Dombrance – République électronique : « Pour une France qui danse ! »

En cette année électorale, Dombrance se présente en pole position pour la présidence de la République Electronique. Son programme est simple : faire danser la France avec une série de singles aux titres évoquant les chefs d’état français de la 5e République.

Dombrance-2022
© Sébastien Dolidon

En congé de son groupe DBFC, dont le mixage dance et rock fut une belle réussite, Dombrance s’est entouré d’instruments électroniques dociles, avec comme mission d’affoler les pistes de danse. Une série de singles aux titres nominatifs d’hommes et femmes politiques comme Obama, Poutou, Raffarin, Trump ou le classique Taubira ont fait la joie des clubbers. Pour ce premier album, il a choisi le nom de présidents de la Ve République. Samplers et claviers analogiques se mettent aux services d’une redoutable machine à danser qui renoue avec l’introspection, le krautrock et la musique électronique 1970-2020.

dombrance-republique-electroniqueEn ouverture, l’éponyme République Electronique souhaite la bienvenue de manière fort élégante, à croire qu’il a été composé dans le salon Paulin de l’Elysée, réputé pour sa décoration seventies. Les sonorités utilisées et la rythmique lancinante, aidées  de voix off féminines, nous bercent dans un cocon quelque peu nostalgique et rassurant.  Pompidou use d’un thème easy-listening version électro, qui n’est pas sans rappeler la french touch version Dimitri Fron Paris. Une voix mutine répète des Pompidou  du meilleur effet. Un peu de luxure surannée pour VGE, avec des motifs d’ambiances de soft-porn vs Folon qui détendent l’atmosphère tout en moquette.

Un vocodeur répète François Mitterand sur un gimmick synthétique à la Lipps Inc. et c’est parti pour des pas cadencés version kraut-élyséenne. Soit l’inverse de Sarkozy-i qui convoque un minimalisme nerveux pour une montée jubilatoire. La piste sous les néons est prête à accueillir Hollande. On y boit et danse avec mélancolie, sans doute le titre qui renvoi le plus aux DBFC.

Un Macron sous speed et des algorithmes aléatoires rendent l’écoute jouissive. La tête et les pieds sont à la fête, pendant que des Manu, répétés à l’infini, sont caressés par un solo de sax magistralement exécuté par Laurent Bardainne, ex Poni Hoax.

République Electronique déjoue les pronostics de la sinistrose, et crée l’exploit de faire danser sur le nom de personnalités qu’il fait pourtant bon tancer. Mission accompli pour Dombrance, prochain président de la République qui danse ?

Mathieu Marmillot

Dombrance – République Electronique
Label : E.47
Sortie : 27 mai 2022