[Cannes 2024] Jour 10 : Niki, All we imagine as light, The Seed of the Sacred Fig…

Dernier jour de compétition ce vendredi 24 mai, avec les films de Payal Kapadia, Mohammad Rasoulof et Michel Hazanavicius, en attendant que le jury délibère et attribue les prix habituels décernés à Cannes.

Niki, de Céline Sallette 

Niki

Un biopic consacré à Niki de Saint Phalle, fantastiquement incarné par Charlotte Le Bon, et qui suit le début de carrière d’une artiste devant composer avec ses traumatismes, ses influences et un ardent désir d’émancipation. Une belle réussite, qui sait trouver l’équilibre entre le portrait d’une femme et la mise en contexte d’une époque qui voit surgir des élans venus fissurer la domination du patriarcat, soutenu par une mise en scène d’une grande élégance. (Un Certain Regard) – Sortie le 9 octobre 2024

All we imagine as light, de Payal Kapadia

All we imagine as light

Sélection inattendue en Compétition, qui est non seulement le premier long métrage de la réalisatrice, mais le premier film d’une femme indienne sélectionné dans l’histoire du Festival. Ce film de femmes entre elles construit une délicate complicité et un regard tendre dans la fourmilière contemporaine, contrepoint aux mariages arrangés, à la précarité sociale et les barrières infranchissables entre confessions. Un regard souvent documentaire mais jamais désincarné par lequel Payal Kapadia s’impose en digne héritière du cinéaste Jiǎ Zhāng-Kē, et mériterait amplement sa place au palmarès. (En compétition pour la Palme d’or) – Sortie le 2 octobre 2024

The Seed of the Sacred Fig, de Mohammad Rasoulof

The Seed of the Sacred Fig

Récemment condamné à cinq ans de prison pour son cinéma jugé séditieux par le régime, le cinéaste s’est enfui à pied par les montagnes iraniennes pour quitter le pays, et se présente courageusement au Festival, qui avait sélectionné son film de longue date. L’ovation qui l’accueille avant la projection sera à la hauteur, et l’ambiance sera fébrile sur les 2h50 d’un brûlot sans concession contre le régime, une parabole étouffante et paranoïaque où le pays se réduit à une famille en pleine implosion. Le film souffre néanmoins de quelques longueurs, et la fin, dans une constante gradation, perd un peu l’équilibre par instants. Mais il est difficile de garder la posture de simple critique face à une telle œuvre, nécessaire, révoltée et courageuse, et à la sortie de la salle, nombreux sont convaincus d’avoir vu la future Palme d’Or. (En compétition pour la Palme d’or)

La Plus Précieuse des marchandises, de Michel Hazanavicius

La Plus Précieuse des marchandises

Adapté d’un conte de Jean-Claude Grumberg, le film livre une parabole bouleversante sur la Shoah, à travers le destin d’une femme de bucheron qui recueille un nourrisson jeté d’un convoi se dirigeant vers les camps de la mort. Tout est ici affaire de tact et de simplicité : aborder l’indicible en y opposant les indestructibles élans composant l’humanisme. L’animation est superbe, la fluidité visuelle en osmose avec son sujet, la majorité des séquences se déroulant sans parole. Une très belle réussite. (En compétition pour la Palme d’or) – Sortie le 20 novembre 2024

Plus de détails sur le Journal du festivalier du Sergent Pepper