5+5 = les disques préférés de OPAC

A l’occasion de la sortie de leur 2e album, les Français de OPAC évoquent pour BENZINE 5 disques du moment ainsi que 5 disques de toujours qui leur tiennent particulièrement à coeur.

Apparu en 2020 avec In Fragments, le groupe français OPAC confirme toutes les qualités entrevues dans son premier Lp, avec ce Songs for a Second Grace, On y trouvera 11 chanson pop-folk très belles, qui ne sont pas sans évoquer par moment Nick Drake. Des chansons enregistrées en partie sur l’île Ouessant, dans le studio de Yann Tiersen. Des compositions jouées à la guitare, arrangées autour de piano, cordes et sur lesquelles la voix de Pierre-Alexis Cottereau s’accorde parfaitement. Une jolie réussite !

5 disques du moment :

Wilco – Yankee Hotel Foxtrot

J’ai découvert cet album il y a peu et ça a été une grosse claque. Des mélodies aux arrangements en passant par la production, ça tape en plein dans le mille du genre de chansons que j’aimerais être capable de produire. Plus fort encore, c’était d’apprendre que le gars qui l’a produit n’est nulle autre que Jim O’Rourke, un de nos musiciens préférés, qui n’est jamais loin sur des albums incroyables des années 90/2000.

caroline – caroline

Autre découverte de l’année dernière, caroline, groupe britannique dont les compositions mélangent des longues chansons très progressives à des arrangements à cordes super efficaces (ce mot ne veut rien dire mais je ne saurais pas dire autre chose). Il y a dans ces chansons un truc à la fois intimiste/minimaliste et très intense, ça crée de grandes dynamiques qu’on a moins l’habitude d’entendre aujourd’hui je trouve.

Deradoorian – Find The Sun

Cet album a tourné en boucle dans nos oreilles pendant pas mal de temps. La voix de Angel Deradoorian semble arriver d’un autre temps. Bien que très inspiré 70’s, ça reste très moderne. Il y a une instrumentation qui reste assez dépouillée et c’est agréable, c’est de la musique qui prend son temps à être écoutée.

Eloïse Decazes & Éric Chenaux – La bride

En ce moment j’écoute de plus en plus de chansons en français et me rends compte du nombre d’albums supers dont je suis passé à côté. C’est une amie qui m’a fait découvrir cette artiste, Eloïse Decazes, et son travail sur cet album avec Éric Chenaux m’a beaucoup inspiré pour la suite de ce qu’on produirait avec le groupe. Notamment pour le côté néo- médiéval dans la musique et les textes. Avec d’autres artistes comme Marceau Boré (chante la Loire), Sourdure ou encore Amande (qui est une amie), c’est un vivier musical qui me tient beaucoup à cœur.

Mark Hollis – Mark Hollis

C’est en lisant des chroniques sur l’album dont j’ai parlé plus haut, caroline, que j’ai découvert d’abord Talk Talk, puis son leader, Mark Hollis. J’ai un peu de mal avec Talk Talk, ça ne me parle pas trop. Mais la direction artistique qu’a pris le groupe de leur début à leur fin est super intrigante. Ils sont partis d’une musique très pop, très grand publique pour dépouiller leurs chansons de plus en plus en arrivant au plus minimaliste avec leur dernier album, Laughing Stock, considéré par beaucoup comme un précurseur du post-rock. Mais personnellement, c’est cet album de Mark Hollis, éponyme, que j’ai vraiment apprécié. Ça va encore plus loin dans le minimalisme et la déstructuration des chansons. Là où on a souvent tendance à aller dans les émotions fortes par des chansons qui tapent fort, cet album va totalement à l’opposée et procure ces émotions au contraire par le silence et la retenue

5 disques pour toujours :

Beck – Mellow Gold

C’est en écoutant la première fois cet album que j’ai composé ma toute première vraie chanson au lycée. En tant que fan ultime de Nirvana étant ado, découvrir qu’il y avait un autre truc aussi cool et différent du reste du rock au début des années 90, ça a été énorme. Ça m’a ouvert la porte à une autre facette de la musique que le rock « Mainstream ». Cette façon de faire des collages bizarres façon cassettes, des textes bourrés d’ironie important un tas d’influences différentes c’est trop cool. Ça m’a également fait découvrir et apprécier l’anti-folk : Daniel Johnston, Half Japanese, Violent Femmes etc. Jusqu’à The Information, j’ai adoré ses autres albums, tous différents et surprenants à chaque fois.

Nick Drake – Pink Moon

Ce chanteur, c’est mon oncle qui me l’a fait découvrir un jour. J’ai d’abord bloqué sur des chansons comme Riverman et puis après j’ai découvert Pink Moon. Ça été une des découvertes les plus importantes et se rajoutant à ma liste d’album obsessionnels. Bien que n’étant pas regardant sur la technique, le picking à la guitare ici est impressionnant et les rythmiques et mélodies restent en tête. Ajouté à ça la seule voix de Nick Drake, sans aucun artifice, on croirait entendre un Elliott Smith, mais britannique et des années 60.

Elliott Smith – Elliott Smith

Avec les albums de Beck et de Nick Drake dont j’ai parlé également, c’est un des piliers de mes premières compositions. La première fois qu’on m’a fait écouter Southern Belle, j’ai enfin compris où je voulais aller. J’aime beaucoup Elliott Smith, mais surtout ses premiers albums, qui sont moins produits. Avec les overdubs de guitares, de voix, le tout très proche, presque chuchoté, on croirait être dans la pièce où il est en train de chanter, juste en face de nous. Des lyrics de la chanson Satellite sont notamment à l’origine de la chanson Like Ice in Veins : « ‘Cause the names you drop put ice in my veins ».

The Beatles – White Album

Les Beatles, je n’ai réellement découvert qu’assez tard enfin de compte. J’étais pas fan au début, mes grands frères m’ayant plutôt éduqué au rock américain des années 90-2000. C’est grâce à un ami au lycée que j’ai plongé dedans et j’ai eu le déclic avec cet album. Je ne pense pas pouvoir dire grand-chose de nouveau sur un groupe qui a fait tant parler. Bien-sûr aujourd’hui l’influence de ces albums sur nous est hyper importante. À la limite ce qui peut être dit sur cet album qui le rend si particulier, c’est le fait que chaque membre semble avoir fait ses propres chansons sans se préoccuper des autres. Vu qu’ils étaient embrouillés à ce moment, plutôt que de composer ensemble comme pour les autres albums, chacun a fait ce qu’il souhaitait faire, et résultat on se retrouve presque avec une compilation de chansons solos, qui font parties pour beaucoup de leur meilleur travail.

The Beach Boys – Pet Sounds

Et pour finir, un autre des albums qui m’ont poussé à composer mes premières chansons. C’est un OVNI par rapport aux albums précédents de ce groupe, et un des seuls concurrents au niveau des Beatles (dans la pop de l’époque bien-sûr). Que ça soit l’instrumentation classique (timbales, saxophone, violon, clavecin etc.) ou les thèmes profonds abordés dans les textes, Brian Wilson a fait un travail titanesque là-dessus. Seul contre les autres membres et le label qui auraient préféré continuer les chansons basiques sur le surf, la plage et les filles. Et seul, par rapport aux Beatles qui étaient 4. On croirait être dans la tête de quelqu’un qui est resté bloqué dans une époque lointaine, enfantine.

OPAC – Songs for a Second Grace
Label : Figures Libres records
Date de sortie : 8 décembre 2023