Honoris III : Tribute to Bauhaus : des vampires sous la lumière

Seize groupes y vont de leur hommage à la formation britannique goth-glam BAUHAUS, qui eut son heure de gloire durant les 80’s. La compilation Honoris III rend compte de leur influence sur toute une partie de la scène musicale actuelle.

bauhaus
Photo by Fin Costello/Redferns

En août 1979, Bauhaus enregistre son premier 45t, le fameux Bela Lugosi’s Dead. Ce tube hantera les dancefloors new-wave et se retrouvera dans la bande son du film de Tony Scott Les Prédateurs (1983) avec David Bowie et Catherine Deneuve.

HONORIS III TRIBUTE TO BAUHAUSAprès avoir sorti des tributes consacrés aux Sisters Of Mercy, Death In June, Genesis P- Orridge ou encore Daniel Darc, le label d’Avignon UPR (Unknown Pleasures Records) offre cette fois-ci des relectures du groupe originaire de Northampton. Pas sûr que les musiciens s’imaginaient faire l’objet d’un tel intérêt à l’époque.

Parmi ceux retenus, SFD & Diamond Dog avec In The Flat Field Versari sur Terror Couple Kill Colonel ont choisi une retranscription souvent burnée, ne lâchant rien quant à la puissance des guitares et des batteries. Tout comme Opium Dream Estate, mais eux perdent le coté tribale et hypnotique de Double Dare avec une rythmique trop démonstrative. Quant aux voix, elles semblent agir par mimétismes et restent proches de par les intonations de celle de Peter Murphy, chanteur de Bauhaus.

Plus personnelles, les versions de Kick In The Eye par Selfishadows et Hollow Hills par Judith Juillerat brillent par des traitements sonores originaux et revisitent le chant de manière plus que convaincante.

Très électro-dark, Years Of Denial et Chris Shape – featuring Su Eko de Velvet Kills – propulsent All We Ever Wanted Was Everything et surtout Bela Lugosi’s Dead dans des contrés mystiques à coup de synthé basse puissante. Véritables réussites, ces deux titres, qui partagent un autre point commun à savoir le chant féminin, en proposent une réincarnation moderne. Suivis de près par les redoutables relectures de Dark Entries par Radical Kuss -qui fait penser aux Kas Produkt– et Lagartija Nick de Soj dont l’électro au beat meurtrier et acid est stimulé par un chant scandé qui cherche les crosses. La Main opte pour le minimalisme avec un The Three Shadows part 2 qui fait le job, alors qu’avec Mask, Blind Delon accentue une rythmique plus enjouée malgré une voix pas toujours juste, mais dont le break est salvateur. King Volcano par Swesor Bhrater nous embarque dans un carrousel fantomatique, Who Killed Mister Moonllight de The Married Monk – featuring Emmanuel Hubaut – opte pour un piano-chant hanté que des violons et bruitages viennent parasiter avec délice alors que Kill Shelter développe un peu trop d’emphase sonore dans leur version de She’s In Parties, qui du coup, ne révolutionne en rien ce titre pourtant emblématique de Bauhaus. Swing the Heartache par Crystalline Stricture se perd dans une déconstruction laborieuse alors qu’à l’inverse, Mynationshit se drape de convenance avec Slice Of Life.

Honoris III projette les vampires sous la lumière. Aux dernières nouvelles, Peter Murphy, Daniel Ash, David J. Haskins et David J de Bauhaus tournent toujours, de préférence à la tombée de la nuit.

Mathieu Marmillot

Honoris III : Tribute to Bauhaus

Label : Unknown Pleasures Records
Sortie : 22 Mai 2022