voix de Hooky est volontairement sous mixée et Potts y va même de quelques refrains et chœurs. Six titres et la pause s’impose.

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Le second set débute et c’est l’album de Joy Division Unknown Pleasures, qui a droit au chapitre. Laissant souvent la basse à son fils, Hooky prend la pose et se garde les moments de bravoures pour des solo qui ont fait la renommée du natif de Salford. Re-pause puis c’est au tour de l’album Closer d’être revisité. A  Means To An End est magnifiquement interprété, Heart and Soul irradie la salle d’ambiant hypnotique, Twenty Four Hours et The Eternal sont restitués avec tact et presque recueillements. Peter Hook pose sa voix avec un mimétisme qui nous renvoie à Ian Curtis (1956-1980), chanteur de Joy Division. Sur Decades, son ombre plane au dessus des spectateurs. Au rappel, le groupe ne lâche plus rien,  Digital est joué avec les dents, Ceremony carillonne, Transmission provoque un pogo dantesque pendant que la salle reprend à l’unisson « Dance, dance, dance, to the radio ». Comme New Order, Hooky termine le concert avec Love Will Tear Us Appart. Le chant est maintenant vraiment au fond du mixage, laissant les fans s’approprier  paroles et chanson.

Généreux et légitime, Peter Hook & The Light fait revivre la légende Joy Division pour le meilleur et tant pis pour l’approche tribute band sur les titres de New Order.

Texte et photos Mathieu Marmillot